black lives matter-12 livres a lire
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Black Lives Matter – 12 livres à lire pour mieux comprendre la cause noire

Le terme de Black Lives Matter  (traduction : “les vies des noirs comptent”) est né en 2013 sous la plume d’une activiste noire, Alicia Garza, en réponse à la relaxe d’un policier qui avait tué un jeune afro-américain. Le mouvement est lancé !

Le hashtag va alors être utilisé sur les réseaux sociaux et devenir un slogans notamment lors de la célèbre affaire Michael Brown à Ferguson en 2014 avec le “I can’t breathe”, autre phrase prononcée par un afro-américain qui a décédé suite à une arrestation musclée la même année.

Pour ce mouvement, il s’agit depuis de dénoncer la manière brutale, les persécutions et les morts que la communauté noire a à souffrir de la part des forces de l’ordre. Un jeune noir ayant 20 fois plus de chance de mourir qu’un jeune blanc.

Pour lutter, agir contre le racisme il n’y a rien d’autre à faire que d’éduquer, comprendre que l’autre n’est pas un autre justement mais un semblable.

Heureusement la création artistique permet aux idées et aux revendications de cheminer à travers la culture populaire et les livres et les films sont un excellent moyen de découvrir l’histoire des afro-américains et celle liée des Etats-Unis mais aussi de pouvoir se mettre dans la peau et les yeux de ses hommes et de ses femmes pour connaitre ce qu’ils vivent réellement, que ce soit par le témoignage ou le récit fictionnel.

Bien évidemment j’ai commencé par les ouvrages écrits par des femmes Winking smile

Je vous laisse découvrir ma petite sélection en espérant qu’elle vous inspirera.

 

Sur la liberté – Angela Davis

 

Je commence fort avec cette petite anthologie sur l’émancipation, en tant que femme, afro-américaine, féministe mais aussi communiste, Angela Davis n’a cessé de se battre contre l’oppression qui s’abatte sur les minorités : Afro- américains, mais aussi immigrés, femmes, classes sociales défavorisées … au sein d’une société qui pourtant prône l’égalité et la liberté.

Or la liberté c’est justement son cheval de bataille !

A travers une série de textes, Angela Davis nous invite à réfléchir sur cette question de la liberté et nous engage à faire entrer le combat dans nos vies pour un monde plus juste.

Sa vision intégrait la planète dans son ensemble. Pour elle, il était essentiel de lier toutes les luttes des opprimés ainsi que celle de la protection de l’environnement, ce qui fait que ses écrits restent d’une modernité étonnante.

 

Angela Davis - Sur la liberté

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La couleur pourpre – Alice Walker

 

Ce roman épistolaire écrit au début des années 1980 par Alice Walker, lauréat du prix Pulitzer en 1982 fut également adapté au cinéma dans l’inoubliable film du même nom de Steven Spielberg.

Celie, jeune femme noire maltraitée dans l’Amérique des années 1930 (qui a pourtant aboli l’esclavage), se confie à Dieu sur la violence de sa vie de femme noire. Mariée, battue et exploitée, Celie va néanmoins changer sa vision du monde et s’épanouir grâce à l’influence croisée de sa sœur qui a fuit en Afrique comme missionnaire, grâce à son amour pour la pulpeuse et libérée Shug et là a complicité avec son indépendante belle-fille, Sofia.

Ce livre est une véritable ode à la puissance des femmes noires et un regard sur leur situation au début du 20e siècle.

 

Alice Walker - La couleur pourpre

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Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage – Maya Angelou

 

Autrice phare de la littérature américaine, Maya Angelou relate, dans ce livre, son histoire. Elle y conte sans complaisance la difficulté d’être une femme noire dans ces décennies où le ségrégationnisme est la règle.

Qu’est ce qui a fait qu’elle est devenue cette femme hors du commun et son amour pour la littérature.

Du sud profond d’une Amérique des années 30 où elle est élevée par sa grand-mère et qui ne fait pas facilement une place aux noirs (et encore moins aux femmes noires). Elle raconte ensuite son combat pour devenir écrivain mais aussi ses engagements militants dans les années 60 à l’heure du racisme anti-noirs.

Son témoignage émouvant et résilient permet de mieux comprendre l’histoire de l’Amérique de cette époque.

 

Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage - Maya Angelou

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Je vous conseille aussi le filmI know why the caged bird sings” adapté de son histoire et de ce livre. Il est en anglais mais vous pouvez  activer les sous-titres en anglais si le lire vous est plus facile.

De manière générale, je pense que tous les livres de Maya Angelou sont à lire. Comme notamment “Tant que je serai noire”, autre récit autobiographique de celle qui côtoya Martin Luther King et Malcom X et témoigne de ce combat pour la liberté et l’égalité des droits des noirs.

