La république du bonheur - Ogawa Ito
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La république du bonheur – Ogawa Ito

Lire Ogawa Ito est toujours un enchantement et “La république du bonheur”, son dernier roman, ne fait pas exception. En cette période troublée, je ne pouvais pas mieux tomber que sur cette lecture qui m’a rappelé que lorsque j’avais ouvert ce blog, j’avais pris l’engagement (non tenu) d’essayer de découvrir régulièrement de nouveaux auteurs/autrices japonais.es. Heureusement 2021, me permettra d’honorer cette promesse faite à moi-même Winking smile

 

Thème : Famille recomposée, amour, amour maternel, cuisine, amitié, apprentissage, calligraphie, littérature japonaise, souvenir, faire son deuil, écrivain public, partage, communication, bonheur, Ogawa Ito.

Ogawa Ito - littérature japonaise - la république du bonheur

Résumé de l’éditeur

 

“La vie est douce à Kamakura. Amis et clients se pressent dans la petite papeterie où Hatoko exerce ses talents d’écrivain public. Tendres, drôles ou tragiques, les destins se croisent sous son pinceau.
Hatoko s’est mariée et découvre, en compagnie de Mitsurô et de sa petite fille, les joies d’être mère au sein de leur famille recomposée  : elle enseigne à l’enfant l’art de la calligraphie comme le faisait sa grand-mère et partage avec elle ses recettes des boulettes à l’armoise ou du thé vert fait maison.
Mais si Hatoko excelle dans  l’art difficile d’écrire pour les autres, le moment viendra pour elle d’écrire ce qui brille au fond de son coeur.
Après La Papeterie Tsubaki se dévoile une fois de plus tout le talent d’Ogawa Ito pour nous révéler les sources invisibles du bonheur.”

 

Pourquoi  lire “La république du bonheur” d’Ogawa Ito 

 

Pour le bien-être procuré par cette lecture toute en douceur.

Pour les leçons de vie enseignées par Hatoko.

 

Mon avis sur “La république du bonheur” d’Ogawa Ito

 

En refermant “La république du bonheur” d’Ogawa Ito, je n’ai eu qu’une envie : mener une vie plus simple et plus généreuse !

C’est fou comme certaines lectures nous font ressentir combien le bonheur tient à peu de choses, qu’il est inutile de courir après ce qui brille ou pourrait nous faire briller. Comme on se sent apaisé.e devant une telle évidence.

La question que je me pose c’est pourquoi l’oublions-nous si souvent ? 

Ce livre que je refreme tout juste, vient confirmer la décision que j’ai prise de changer le style de mes lectures pour ce blog. J’ai envie de lire pour moi, pour me rendre heureuse (et accessoirement vous rendre heureux/ses, vous aussi, si c’est votre objectif de vie) et non plus pour relayer l’actualité littéraire ou être une influenceuse littéraire bankable. Ahah je ferme la parenthèse ici !

Pour en revenir à ce roman, Hatoko (Poppo) tient une jolie papeterie et travaille comme écrivain public. Elle met en mots ce qu’il est difficile pour les autres de dire oralement.

Elle vit seule, est indépendante financièrement mais elle a rencontré Mitsurô qui est un jeune veuf qui a déjà une adorable petite fille, Haru, qu’elle appelle QP. Elle adopte immédiatement celle-ci dans son cœur et aime leur petite famille recomposée dont elle prend un soin délicat, elle qui n’a connu que sa sévère grand-mère et la solitude.

Car Hatoko n’est pas un cœur desséché mais au contraire un bouton de fleur prêt à éclore. Elle ne nourrit pas de sentiments jaloux envers la femme à laquelle elle succède, au contraire.

Pour autant, ce n’est pas toujours facile mais elle accueille chaque difficulté avec sagesse et bienveillance, la clé étant la communication.

On retrouve l’importance de la cuisine avec cette idée du partage qui était déjà centrale dans “Le restaurant de l’amour retrouvé” que j’avais tant aimé. D’ailleurs Poppo aide son mari à monter un restaurant. Elle cuisine beaucoup pour ceux qu’elle aime, flâne devant les pâtisseries, cède souvent à la gourmandise, offre toujours un thé à ses clients lorsqu’elle officie comme écrivain public.

De la même manière, si le roman met l’accent sur l’importance des mots, ceux que l’on dit ou tait mais aussi ceux qu’on doit écrire, il nous introduit dans le même temps à l’art de la calligraphie. Hatoko prend un soin tout particulier à toujours choisir le papier, la couleur, la plume et la calligraphie qui se prêtent le mieux au message qu’elle va écrire. C’est fascinant !

Sa fine perception, son écoute et son recul lui permet de trouver des solutions pour son couple mais aussi pour ses clients.

Dans le sillage d’Hatoko on redécouvre le plaisir des choses simples, du partage avec les autres, on apprécie l’absence de frénésie, sa volonté d’avoir ce qu’il faut pour vivre et pas plus, de préférer la qualité à la quantité, de savoir conserver le meilleur en toutes choses.

