
L’affaire Mitford de Marie Benedict : un livre captivant sur une famille fascinante
3 mots qui donnent le ton de cette lecture : Historique/ Famille/ Troublant
Si vous êtes passionnés par les romans historiques ou les intrigues familiales complexes, « L’affaire Mitford » de Marie Benedict est un livre à ne pas manquer.
Ce titre nous plonge dans les vies tourmentées des célèbres sœurs Mitford, figures de la haute société anglaise, tout en explorant les grandes tensions politiques de l’entre-deux-guerres.
Ou comment une famille aristocratique anglaise a navigué entre fascisme et résistance à l’aube de la Seconde Guerre mondiale.
Sommaire
☆ Résumé de l’affaire Mitford de Marie Benedict
Dans L’affaire Mitford, Marie Benedict nous raconte l’histoire fascinante des six sœurs Mitford, connues pour leur beauté, leur intelligence et leurs opinions controversées.
L’intrigue débute dans les années 1920, une période marquée par l’insouciance et le luxe, avant de basculer dans les années 1930, où la crise économique et les bouleversements politiques secouent leur monde.
Alors que certaines sœurs se tournent vers le fascisme, d’autres rejoignent des causes opposées comme le communisme ou la résistance. Le roman explore comment leurs choix idéologiques et personnels ont marqué leur famille et l’Europe à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
☆Pourquoi lire ce livre
✨ 1. Pour l‘histoire de loyauté familiale
Entre sœurs unies par le sang, mais divisées par leurs convictions, ce roman explore les tensions intimes au sein d’une fratrie en pleine tourmente politique.
✨ 2. Pour découvrir le contexte d’avant guerre en Angleterre
On comprend à quel point le Royaume-Uni a flirté avec le fascisme, bien avant que la guerre ne clarifie les camps.
✨ 3. Pour l’autre visage d’Hitler et la fascination qu’il exerçait sur certaines personnes
C’est perturbant de le voir incarné dans ses contradictions : séducteur, amateur d’opéra… Le plus troublant, c’est cette volte-face des parents Mitford, d’abord hostiles, puis peu à peu séduits par le charisme glaçant d’Hitler, jusqu’à en perdre tout discernement.
☆ Mon avis sur “L’affaire Mitford” de Marie Benedict
Depuis ma lecture de La Carte Postale de Claire Berest – un véritable coup de cœur ♥ – ma vision de la Seconde Guerre mondiale a basculé.
Ce roman a été un choc, car il m’a fait prendre conscience à quel point mes connaissances étaient restées figées aux cours de terminale.
Depuis, ma curiosité n’a cessé de croître. J’ai enchaîné les documentaires, et quand je suis tombée sur L’Affaire Mitford de Marie Benedict, je n’ai pas hésité une seconde.
Et quelle belle surprise !
J’aurais pourtant dû m’y attendre : Marie Benedict est aussi l’autrice du captivant Madame Einstein. Elle a également signé d’autres romans historiques à succès (malheureusement non traduits), comme “Lady Clementine” sur l’épouse de Churchill ou “The Personal Librarian”, consacré à Belle Greene – dont Alexandra Lapierre a aussi tiré un très beau roman, “Belle Greene” que je vous recommande vivement.
Je ne connaissais rien des sœurs Mitford avant cette lecture, et j’ai été fascinée.
Qu’une jeune femme – Unity – ait pu vouer un véritable culte à Hitler, allant jusqu’à orner les murs de sa chambre de ses photos et tout faire pour le rencontrer, a été une révélation glaçante.
Et que dire de sa sœur Diana, d’une beauté saisissante, prête à tout abandonner – mari, enfants, réputation – par amour pour un fasciste – Oswald Mosley – dont elle deviendra une pièce maîtresse auprès du Führer.
J’ai toujours vu l’Angleterre comme un pilier de la résistance pendant la guerre. Mais j’ignorais qu’avant cela, elle avait abrité des mouvements fascistes sur lesquels Hitler comptait pour faciliter son invasion.
Le fait que ces jeunes femmes soient cousines de Churchill ajoute une dimension troublante.
À travers elles, on suit en filigrane l’ascension politique de Churchill, d’abord marginalisé, puis propulsé au premier plan à l’annonce de la guerre.
Ce roman a été pour moi une plongée passionnante dans une période complexe.
J’ai aimé que chaque sœur ait sa voix, ses contradictions.