 

Tant que je serai noire - Maya Angelou

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Devenir – Michelle Obama

 

Forcément ce titre se devait de figurer ici. Michelle Obama revient sur sa vie, son parcours réussi. Elle y relate qu’elle a pris comme un uppercut le fait qu’elle ne pourrait pas intégrer Princeton comme son frère. Mais aussi son regard sur la société américaine, l’évolution de son quartier que les blancs fuient au fur à mesure que des familles noires s’installent et la composition de sa classe qui passe progressivement de majoritairement blanche à noire. La fierté et l’isolement d’être l’une des seules noires à étudier à un tel niveau et ses difficultés.

Ses mémoires sont une profonde réflexion sur ce qui doit construire toute femme et particulièrement les femmes de couleur dont on fragilise encore davantage la confiance en elles : trouver la sécurité à l’intérieur de soi, trouver sa voie, se former, trouver le bon partenaire de vie tout en nous offrant un regard contrasté sur l’actuelle société américaine

 

Devenir - Michelle Obama

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Là aussi je vous conseille de visionner sur Netflix l’inspirant documentaire “Devenir” réalisé sur Michelle Obama lors de la tournée de promotion de son livre.

 

L’œil le plus bleu – Toni Morrison

 

L’œuvre et la langue incandescente de Toni Morrison , prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre en 1993, sont profondément marquées par le monde des noirs, l’enfance et la servitude des femmes. Dans ce titre particulièrement poignant où une petite fille noire rêve d’avoir les yeux bleu , plus bleu que ceux de Shirley Temple qu’elle idolâtre et d’être belle pour sortir de l’invisibilité où la cantonne sa condition de noire, on retrouve la violence de cette Amérique blanche, ségrégationniste, où le racisme et les abus sur les femmes noires y compris par les propres membres de leur communauté, sont la “norme” : Viol, inceste, coups …

Être une femme noire est une condition tragique puisqu’elles sont vouées à endurer avec impuissance, tant que la société n’acceptera pas de les regarder comme des êtres humains à l’égal des autres, parce qu’on ne peut pas davantage changer la couleur de sa peau que celle de ses yeux.

 

“une petite fille noire qui voulait sortir de la fosse de sa négritude pour voir le monde avec ses yeux bleus”

 

l'oeil le plus bleu - Toni Morrison

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L’ensemble de l’œuvre de cette autrice afro-américaine incontournable est aussi à lire.

Je pense particulièrement à “Home”, autre titre qui aurait pu figurer ici. Petit pitch : dans les Etats-Unis des années 50, un homme noir engagé dans une armée sensément non ségrégationniste est néanmoins moins bien traité qu’un animal. Sa sœur quant à elle tombe entre les mains d’un médecin pratiquant l’eugénisme et en gardera des séquelles à vie.

“Home” dresse de beaux portraits de femmes noires puissantes tout en rendant hommage à tous ces hommes noirs qui dans l’ombre facilitaient par leur travail le quotidien des blancs.

 

 

La femme révélée – Gaëlle Nohant

 

Petite incursion d’un roman d’une autrice française dans cette longue liste de littérature et témoignages issus d’auteurs américains, mais la dernière fiction de Gaëlle Nohant prend justement place dans le Chicago des années 1950 à 1970.

Sous l’angle de la photographie et à travers l’histoire de son héroïne, elle évoque largement le racisme anti-noirs et l’exploitation dont ils sont victimes. Les portions de la ville ghettoïsées, abandonnées à ces familles où des spéculateurs immobiliers sans scrupules les entassent sans aucune humanité. La montée progressive de la révolte et le mouvement afro-américain des droits civiques dont Martin Luther King fut l’une des plus emblématiques figures.

L’auteure a accomplit un énorme travail de documentation qui permet de “vivre” les évènements comme si on y était et permet ainsi de mieux comprendre ce qui s’est joué, la condition des noirs telle qu’elle était encore en ce milieu de 20e siècle.

C’est en soi assez édifiant et très bien mis en exergue dans ce roman.

Vous pourrez trouver ma chronique de ce titre ici.

 

La femme révélée - Gaêlle Nohant

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Dans la peau d’un noir – John Howard Griffin

 

Témoignage lu pendant mon adolescence et qui m’a laissé un souvenir particulièrement marquant. Je me souviens avoir été sidérée par ce que le simple fait de changer de couleur de peau pouvait engendrer comme transformations de conditions de vie et de traitement.

Cette expérience menée et relatée dans ce livre par J.H Griffin permet de traverser le miroir, de prendre conscience d’une réalité qui nous échappe justement parce que nous sommes blancs. De manière générale, on peut toujours difficilement se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre, à fortiori quand on n’a pas la même couleur de peau, ni la même culture et quand on n’a pas a essuyer des discriminations qui nous sont invisibles.

