Ma cabane -Olivier Garance/D.Saubaber
Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas plongé dans un livre sur la nature, la solitude, l’intériorité, la difficulté de vivre et celui-ci avait le titre qui devait susciter ma curiosité ! Sitôt vu, sitôt empoché et dévoré !
Thème : Montagne, Pyrénées, Catalogne, cabane, solitude, enfance, études, famille recomposée, divorce, mal-être, difficulté à vivre, amour des animaux, nature, échappée sauvage, géographe, témoignage, histoire personnelle, Olivier Garance.
Sommaire
Résumé de l’éditeur
« C’est une petite maison, posée dans un décor de montagne. Olivier en tombe amoureux. Il va y revenir, faire des retraites, en prendre soin comme d’une personne. Cette cabane, c’est sa forêt de Sibérie. Son asile. C’est un cri de révolte autant qu’un cri d’amour. Un endroit qui l’aide à vivre. Un rêve de gamin. Avec lui, nous ressentons l’épaisseur de la nuit comme celle du silence, nous éprouvons le froid et le parfum des petits matins… Nous vivons ce désir qui est en chacun de nous, celui d’une échappée sauvage dans laquelle enfin se retrouver.” |
☆ Pourquoi lire “Ma cabane” de Olivier Garance ?
Parce qu’on rêve tous d’une cabane même si elle doit être au fond du jardin comme pour Jim Harrison et parce que de savoir que d’autres ont franchi le cap, ça peut aider à trouver le courage ou la nécessité de chercher enfin la sienne.
☆ Mon avis
Forcément j’allais aimé !
Dans la lignée de la retraite sibérienne de Sylvain Tesson, d’autres se sont mis à rêver d’une cabane, quelque part sur terre, où ils pourraient poser leurs valises d’humains harassés par le tumulte et la vacuité des grandes villes pour se retrouver face à eux-même et à la nature. Je crois qu’on en rêve tous et comme pour nombre de choses, nous sommes peu à franchir le pas. Olivier Garance, l’a fait.
Pas très loin de chez moi, dans les Pyrénées catalanes, ce qui m’a certainement rendu son témoignage encore plus troublant, car c’était comme de pouvoir toucher ce “rêve” du bout des doigts. La Sibérie, les ours et l’extrême rigueur de l’isolement des aventures « tessoniennes », c’est forcément plus exceptionnel mais en même temps moins accessible.
Avec “Ma cabane”, l’échappée sauvage devient une réalité plus tangible et moins cinématographique, sans en perdre son caractère romanesque et cette ivresse palpable d’une certaine liberté retrouvée.
Bref, j’ai dévoré cet ouvrage, facile à lire qui raconte la difficulté de vivre, l’enfance qui part en live, l’école qui écrase l’individualité pour ensuite écarter ceux qui ne suivent pas.
Pourtant l’auteur devient (comme Sylvain Tesson, d’ailleurs) géographe, passe une thèse après avoir été orienté vers le métier bûcheron. C’était inespéré les études pour ce gamin qui cumulait les bêtises, toujours prêt à mordre ou à en découdre dans un système qui ne pardonne rien. D’ailleurs il y a eu guère d’adultes pour tendre la main. Devenu prof à son tour, il contourne souvent les autorisations et amène ses élèves sur les toits ou dans la montagne pour leur montrer ce qu’est la géographie.
Comprendre ce qu’est une cabane, lieu de passage que l’on ne s’approprie pas, où chacun doit pouvoir trouver refuge, la solitude et les drôles de rencontres, le chien fidèle qui réchauffe l’homme, la fuite d’un monde et d’une réalité qu’il faut bien redescendre affronter et puis aussi les prises de conscience et les deuils. Prendre de la hauteur dans un décor époustouflant qu’on ne prend plus la peine de contempler, pris dans la fausse urgence de nos vies de citadins. Dépaysant et inspirant !
“Et si c’était ça que mon corps et ma tête asphyxiés étaient venus chercher ? Éprouver. Le froid, le chaud, la terre, le vent, l’effort. A trop penser, on ne ressent plus rien.”
☆ Bilan
Une lecture qui fait du bien, amène à réfléchir, nous fait nous sentir plus humain, plus proche de l’essentiel, de la nature, de nous-même et des êtres qui partagent notre destin … Un livre qui apprend aussi à se pardonner pour les attentes que l’on n’a pas su honorer. Je sais déjà qu’il va plaire à nombre d’entre vous ! ♥♥♥
Le rêve d’une cabane où s’échapper, c’est quelque chose qui vous parle à vous aussi ?
2 Comments
ayok57
Ah oui, ça, ça me parle beaucoup!!
Emma
Oh alors il faut que tu le lises ! J’ai vraiment passé un bon moment avec ce livre 😉