La forêt aux violons - Philippe Gely
Lectures

La forêt aux violons – Cyril Gely

J’avais hâte de découvrir “La forêt aux violons” de Philippe Gély. Cet auteur semble se faire une spécialité de  sortir de l’ombre ces personnes que l’histoire a oublié et se révèle un vrai conteur. Autant vous dire que j’attends déjà le suivant avec impatience !

 

Thème : Luthier, violon, forêt aux violons, Italie, forêt de Paneveggio, Stradivarius, Philippe Gély.

Philippe Gely - la forêt aux violons

Résumé de l’éditeur

 

“Antonio, jeune luthier de Crémone, entreprend cinq voyages dans la région des « Montagnes roses » d’Italie dans le but d’acheter du bois pour ses violons. Ces voyages nous content une histoire d’amour passionnelle et silencieuse, une quête impossible, un monde d’arabesques et d’ivoire. Car là-bas, au lever du soleil, une jeune fille va inspirer à Antonio le plus beau des violons. Un violon qui évoquerait la silhouette d’une femme, de toutes les femmes…
Dans l’Italie raffinée du XVIIe siècle, Cyril Gely, l’auteur de Diplomatie (César de la Meilleure adaptation) et du Prix, déploie un roman d’amour singulier qui se lit comme un conte initiatique, aussi hypnotique et vibrant que le son des cordes d’un violon.”

 

Pourquoi  “La forêt aux violons” de Philippe Gély est un livre à lire ?

 

Pour découvrir l’histoire de Stradivarius et le métier de luthier.

Pour la leçon de vie qu’il y a à tirer de cette histoire.

 

Mon avis sur “La forêt aux violons”de Philippe Gély

 

A quoi tient la perfection du son d’un violon ? Au génie de celui qui le façonne, au choix des matériaux qui le compose ?

D’Antonio Stradivarius on sait peu de choses, si ce n’est que sa patrie c’est ce village de Cremone où aujourd’hui encore les luthiers du monde entier s’installent. D’ailleurs depuis 1938, une école internationale de lutherie y a été fondée et que nombre de ses élèves restent sur place.

Philippe Gely qui nous avait déjà enchanté avec son précédent roman qui mettait en lumière d’une manière très vivante la physicienne Lise Meitner, (grande oubliée et évincée du prix Nobel attribué à Otto Hahn auprès duquel elle travailla pendant 30 ans), nous révèle cette fois-ci, dans « la forêt aux violons », le fabuleux destin d’Antonio Stradivari dans un roman tendre, quasi poétique qui ressemble à ces fables que l’on nous contait enfant.

On voyage ainsi à pied avec cet homme qui n’hésite pas à faire la route pour trouver le bois dont il a besoin pour fabriquer ses violons. Ainsi il trouve LA forêt aux violons, une forêt d’épicéas rouges dont le bois dense convient à merveille et les fait couper. Mais il faut attendre 10 ans que le bois sèche pour qu’il devienne utilisable. Pendant cinq ans, Antonio revient dans cette région des “montagnes roses”, visiter son bois et concevoir les violons qu’il s’est engagé à faire pour l’homme qui le lui a vendu.

Antonio bien que marié tombe aussi amoureux de sa fille de celui-ci, une sourde et muette dont les courbes lui inspirent celle du violon parfait.

On découvre ainsi le travail d’orfèvre que constitue le métier de luthier, qu’un violon c’est pas moins de 75 pièces, une véritable “horloge” ! L’importance capitale et du soin qu’il faut porter à cette petite pièce appelée l’âme du violon… Antonio est obsédé, il veut concevoir le meilleur violon au monde et le diable est dans les détails. Il cherche sans relâche ce qu’il peut améliorer.

Au-delà de l’histoire romancée de Stradivarius dans « la forêt aux violons », j’ai aimé la leçon de vie qui se tisse en filigrane. Antonio est doué mais cela ne suffit pas. Son maître le chasse, lui demandant de se poser la question de pourquoi il veut fabriquer des violons et il est alors obligé de faire son chemin seul, de travailler d’arrache pied, de gagner sa vie.

Il va beaucoup galérer dans un premier temps car il ne peut pas se reposer sur son seul talent. Il faut du travail, de la patience, de la persévérance, de l’humilité car il lui faut accepter de réparer les violons de bien meilleurs luthiers que lui avant de parvenir à l’excellence, à se faire un nom et réussir à créer ce violon au son parfait qu’il avait l’ambition de concevoir. Il en a cassé des violons sous la rage de l’insatisfaction avant de parvenir à son but.

 

– On ne monte pas un violon avec ses mains, mais avec sa tête ! lui avait dit et répété le vieil Amati.

Peut-être. En revanche, on les écrasait avec les pieds !

-Tant que tu ne sauras pas pourquoi tu fabriques des violons, aucun son n’en sortira.

 

A une époque où l’on se bouscule pour être le meilleur, ou le premier, le plus vite possible, je trouve que c’est une lecture qui nous ramène à la réalité, une ode à la persévérance, à la patience et à la nécessité de trouver son pourquoi.

Petite anecdote : la forêt aux violons existe bien. C’est le nom donné à la forêt de Paneveggio en Italie qui fut ravagée par la tempête Adrian en 2018. Des fonds avaient d’ailleurs été collectés pour ne pas laisser perdre le bois précieux mis à terre par celle-ci. Je vous mets une petite photo ci-dessous.

 

Forêt de paneveggio - livre philippe Gely

Le parc naturel Paneveggio, © Michela Modena

 

Bilan de ma lecture

 

Un livre passionnant et fluide qui se dévore comme une belle histoire que l’on nous contait enfant.  

Je trouve qu’en cette période si particulière de confinement, c’est un livre qui permet de s’évader et qui fait du bien.

Et puis, vous le savez, j’adore apprendre donc ce genre de roman, c’est un peu mon kiff.

A lire pour s’évader, découvrir Antonio Stradivarius et le métier de luthier ♥♥♥

 

A lire aussi – idées lecture

 

J’avais adoré également le précédent roman de Philippe Gély “Le prix” alors forcément je ne peux pas ne pas vous le conseiller aussi.

Dans la série des romans musicaux, je pense aussi au roman de Gaëlle JosseUn été à quatre mains” sur Beethoven.

Et rien à voir avec la musique, bien qu’il soit aussi question de cordes, mais j’ai souvent pensé au livre autobiographique d’André Agassi “Open” pour la question du pourquoi on fait les choses qui doit être cherchée et trouvée et cette obsession de faire la différence en s’intéressant à chaque petit détail de son art, auxquels les autres ne prêtent pas attention.

 

Vous connaissiez Philippe Gély ou l’histoire d’Antonio Stradivarius ?

 

 

 

La forêt aux violons - Philippe Gely

 

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