John Howard Griffin est un écrivain convaincu que pour pouvoir lutter contre le racisme, il faut pouvoir prouver sa réalité. Il veut savoir ce qu’il en est de la ségrégation raciale en 1959 aux Etats-unis, des conditions de vie des noirs dans les ghettos et décide grâce à l’aide d’un médecin de prendre l’apparence physique d’un noir.

Son témoignage déroutant ou dérangeant rend compte des différences qui existent entre blancs et noirs, sauf que celui-ci les explique par le racisme et la ségrégation et donc les conditions dans lesquels on oblige les noirs à vivre en leur refusant l’égalité qu’il s’agisse d’accéder à la culture, à l’éducation et aux moyens de vivre dignement.

 

Dans la peau d'un noir - JH Griffin

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Black boy – Richard Wright

 

Autre récit autobiographique puisqu’il s’agit de l’enfance de l’auteur. Né en 1908 dans le sud des Etats-Unis, Richard Wright dépeint la situation à laquelle il est confronté dans les années 1920.

Enfant noir dans une Amérique blanche raciste, il comprend très vite que la faim et la pauvreté font de son lot quotidien mais ne peut admettre la servilité qu’on lui impose à l’égard des blancs.

Ecrire va devenir son acte de rébellion. On est en pleine ségrégation raciale, le Ku Klux Klan terrorise, il faut vivre avec la peur au ventre. Ce livre témoigne de la violence des relations quotidiennes entre les hommes blancs et les noirs.

Le rêve que j’échafaudais, tout le système d’éducation du Sud avait pour mission de l’étouffer.

Richard Wright refuse néanmoins de se soumettre à ce système injuste et gagne sa liberté d’abord en lisant, en s’instruisant puis en écrivant.

Un livre culte et éblouissant sur la conscience noire, l’amour et sur la construction de soi, qui est quant à elle universelle.

Richard Wright - Black boy

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I’am not your negro – James Baldwin & Raoul Peck

 

Puisqu’on parle de conscience noire et de Black Lives Matter, impossible de ne pas évoquer l’œuvre de James Baldwin. Il avait choisi la France pour s’expatrier mais la défense de la cause noire ne l’a jamais déserté. Il avait, à la fin de sa vie, informé son éditeur qu’il comptait entreprendre un récit sur l’Amérique en croisant les portraits de Martin Luther King, Malcom X et Medgar Evers qui étaient à la fois ses amis, ses compagnons de lutte et qui furent, tous trois assassinés.

Il y expose sa vision de l’histoire de l’Amérique et son sentiment que le problème de la place des noirs dans la société américaine n’a jamais été correctement traité et donc résolu.

Ce livre restera inachevé, interrompu par la mort de James Baldwin en 1987, mais Raoul Peck va tourner “I’m not your negro” à partir de toute la documentation qu’il va pouvoir réunir sur l’auteur. Ce film documentaire unanimement salué, est disponible sur Netflix et permettra d’achever d’une certaine manière le livre commencé par James Baldwin.

 » Ce que les Blancs doivent faire, c’est essayer de trouver au fond d’eux-mêmes pourquoi, tout d’abord, il leur a été nécessaire d’avoir un « nègre’, parce que je ne suis pas un « nègre’. Je ne suis pas un nègre, je suis un homme. Mais si vous pensez que je suis un nègre, ça veut dire qu’il vous en faut un. « 

James Baldwin est l’auteur qui écrivit en 1970 la fameuse lettre de soutien à Angela Y. Davis (autrice dont j’ai parlé plus haut), qui avait été arrêtée suite à la tentative de faire évader de prison les Frères Soledad en 1970.

Cette lettre secoua la conscience de l’Amérique face à la situation catastrophique des noirs pendant cette période et permis la libération d’Angela mais aussi d’autres prisonniers politiques. (« Open Letter to My Sister, Angela Y. Davis »)

 

iam not your negro - James Baldwin et raoul peck

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S’il fallait citer deux titres de James Baldwin, je dirais “Un autre monde”, drame dans lequel les personnages noirs en butent avec la cruauté de la société blanche et de ses membres tentent de s’affranchir et de renverser la ségrégation raciale et la prochaine fois le feu , ouvrage plutôt politique qui est un appel à trouver un compromis entre partisans passionnés de bords opposés sur la question des noirs aux Etats-Unis. On y retrouve la plume brillante, mordante et parfois satyrique de l’auteur, ce qui le rend très abordable.

 

Un autre pays - James Baldwin

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Je vous conseille là aussi la vidéo de sa brillante intervention de 1965 (toujours en anglais, of course !)

