La saison des feux – Celeste Ng : mon avis
Ce titre en 3 mots : Maternité / Secrets / Captivant
“La saison des feux” de Celeste Ng, voilà un titre qui me faisait de l’œil depuis un bon moment, mais que je n’avais pas encore pris le temps de lire. Ce qui est curieux, c’est que j’ai choisi de le commencer précisément au moment où je lisais en parallèle “Feu” de Maria Pourchet, et que les deux adolescentes de ces romans se ressemblent étonnamment.
Je ne sais pas si vous avez lu le livre de Natacha Calestrémé, “Plus jamais seul” – je vous en parle très prochainement d’ailleurs – mais elle explique que nos guides – familiaux, spirituels… – utilisent souvent les livres que nous avons à portée de main pour nous faire passer des messages. Et, de fait, je l’ai souvent constaté au fil de ma vie.
Après avoir été un peu déconcertée, je pense avoir fini par comprendre le message… à voir si je ne me trompe pas.
En attendant, j’ai dévoré ce roman en quelques jours, alors je vous en parle tant que c’est encore bien frais dans ma tête.
Sommaire
☆ Résumé de “La saison des feux” de Celeste Ng
Shaker Heights, banlieue paisible de Cleveland, semble être le symbole de la perfection : pelouses impeccables, familles modèles, vie sans accrocs.
Mais cet équilibre vacille lorsque Mia, artiste photographe énigmatique, et sa fille Pearl, jeune fille curieuse et douce, s’installent dans une maison louée par les Richardson, famille bourgeoise au conformisme bien rôdé.
Entre les enfants des deux familles, les liens se tissent et les lignes se brouillent.
Peu à peu, la présence de Mia agit comme un révélateur : elle fait ressortir les fissures, les frustrations, les secrets.
Et quand une affaire d’adoption d’un bébé d’origine chinoise éclate, la communauté tout entière s’embrase.
Car sous les façades lisses, il y a toujours des braises prêtes à rallumer le feu.

☆Pourquoi lire ce livre
✨ Parce que c’est un roman d’une justesse sociologique rare
Celeste Ng dissèque les apparences, les privilèges et les hypocrisies d’une Amérique qui se veut parfaite.
✨ Parce que c’est un drame humain bouleversant
La question, qu’est-ce que d’être mère, traverse tout le roman, qu’il s’agisse de mère biologique et de famille adoptive, on s’interroge sur la maternité, le sacrifice et l’amour.
✨ Parce que c’est un page-turner efficace
La tension monte sans qu’on s’en rende compte, jusqu’à l’embrasement final.
☆ Mon avis en quelques lignes
Encore un roman que j’ai dévoré et adoré. Impossible de le lâcher !
Dès les premières pages, j’ai été happée par cette ambiance feutrée de Shaker Heights – une communauté si parfaite qu’elle en devient inquiétante.
J’ai été fascinée de découvrir que ce quartier existe réellement et que Celeste Ng y a grandi. Elle explique d’ailleurs que cet environnement a profondément influencé la personne et l’autrice qu’elle est devenue.
Mia et Pearl, mère et fille nomades, y font irruption comme une étincelle dans une poudrière.
Mia, artiste libre, refuse les conventions et choisit la route. Elle a besoin de mouvement, de liberté, de ces changements de lieux qui nourrissent son inspiration.
Pearl, plus douce, rêve de stabilité, d’appartenance. Sa mère lui a pourtant promis que cette fois-ci, elles s’installaient pour de bon.
Mais leur arrivée va, sans le vouloir, révéler la fragilité de ce monde bien rangé.
Pearl se lie très vite avec la famille Richardson et ses quatre adolescents, trouvant refuge dans leur grande maison lumineuse. Izzy, l’une des filles Richardson, fait quant à elle le chemin inverse : elle se rapproche de Mia, attirée par sa différence, sa sincérité et sa liberté.
Le roman interroge profondément la maternité – biologique ou adoptive – ses blessures, ses échecs et le poids des secrets.
Qu’il s’agisse de Mia, de Madame Richardson ou d’autres personnages féminins, toutes traversent ce questionnement à leur manière selon leur vécu (mère porteuse, avortement, adoption, mère biologique ou de substitution…)
Celeste Ng, fine observatrice, y aborde aussi la question du racisme et des différences sociales.
Issue de parents émigrés de Hong Kong et ayant grandi dans un milieu où rien ne lui ressemblait, elle explore avec une justesse remarquable la tension autour de l’adoption de Mirabelle, un bébé chinois confié à une famille blanche et aisée, qui révèle les contradictions d’une société policée mais profondément injuste.À travers ce dilemme moral et juridique, elle interroge la société américaine : l’argent, la morale, le regard sur la différence, la place des femmes.
La mécanique narrative est fascinante : tout s’enchaîne avec fluidité, chaque détail compte, chaque geste prend sens plus tard. Jusqu’à l’explosion finale, magistrale.
J’ai aimé la figure d’Izzy, l’adolescente rebelle, seule à voir la vérité dans ce monde d’adultes englués dans leurs certitudes, leurs contradictions et leurs petits arrangements moraux.
Celeste Ng explore la maternité, la loyauté et le courage d’être soi avec une intelligence rare et je peux vous garantir que, même une fois le livre refermé, vous n’oublierez pas “La saison des feux”.
À qui conseiller ce livre ?
- À celles et ceux qui aiment les romans choraux où les destins s’entremêlent subtilement.
- Aux lecteurs passionnés par les secrets de famille et les drames psychologiques.
- À ceux qui apprécient les romans sociaux intelligents, mêlant réflexion sur la maternité, le racisme et les apparences.
- Et à toutes les personnes qui ont aimé la série Little Fires Everywhere et souhaitent en retrouver la profondeur et la finesse.
☆ Quelques mots sur l’autrice

️ À propos de l’autrice
Celeste Ng est une romancière américaine née en 1980 à Pittsburgh.
Révélée par « Tout ce qu’on ne s’est jamais dit”, elle s’impose avec “La saison des feux” comme une voix majeure de la littérature contemporaine.
Son écriture sensible et précise explore les dynamiques familiales, les tensions sociales et la complexité du lien mère-fille.
☆ A lire aussi – idées lecture
- Tout ce qu’on ne s’est jamais dit – Celeste Ng : un premier roman tout aussi puissant sur les secrets familiaux et les blessures du silence.
- Petits secrets, grands mensonges – Liane Moriarty : un quartier résidentiel, trois femmes et un drame. Quel secret cachent les jolies façades ?
☆☆☆

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FAQ – La saison des feux de Celeste Ng
Shaker Heights existe-t-il vraiment ?
Oui, Celeste Ng s’est inspirée de sa propre ville natale, Shaker Heights, dans l’Ohio, une communauté planifiée réputée pour son harmonie… en apparence.
Le roman parle-t-il vraiment de racisme ?
Oui, notamment à travers l’affaire d’adoption d’une petite fille d’origine chinoise, qui met en lumière les préjugés raciaux et les privilèges sociaux.
La série est-elle fidèle au livre ?
Globalement oui : la série Little Fires Everywhere (disponible sur Amazon Prime) reprend fidèlement les grandes lignes du roman, tout en accentuant certains thèmes comme la question raciale et la maternité.
Peut-on commencer par ce roman avant Tout ce qu’on ne s’est jamais dit ?
Absolument. Les deux romans sont indépendants et explorent des thématiques proches : les secrets familiaux, la pression sociale et la quête d’identité.
À qui plaira ce livre ?
À celles et ceux qui aiment les sagas familiales intelligentes, les drames psychologiques et les romans qui décortiquent les apparences sociales.