Unity, obsessionnelle, Diana, magnétique, dangereuse, Jessica la communiste et surtout Nancy, la plus touchante, car elle est à la fois lucide, blessée, et en conflit permanent avec les siens.
D’ailleurs Nancy Mitford pourrait bien devenir votre nouvelle héroïne littéraire. Intelligente, fine observatrice, souvent en décalage et écrivaine – elle apporte un contrepoint bouleversant à l’aveuglement de ses sœurs. Lire son œuvre éclaire mieux, que toute autre lecture, l’histoire de cette famille – je vous mets ci-dessous deux de ses titres à lire.
Mais ce qui m’a le plus troublée, c’est le portrait inattendu d’Adolf Hitler.
On ne peut ni l’excuser ni l’humaniser… et pourtant, Marie Benedict réussit à montrer l’homme derrière le monstre : séducteur, amateur d’opéra, de pâtisseries, capable d’attention… et profondément inquiétant.
J’ai totalement adhéré à cette lecture !
C’est exactement ce que j’aime : des romans qui mêlent destins personnels et grande Histoire, qui instruisent autant qu’ils captivent.
L’écriture est fluide, les chapitres courts s’enchaînent, les décors sont soignés, les dialogues vivants. On apprend mille choses sans jamais décrocher.
Si vous aimez comme moi tirer des fils d’un média à un autre : vous pourrez retrouver Diana et Oswald Mosley dans la série Peaky Blinders – dans les saisons 5 et 6 – Netflix
Et comme le destin de ces six sœurs est hors norme, il y a forcément une adaptation en série : “Outrageous” – présenté comme l’histoire non censurée des sœurs Mitford – et disponible sur Prime Vidéo.
Par contre le documentaire “ The Mitfords : a tale of two sisters” n’est plus disponible pour l’instant ni sur Netflix, ni sur Amazon. Dommage !
Bref ! Je pense que vous avez désormais tout ce qu’il vous faut pour vous passionner pour leur histoire.
Mon regard se détache à regret de ma sœur pour balayer la salle, qui brille de tous ses ors et ses marbres. Elle est si vaste que 300 invités y tiennent à l’aise. Les couples de danseurs tournent autour de Diana comme les planètes autour du soleil; enfant, déjà, elle était au centre de toutes les attentions, et nous, ses soeurs, restions dans son ombre. Si la presse nous décrit toutes les six comme le “noyau” des Bright Young Things, ce groupe de jeunes aristocrates fêtards, Diana en est assurément l’âme.
A qui conseiller ce livre ?
- Aux lecteurs passionnés de romans historiques, surtout lorsqu’ils mettent en lumière des figures féminines fortes et controversées
- Si vous aimez les récits où la grande Histoire se mêle aux destins individuels, avec une écriture accessible mais documentée, ce roman est pour vous.
- Il plaira aussi à ceux qui s’intéressent à l’entre-deux-guerres, aux coulisses politiques, aux dynasties britanniques.
☆ A lire aussi – idées lecture
Pendant cette lecture je n’ai pu m’empêcher de penser (dans un autre genre) à la magnifique saga de “Les Déracinés” de Catherine Bardon
- La Carte Postale – Anne Berest : une enquête intime bouleversante sur les racines d’une famille juive disparue dans les camps.
- Madame Einstein – Marie Benedict : le destin d’une femme brillante, souvent effacée par l’histoire, mais qui fut une partenaire intellectuelle d’exception.
- Belle Greene – Alexandra Lapierre : le portrait fascinant d’une femme métisse qui s’impose dans le monde élitiste des bibliothèques new-yorkaises.
- Ces extravagantes sœurs Mitford – Annick Le Floc’hmoan : Une autre biographie haute en couleur qui retrace la vie fascinante, scandaleuse et souvent contradictoire des six sœurs Mitford, entre glamour, idéologie et tragédies familiales
- La poursuite de l’amour – Nancy Mitford : suit les aventures sentimentales de Linda Radlett, jeune aristocrate en quête du grand amour. À travers elle, Nancy Mitford croque avec esprit sa propre famille excentrique et une époque révolue. Ou encore Charivari qui irrita fortement Diana, pour cause …
Par ailleurs, j’ai tellement aimé ce titre que je me suis aussitôt lancée dans la lecture des deux autres titres de l’autrice, que je vous recommande chaudement : “Madame Einstein” et “La femme qui en savait trop”.
☆☆☆
Aimez–vous les romans historiques ?

