Romans

J’ai renvoyé Marta – Nathalie Kuperman

Roman psychologique qui traite de la décision d’une femme de prendre subitement une femme de ménage pour dégager du temps pour elle mais qui va se trouver confronter à ses propres névroses et angoisses.

Thème : femme, vie domestique, histoire personnelle, angoisses, obsessions

J'ai renvoyé Marta - Nathalie Kuperman

J’ai renvoyé Marta – Nathalie Kuperman

 

J’ai tellement adoré “je suis le genre de fille” que je me suis dit que je n’allais pas rester en si bon chemin et continuer de découvrir cette auteure. J’ai donc attaqué ce titre en suivant.

 

Résumé

Sandra décide brusquement de déroger à la tradition familiale qui veut que les femmes de sa famille assument sans aucune aide la charge de leur foyer et engage une femme de ménage. Mais est-il aussi simple de lâcher prise et de laisser son”chez soi” entre les mains d’une inconnue ? D’autant que des petites manies on en a et que l’on n’est pas forcément prêt à y renoncer même quand il s’agit de gagner du temps pour soi.

 

2 adjectifs qui résument ce livre

Fatiguant : Difficile de suivre les obsessions et névroses de Sandra sur 150 pages sans finir par trouver celles-ci franchement insupportables

Fragilisant : Car on se rend compte combien on peut tenir ‘”droit” grâce aux routines quotidiennes, aux obligations que l’on s’invente pour se structurer une vie qui nous évite de penser et puis tout d’un coup, à cause d’un petit changement qui semble anodin, cet équilibre qui nous tenait jusque là s’effondre brutalement à notre insu.

 

Ce que j’en pense

Ce livre est à rapprocher (dans un registre plus soft) de celui de Leïla Slimani “Chanson douce” qui pose la question de qui fait-on pénétrer chez soi ? A fortiori lorsque l’on n’est pas là pour contrôler justement ce que fait cette personne qui nous est finalement inconnue.

Cette question, Sandra ne se l’était pas posé avant de voir arriver Marta, qui plus est, porte le même prénom que sa grand-mère et que sa fille, ce qui rend les choses troublantes, et provoque une véritable confusion intérieure . Elle développe alors une angoisse : à savoir que fait cette personne dans son appartement quand ils ne sont pas là ?

Elle va alors déployer une énergie folle et obsessionnelle non seulement à imaginer mais aussi à contrôler ce qui a été fait ou pas, voire à nettoyer avant l’arrivée de Marta pour dissimuler le désordre de leur intimité . Se succèdent alors les questions : Cette tâche est-elle apparue après le passage de Marta ? utilise-telle les bonnes éponges ? Est-elle susceptible de les voler ? 

En fait de gain de temps, Marta occupe sa tête continuellement, partagée entre l’envie de la haïr et celle d’avoir enfin du temps pour elle dont finalement elle n’arrive pas à profiter.

En filigrane on découvre l’histoire de la maman de Sandra, devenue folle et qui n’avait jamais eu de femme de ménage. En réalité, Sandra se raccroche à ce qui lui est tangible pour s’assurer qu’elle ne devient pas folle et faire son ménage la ramène à ces petites choses futiles mais bien réelles du quotidien. En les externalisant à quelqu’un d’autre, c’est comme si elle se mettait en vacance et laissait la place libre pour que la folie puisse faire son nid. D’ailleurs quand on voit ses réactions complètement disproportionnées et obsessionnelles par rapport à cette chose de finalement peu d’importance qu’est le ménage, on saisit sa fragilité et on se dit qu’elle aurait davantage besoin d’un psy que d’une femme de ménage. Et puis, une femme de ménage, c’est fait pour faciliter la vie, et Sandra n’a pas été élevée ainsi. Chez elle, il était important qu’on ne se laisse pas aller, qu’on assume ses tâches de femme.

Un roman qui m’a mis un peu mal à l’aise, voire qui m’a fatigué même si je peux comprendre la fragilité de Sandra. Difficile pour moi de la suivre dans ces obsessions ménagères et ses angoisses dont je me sens tellement éloignée. J’avais envie de lui dire de lâcher prise, que ces histoires d’éponges c’est juste une manière de se pourrir la vie et que ça cachait certainement un autre problème. Que la vie est trop courte pour perdre de l’énergie avec ce genre de préoccupations. Je pensais rire ou au moins sourire, je pense que j’ai mal cerné le ton de ce roman quand je l’ai sélectionné, même si très certainement l’humour est sous-jacent. Mais je n’y aie pas été sensible !

Bref ! Sandra et moi, on ne s’est pas rencontré ! En fait, elle m’a épuisé et stressé avec sa femme de ménage ! Finalement elle a bien fait pour le bien de tout le monde (y compris pour celui de cette pauvre Marta) de la renvoyer !

Bref ! Je vous laisse juger par vous même car je sais que d’autres ont aimé, notamment le fait qu’elle traite un sujet douloureux sous couvert d’une fable ménagère moderne. Clignement d'œil 

 

 

Nathalie Kuperman - J'ai renvoyé Marta

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J’AI RENVOYE MARTA – Nathalie Kuperman – Editions Folio

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