Chambre 128 -Cathy Bonidan
Un joli roman épistolaire avec des personnages attachants sur le pouvoir des livres, des rencontres qu’ils suscitent, sur le bonheur, l’attachement et les changements de vie.
Thème : Roman épistolaire, littérature, écrivain, éditeur, manuscrit, famille de cœur, rencontres, légèreté de vivre, livres, changer de vie, amour, maladie.
Sommaire
CHAMBRE 128 – CATHY BONIDAN
Résumé de l’éditeur
Un roman peut parfois changer une vie.
Qui n’a pas rêvé de voir survenir un petit grain de sel romanesque dans sa vie ? Un peu de merveilleux pour secouer la routine et oublier les ennuis de bureau ? Quand Anne-Lise réserve la chambre 128 de l’hôtel Beau Rivage pour de courtes vacances en Bretagne, elle ne sait pas encore que ce séjour va transformer son existence.
Dans la table de chevet, elle découvre un manuscrit sur lequel figure juste une adresse où elle décide de le réexpédier. Retrouvera-t-elle son auteur ? La réponse, qui lui parvient quelques jours plus tard, la stupéfait…
Au point qu’Anne-Lise va tenter de remonter la trace de tous ceux qui ont eu ce livre entre les mains. Chemin faisant, elle va exhumer histoires d’amour et secrets intimes. Pour finalement peut-être se créer une nouvelle famille…
2 adjectifs qui résument le livre
Frais : par le style fluide, la spontanéité enthousiasmante des personnages qui s’entrainent les uns les autres
Dynamisant : Est-ce l’air vivifiant de la mer ou cette Anne-Lise que rien n’arrête pas même les colères de l’auteur et qui se précipite avec bonheur et délectation, s’incarnant épistolairement (avec sa meilleure amie d’enfance) en Sherlock et Watson pour mener l’enquête sur ce livre comme elles le faisaient dans leur enfance ?
Ce que j’en pense
Vous aimez les romans épistolaires ? Perso j’adore ! Ils me donnent envie de croire encore à l’espèce humaine, à la magie des mots et des rencontres et cela résume tout à fait ce roman.
Véritable livre doudou qui est arrivé pile au bon moment pour moi et qui se dévore par un après-midi pluvieux, ou non, accompagné d’un bon chocolat chaud ou sous la tonnelle du jardin. Je peux vous dire que vous en garderez l’âme ébouriffée de reconnaissance envers Cathy Bonidan d’avoir su créer une Anne-Lise aussi enthousiaste que “loufoque” pour croire que l’on peut remonter le cours des lecteurs d’un manuscrit égaré depuis plus de 30 ans, entretenir une conversation épistolaire avec son auteur misanthrope planqué au fond de sa campagne et sa copine d’enfance retirée du monde et des hommes exilée dans son Finistère et réunir toutes ces personnes blessées par la vie autour de l’amour des livres dans la belle maison Lozérienne du lumineux britannique William ou plutôt de ce livre qui a changé quelque chose dans leur vie de tant de lecteurs pendant ces 30 années.
Une réflexion sur ce que nous apporte les livres même de façon inconsciente.
“Bien sûr l’histoire qu’il raconte n’a rien à voir avec la mienne, mais elle m’a montré à quel point notre existence est insignifiante. Drôle de façon de renouer avec le goût de vivre, direz-vous ! Pas tant que ça, car plus notre passage sur terre est dérisoire et fugitif, plus les décisions que nous prenons deviennent négligeables, presque pardonnables…”
et tout un tas de bons conseils et de réflexions égrenés au fil de la lecture pour vivre un peu plus sereinement
“Voilà cher Sylvestre, mes sentiments de lectrice. J’espère qu’ils vous aideront à terminer votre roman, car les choses qu’on laisse inachevées nous accompagnent toute notre vie comme autant de douleurs chroniques qui résistent aux meilleures antalgiques.”
“J’ai pris depuis longtemps l’habitude de laisser parler mes sentiments et ma spontanéité bien avant de convoquer la moindre raison, et mon instinct me dit aujourd’hui que je dois agir ainsi.”