 

The hate U give – Angie Thomas

 

Ce formidable roman jeunesse, (titre à traduire “la haine que tu transmets”) est basé sur des faits réels et aborde le difficile sujet des meurtres commis par la police américaine sur de jeunes noirs, éclairant la condition difficile et dangereuse de ceux-ci dans un pays que se revendique des droits de l’homme.

Dans ce premier roman fictionnel Angie Thomas décrit dans avec une sincérité déconcertante, poignante et sans manichéisme, la violence du racisme quotidien.

Le lecteur mis en position d’assister impuissant au déroulé d’une histoire révoltante est alors obligé de prendre conscience de la persistance d’inégalités que pourtant la société américaine s’acharne à nier.

On en ressort secoué, bouleversé.

“Tout ce que la société nous fait subir quand on est gamins lui pète ensuite à la gueule . Tu piges ? »

Ce livre est finement mené pour amener à une réflexion profonde sur la situation et dénoncer ces bavures policières impunies mais instille aussi l’espoir, celui pour ces gamins délaissés de s’instruire et d’échapper à un funeste sort. “Soyez les roses qui poussent sur le béton” dit-elle en forme de conclusion.

Magnifique roman qui reste lumineux par son traitement.

Un film a d’ailleurs été adapté de ce livre, à voir évidemment Winking smile.

 

The hate U give - Angie Thomas

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Underground railroad – Colson Whitehead

 

L’un des livres préférés de Barack Obama. Tiens, tiens ! On peut aisément comprendre qu’il ait pu résonner en lui.

Grand lauréat du prestigieux prix Pulitzer en 2017, les références historiques dans lesquelles prend place cette fiction permettent de mieux appréhender comment et pourquoi l’Amérique d’aujourd’hui se réveille avec un tel problème de racisme, qui n’est autre que l’héritage de son passé de pays esclavagiste.

Dans ce roman, Colson Whitehead, nous fait vivre le destin de Cora, jeune esclave de 16 ans dans les champs de coton, qui décide de s’enfuir pour gagner sa liberté et qui est impitoyablement chassée. Ce roman permet de découvrir le célèbre “Underground Railroad”, réseau clandestin qui venait en aide aux esclaves en fuite et qui est matérialisé dans le roman par une voie ferrée souterraine.

Poignant, saisissant et haletant, le roman de Colson Whitehead nous invite à la réflexion sur l’histoire des Etats-Unis qui permet de mieux comprendre la mécanique du racisme et les américains.

 

Colson Whitehead - Underground railroadACHETER

 

White rage – Carol Anderson

 

Petit outsider de cette liste parce qu’il est pour l’instant uniquement disponible en version anglaise, cet ouvrage de l’historienne Carol Anderson apporte un nouvel éclairage sur la question des afro-américains aux Etats-Unis.

En s’appuyant notamment sur des faits historiques, elle montre comment sous prétexte de protéger la démocratie ou d’autres impératifs sociaux , on s’oppose constamment au développement social des afro-américains pour perpétuer ce qu’elle appelle la “rage blanche” par opposition à ce qui fut appelé “rage noire” = la réaction violente des afro-américains en 2014 suite à la mort de Michael Brown, jeune noir de 18 ans qui fut abattu alors qu’il n’était pas armé, ce qui donna lieu à des émeutes qui eurent une couverture médiatique nationale.

Pour Carol Anderson on s’intéresse toujours aux flammes alors même qu’il aurait lieu de s’interroger sur l’allumage.

 

White rage - Carol Anderson

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Bien sûr cette liste n’est pas exhaustive, il existe plein d’autres titres qui pourraient entrer dans cette sélection mais il faut bien commencer quelque part.

J’espère que j’aurais pu susciter l’envie chez vous de lire quelques uns de ces livres.

En tout cas, c’est un formidable voyage humain et historique à faire à travers la littérature et la lecture.

Est-ce que vous avez lu certains de ces titres ?

2 Comments

  • Seve

    J’en avais lu un certain nombre mais d’autres m’ont tapé dans l’œil j’aurais rajouté Mille petits rien de Jodi Picoult ( et j’ai bien conscience que ton choix a dû être dur ). Je trouve que ton article est super : enrichissant sans donner de leçon

    • Emma

      Coucou Séverine,
      Trop contente que ce billet te plaise !!!
      Effectivement au départ je me suis posée pas mal de questions sur les choix à faire, je trouvais presque cela vertigineux.
      Et puis, j’avais quelques œuvres en tête et le reste est venu tout seul comme une évidence et j’y ai pris beaucoup de plaisir, même si ça m’a occupé pas mal de temps.
      D’ailleurs mon PC m’a lâché à peine la dernière ligne écrite ! XD
      Je vois ce titre dont tu parles, je ne l’ai pas lu mais c’est l’occasion de découvrir!
      Bonne fin de semaine :-)♥

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