J’ai corné des dizaines de pages lors de cette lecture de “La république du bonheur” et Ogawa Ito a écrit quelque chose qui m’a beaucoup marqué et qui je crois est le secret de ceux qui savent vivre pleinement le moment présent.

Conserver le souvenir est aussi important que d’oublier

Trouver cet équilibre, c’est ce qui l’anime elle-même et c’est ce qu’elle tente de faire comprendre à son nouveau mari car celui-ci a du mal à gérer le souvenir de son épouse disparue. Au contraire Poppo va accueillir ce souvenir et lui donner sa place.

Tout devient tellement simple en lisant « La république du bonheur » !

Combien nous nous emberlificotons dans nos prétendues difficultés, nos egos, nos souvenirs, nos silences sans trouver de portes de sortie, alors qu’il suffit le plus souvent d’ouvrir un peu son cœur et de partager pour que tout change.

C’est le rôle qu’elle joue également auprès de ses clients avec les lettres qu’elle écrit pour eux : elle dénoue l’écheveau de leurs difficultés ou rend tangible un rêve… J’ai beaucoup aimé l’histoire de la belle Fuji, qui est aussi une histoire d’amour et de sagesse.

Alors comme Poppo, retenons la leçon “brille, brille” plutôt que de chercher ce qui brille

 

Tandis que nous marchions côte à côte, je me suis souvenue de la méthode “Brille, brille” que m’avait enseignée Madame Barbara. Elle me l’avait apprise l’hiver dernier, alors que nous allions frapper les derniers coups de la cloche de l’année. Il suffit de fermer les yeux et de répéter “Brille, brille” pour voir l’obscurité de son cœur illuminée par des étoiles. Depuis, moi aussi j’applique cette recette magique. Un jour, je l’apprendrai à QP. Tout ce qu’il me sera possible de lui transmettre, je le ferai avec générosité, sans rien laisser de côté.”

 

Je crois qu’il n’y a plus rien à ajouter …

 

Bilan de ma lecture

 

Il n’existe pas de livres comparables à ceux qu’écrivent Ogawa Ito. J’ai cependant un petit regret, c’est de n’avoir pas lu avant “La papeterie Tsubaki” car ce titre est en quelque sorte une suite.

Les deux histoires peuvent se lire totalement indépendamment sans aucun problème, mais j’ai tellement envie de mieux connaitre Poppo après ce roman, de lire comment elle s’est construite avant sa rencontre avec Mitsurô et leur couple recomposé !

C’est aussi une très belle histoire sur l’amour maternel qui peut naître et exister en dehors de toute filiation biologique. La très belle relation qui naît entre Hatoko et QP est particulièrement touchante et émouvante.

 

Lire sans aucune hésitation « La république du bonheur »  ! Pour sa douceur, son intelligence, sa poésie, sa générosité de cœur et d’âme  et bien sûr la plume incroyable d’Ogawa Ito ♥♥♥

 

A lire aussi – idées lecture

 

Vous vous en doutez ! Impossible de ne pas vous recommander “Le restaurant de l’amour retrouvé” d’Ogawa Ito, tout aussi envoûtant de poésie, de finesse mais aussi gourmand et généreux et La papeterie Tsubaki” à lire avant ou après celui-ci, car vous ne pourrez faire autrement.

Autre titre que je peux vous conseiller si la culture japonaise vous intéresse c’est Le livre du thé” d’Okakura Kakuzô. Petit ouvrage de poche in-dis-pen-sa-ble des éditions Picquier, qui nous explique l’art du thé et ce qu’il apporte d’harmonie, de respect et sérénité dans une vie et dans les échanges avec les autres.

Pour finir, je peux vous conseiller un autre roman enchanteur et gourmand dont vous me direz des nouvelles :“Les délices de Tokyo” de Durian Sukegawa.

 

Vous aimez la littérature japonaise ?

Vous avez déjà lu l’un des titres de Ogawa Ito ?

 

Ogawa Ito La république du bonheur

 

 

2 Comments

  • ayok57

    Bonjour Emma
    Je ne connaissais pas cette écrivaine mais tu m’as bien donné envie de la découvrir.
    Sur mon appli de livres audio j’ai vu (justement) que « la papeterie Tsubaki » était disponible (c’est le seul), je vais donc le télécharger pour l’écouter à l’occasion.
    Sinon niveau littérature japonaise j’avais écouté « les délices de Tokyo » qui était plutôt sympa / réconfortant et dans le genre polar j’avais lu « un café maison » de Keigo Higashino qui m’avait pas mal plu, la littérature japonaise est plus douce / contemplative et ça peut être appréciable.
    Merci en tout cas, encore et comme souvent ;-), pour la découverte de ce chouette livre que je devrais lire / écouter à l’occasion.
    Je te souhaite un bon WE, et à bientôt 🙂

    • Emma

      Coucou Anne-France,
      Oui c’est ce que j’aime dans la littérature japonaise, ils savent parler des petits moments de bonheur, c’est une autre philosophie de la vie.
      Je me note le titre que tu viens de me donner, comme ça j’ai déjà une petite liste dans laquelle piocher 🙂
      « La papeterie Tsubaki » devrait te plaire ! Tu me diras. Je t’embrasse ♥

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