“Je gage que vous recevrez cette lettre le jour même de mon arrivée ; ce fait est voulu. Vous n’aurez que quelques heures pour prendre votre décision et c’est souvent dans l’urgence que l’on fait les meilleurs choix. J’ai pour habitude de jouer ma vie sur des coups de dès, même si ma spécialité reste le poker. Depuis que je gère ainsi mon existence, elle est devenue plus simple et je n’ai jamais eu à le regretter. En espérant que ce soit encore un jour de chance pour moi.”
Encore un livre qui place les rencontres au cœur de son histoire comme la seule manière d’être heureux ! Car “Chambre 128”, c’est l’histoire de la rencontres de toutes ces personnes qui vivent chacune dans un certain isolement (de par leur histoire ou leur situation) et qui trouvent ensemble un peu de chaleur humaine et beaucoup de bonheur. La solitude est un excellent cocoon pour se construire, se connaitre mais nous sommes des animaux sociaux, interdépendants les uns des autres et nous avons aussi besoin de nous entraider, de créer des familles de cœur, de nous réchauffer et nous enrichir au contact les uns des autres. La plupart des personnages vivent de façon atypique, Anne-lise est le maillon fédérateur ce qui lui permet également d’entrainer sa fille adolescente refermée et boudeuse dans son sillage et de l’aider à s’épanouir.
Une petite réflexion aussi sur les hommes et nos attentes … Dans ce roman il est aussi question d’attachement à nos souvenirs mais aussi aux êtres et à ceux que l’on a pu laisser derrière soi (amours, enfant abandonné…) et de ce qu’on peut réparer au présent.
“Et puis, qu’attend-on des hommes si ce n’est cette certitude sans cesse vérifiée qu’ils ne pourront jamais nous comprendre ?”
“Garde en tête que l’incompréhension des femmes concerne tout autant les hommes britanniques !”
Impossible de refermer ce livre qui se laisse dévorer en quelques heures sans un terrible pincement de cœur, ni être émue par cette sorte de chaîne humaine et cette famille qu’ils ont su créer. Si vous aimez les livres, les histoires autour de cette question du pouvoir d’un livre, des mots et des rencontres « magiques » qu’il peut susciter alors n’hésitez pas ! D’ailleurs il vous faudra attendre les toutes dernières pages pour découvrir le secret (bien caché) d’Anne-Lise, mais chut !!!
Bilan : Livre à lire en cas de vague à l’âme, de chute de moral, pour s’octroyer un petit shoot d’optimisme et de bonheur et prendre la résolution d’aller davantage à la rencontre des autres et de vivre plus légèrement ♥♥♥
Par l’auteur du Parfum de l’hellébore, le premier roman aux 11 prix littéraires.
Institutrice à Vannes, Cathy Bonidan écrit depuis l’âge de 14 ans. C’est en voulant partager ce qu’elle écrivait sur un site d’auteurs indépendants qu’elle se fait repérer : elle reçoit son premier prix littéraire et rencontre celle qui va devenir son éditrice. Un comble pour un auteur qui voulait rester dans l’anonymat.
ACHETER en occasion sur RAKUTEN
CHAMBRE 128 – CATHY BONIDAN – Editions de La Martinière
3 Comments
Lolipop-Didoo
Bonjour Emma
Tu es la deuxième personne de qui je lis la chronique et je le note sur ma liste !!!
Le genre de livre qui ne peut que nous faire du bien !
Et se faire du bien en lisant un tel livre ne peut nous faire culpabiliser .
Merci
https://evasionpolar.wordpress.com
Tu parles si bien de ce livre, de nos attentes celle des hommes, de nos enfants, de ceux que l’on a aimé, des histoires inachevées, les livres qui nous accompagnent, les personnages, l’auteur tant de questions, de renoncement, d’abandon, de solitude mais la solitude est plus facile à deux.
Emma
Oh et toi tu écris toujours avec autant de sensibilité ! ♥ C’est très joli « la solitude est plus jolie à deux ». En tout cas, ce livre est un livre doudou pour toutes les âmes 🙂 Je t’embrasse ♥