L’étreinte – Flavie Flament
Un roman “L’étreinte” qui en transpercera certains.es ou qui va en émouvoir d’autres mais qui m’a séduit par surprise avec la plume délicate de Flavie Flament.
Thème : Histoire d’amour, relation épistolaire, confinement, COVID, introspection, résilience, relation amoureuse, séduction, désir, rencontre amoureuse, Flavie Flament.
Sommaire
☆ Résumé de l’éditeur
« L’étreinte est une conversation. Une langue au vocabulaire silencieux, qui ne souffre pas les frontières. Longtemps, mes bras ont été orphelins, en astreinte permanente, en alerte, en quête de chair, de poignets à serrer, de mains à caresser, de fronts à apaiser… J’avais besoin de les ouvrir, le plus grand possible, jusqu’au bout de mes doigts tendus à la limite de la crampe. Jusqu’à ce que je rencontre Augustin. » Un homme et une femme tombent amoureux à l’heure où ils ne peuvent plus se voir. Comment vivre le désir lorsqu’il est impossible de se toucher et de s’étreindre ? Et quand ils le pourront enfin, qu’adviendra-t-il de leur histoire ? Sensible et profond, L’étreinte explore avec finesse le manque, le fantasme et les clefs de l’attachement.” |
☆ Pourquoi “L’étreinte” de Flavie Flament est un livre à lire
☆ Pour la générosité de cette histoire qui place l’humain en son cœur.
☆ Pour les différents messages positifs subliminaux (ou pas) qui s’entremêlent à cette histoire d’amour naissante.
☆ Mon avis sur “L’étreinte”de Flavie Flament.
Premier livre que je lis de Flavie Flament et j’en suis ressortie agréablement surprise. Je ne connais pas spécialement l’animatrice parce que j’ai grandi sans télé et que je ne la regarde toujours pas mais c’est quand même l’image qui prévalait dans mon esprit.
L’avantage c’est que je ne peux l’associer à aucune émission, je suis donc lancée dans cette lecture sans parti pris, rapidement conquise par le personnage d’artiste d’Emma et l’amour des mots qui transparaissait.
Certains tombent amoureux d’un regard, d’une voix, d’une bouche, d’un cul, d’une main. Moi, je tombe amoureuse des mots. Le reste vient dans un second temps.
L’étreinte est un roman touchant qui raconte une histoire d’amour qui naît au moment même où le premier confinement est annoncé.
Avant même d’avoir pu s’éteindre ou échanger un premier baiser, Emma et Augustin sont séparés. Elle reste à Paris, seule, sans ses deux enfants qui sont chez leurs pères respectifs et lui est en Bretagne.
Alors ils s’écrivent, continuent de se vouvoyer. Ils attisent le désir de se retrouver tout en cherchant à mieux se connaitre.
C’est aussi un moment introspectif pour Emma qui a traversé plusieurs histoires d’amour difficiles et a été victime d’un viol à l’âge de treize ans. Pourtant Emma n’en a pas renoncé pour autant à aimer les hommes.
C’est en quelque sorte le message d’espoir qui jaillit derrière cette histoire dans laquelle Flavie Flament met certainement beaucoup d’elle-même. La résilience permet de continuer à faire confiance et d’aimer.
C’est aussi un roman qui amène à se poser des questions sur ce que l’on attend de l’amour. Question que l’on a tendance à se poser tellement tardivement dans la vie, convaincues que nous sommes, qu’il résulte d’un coup de foudre ou d’une évidence fulgurante, qui pourtant nous a souvent attachée à la mauvaise personne.
Je regrette de ne pas avoir de fille pour pouvoir lui transmettre cette idée qui m’était complètement étrangère au début de ma vie amoureuse : savoir avec clarté ce qu’on attend de l’homme qu’on aime et non pas faire avec ce qui nous échoie. Mais encore faut-il se connaitre avant, pour le savoir.
