D’acier – Silvia Avallone : mon avis

Ce roman en 3 mots : Sensuel/ Social/ Féminin

“D’acier“de Silvia Avallone fait partie de ces romans que je me promettais de lire depuis longtemps.

Cet été, j’ai constitué une petite pile de livres qui attendaient depuis trop longtemps leur tour, et quel plaisir de les sortir enfin de l’ombre.

C’est très satisfaisant d’avancer dans ces lectures, et “D’acier” a tenu toutes ses promesses.

La plume de Silvia Avallone a été une belle découverte, et j’ai désormais très envie d’explorer davantage son œuvre.

 

☆ Résumé

Anna et Francesca ont 13 ans. Elles vivent à Piombino, une ville toscane dominée par une aciérie qui embauche la plupart de ses habitants.

L’autre particularité de Piombino, c’est sa plage sur laquelle plonge la vue des immeubles et où jeunes et moins jeunes vont se détendre.

La pauvreté et la violence domestique sont le lot quotidien de ses habitants.

Anna et Francesca sont à l’âge des rebellions, leur amitié fusionnelle et leur beauté incandescente leur font croire qu’elles seront les plus fortes et qu’elles pourront échapper au destin misérable qui les attend.

Pourtant la vie n’a pas fini de leur réserver des surprises et de malmener leur amitié.

L’envie furieuse de vivre autrement peut-elle s’éteindre à leur insu et leur faire perdre la direction de leur vie rêvée ?

☆ Pourquoi  lire « D’acier » de Silvia Avallone

 

• Pour ce portrait saisissant de l’adolescence
  La force du lien entre Anna et Francesca, la sensualité de leur présence au monde, la rage de s’inventer une vie à elles, de s’évader de la médiocrité de ce que vivent leurs parents… c’est magnifiquement incarné. Je pense que cela parlera à beaucoup d’entre vous. Où sont passés nos rêves et nos révoltes d’adolescent.e ?…

 

• Pour l’immersion dans l’Italie populaire contemporaine
  Peu de romans décrivent avec autant de justesse la vie dans les quartiers populaires, la classe ouvrière, la rage de vivre et de fuir ces familles dysfonctionnelles dominées par des pères/maris violents, contrôlant ou absents. Silvia Avallone aime camper des personnages incarnant nos contradictions, des femmes fortes qui sont les vrais piliers de la famille et en même temps si vulnérables.

 

• Pour l’écriture physique et poétique de l’autrice
  Silvia Avallone parvient à mêler la crudité des corps à une forme de lyrisme puissant. On sent la chaleur de l’été, le fer brûlant de l’aciérie, la tension dans les corps et les rêves.

 

☆ Mon avis en quelques lignes

 

En ce moment, je traverse vraisemblablement une période “italienne mais ce n’est pas intentionnel. Je dirais que c’est la magie de la lecture intuitive.

En effet, après “La trilogie des “Lions de Sicile” et “La bibliothèque sur la colline”, j’ai ressenti brusquement l’envie pressante de découvrir Silvia Avallone dont les livres patientaient sagement, depuis pas mal d’années, dans l’une de mes nombreuses PAL.

En tout état de cause, je n’ai pas été déçue, ce roman que j’ai lu d’une traite, m’a profondément remué.

La relation entre Anna et Francesca est magnétique, à la fois belle et douloureuse.

D’acier capte l’instant fragile entre l’enfance et l’âge adulte, quand tout semble possible… et pourtant, déjà compromis et met en exergue la violence des hommes.

J’ai récemment acquis “Marina Belleza” qui me semble tout aussi prometteur et je nourris une grande curiosité pour son livre “Une amitié” vu la modernité du sujet (lecture versus réseaux sociaux).

Ce sera l’occasion d’approfondir ma découverte de son œuvre, nous aurons l’occasion d’en reparler.

Bref, une autrice à découvrir et suivre.

 

Tu crois que tu auras encore plus, toujours plus, chaque jour qui passe. Que c’est ça, la logique des choses. Mais en fait tu as moins, toujours moins, chaque jour qui passe.

 

 

Quelques mots sur l’autrice

Romancière italienne née en 1984, Silvia Avallone a marqué la littérature contemporaine avec D’acier, son premier roman.

Elle écrit sur les corps, les classes, les désillusions, les femmes, avec une rare justesse.

Elle est aussi professeure et engagée dans des causes sociales.

 

☆ A lire aussi

 

Si vous aimez lire sur l’adolescence, voici quelques titres récents qui devraient vous plaire :

• L’amie prodigieuse” d’Elena Ferrante (bien sûr!)
• “La malnata” – Beatrice Salvioni
• “L’amour ouf”– Neuville Thompson – Vous pouvez lire ma chronique sur le blog.

 

☆☆☆

 

Quel autre titre de Silvia Avallone me conseillez-vous de lire maintenant ?