Seule une étreinte sincère peut répondre à cette désespérance. Alors doucement, dans ces bras qui vous enlacent et vous rassurent, vous revenez à la réalité, réinvestissez votre corps et recouvrez vos esprits. Mais lui, cet homme que j’aimais pourtant, préférait me jeter un regard de mépris, et mon cœur se brisait quand il partait en claquant la porte sur un “pauvre fille” aux allures de crachat.
Cette correspondance épistolaire qui s’impose, entre Emma et Augustin, à cause du confinement , l’oblige à revisiter sa vie passée avant de se précipiter dans ce nouvel amour.
Que comprendre de sa recherche permanente de consolation chez les hommes,de son amour de l’amour, du modèle du père, de la séduction des mots à laquelle on ne peut que succomber, de ce besoin inextinguible d’être étreinte ?
Pour Emma, il s’agit désormais de prendre le risque d’entrer dans une nouvelle histoire pour les bonnes raisons.
☆ Bilan de ma lecture
“L’étreinte” de Flavie Flament est un livre très féminin, qui parle de désir, de rencontre entre un homme et une femme qui vont devoir faire avec la distance, le manque, l’impossibilité de contact et où les mots vont remplacer la séduction physique, des gestes, de la voix.
Mais c’est également un livre sur la fraternité car l’étreinte ou le “free hug” est un geste où l’on donne tout en s’abandonnant à l’autre. Un geste nécessaire aux humains que nous sommes.
Nous avons un besoin vital de contact physique, les bébés comme les personnes âgées montrent combien nous en pâtissons lorsque ce contact fait défaut. Il y a d’ailleurs un passage très fort dans le livre à ce sujet avec un groupe de jeunes à Amsterdam.
Petite réflexion perso, car ce n’est pas du tout le sujet du livre mais qu’il nous y amène : Est-ce que cette distanciation que nous impose le virus et l’entretien de cette peur de la contamination ne risquent pas d’installer durablement de nouvelles habitudes qui limiteront encore davantage les contacts que nous entretenons naturellement les uns envers les autres ? Et si c’est le cas, ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle…
En tout cas, la méditerranéenne que je suis pour qui toucher est naturel (et vital) risque d’avoir pas mal de difficultés supplémentaires à vivre dans ce genre de société :-/
A lire pour la tendresse, la fraternité et la résilience ♥♥♥
☆ A lire aussi – idées lecture
Je n’avais pas été très tentée de lire “La consolation”, son précédent ouvrage qui avait été l’occasion de la révélation de son viol par le photographe David Hamilton. Mais j’ai changé d’avis ! J’aime beaucoup sa plume sensible, fine alors je vais me le procurer.
Dans le même style, je ne vois pas énormément d’autres titres si ce n’est peut-être “On ne meurt pas d’amour” de Géraldine Dalban-Moreynas. Mais peut-être que vous avez des idées à proposer.
Vous aimez les livres qui parlent d’amour ?
2 Comments
ayok57
Bonjour Emma,
Tiens, pour une fois, j’avais entendu parler de ce livre (assez rare pour le noter ;-))
Cette histoire a l’air plutôt belle en effet, moi j’aime beaucoup les livres sur les histoires d’amour, j’en avais d’ailleurs lu certains que tu avais recommandés 🙂
Pas forcément quelque chose à voir mais j’ai commencé la lacture de « la condition pavillonnaire » de Sophie Divry (je ne sais pas si tu en as fait une chronique, ici, mais j’aime beaucoup, sur la condition et le conditionnement de la femme.
Belle semaine!
Emma
Coucou Anne-France,
J’ai trouvé intéressant cette histoire surtout pour les questions subliminales qu’elle pose et pour la personnalité (et plume) de Flavie Flament. Cette façon qu’elle a de se débattre avec ce qu’elle a vécu me touche beaucoup.
Non je ne connais pas ce titre de Sophie Divry mais effectivement il a l’air intéressant, je me le note ! Tu vois, tu vas finir par devenir blogueuse littéraire à ton tour 😉
Je t’embrasse ♥
(et désolée pour le retard de ma réponse, je n’avais pas réalisé que je n’étais pas venue par ici depuis autant de temps)