Le livre "Rome en un jour" de Maria Pourchet, posé sur une table à coté d'autres livres
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Rome en un jour – Maria Pourchet : mon avis

Ce titre en 3 mots :  Relations de couple / Satyrique/ Contemporain

 

“Rome en un jour” de Maria Pourchet voilà un livre que j’ai lu en deux temps – et je vous explique pourquoi plus bas.

En réalité, j’ai eu envie de commencer ma découverte de cette autrice avec un autre titre – que j’ai lu d’une traite – avant de revenir à celui-ci, et de l’apprécier enfin à sa juste valeur.

On y va ?

 

Résumé de “Rome en un jour” de Maria Pourchet

 

Paul et Marguerite, couple en apparence solide, s’apprêtent à fêter un anniversaire sur la terrasse d’un hôtel parisien.

Tout semble sous contrôle – la soirée, les invités, le champagne, les sourires de circonstance.

Mais Paul est scotché à un match, bien décidé à ne pas bouger du canapé. Marguerite, fébrile, insiste : il faut sortir. Elle lui a préparé une surprise pour ses 40 ans, sur la terrasse d’un grand hôtel où les invités patientent déjà… Or Paul déteste les surprises.

La porte reste close. Dans l’appartement, la scène déraille : d’abord une broutille, puis des piques, enfin ces phrases qui exigent un “explique-toi”. On remonte le fil de la relation, on ouvre les tiroirs, on met les comptes affectifs à plat. Les mots se durcissent, les vérités sortent.

Pendant que les amis attendent en hauteur, le couple s’enfonce : un pas de côté, une phrase de trop, puis les paroles irréparables. La soirée promise vire au huis clos conjugal, où l’on assiste, presque en direct, à l’inexorable basculement d’un couple qui n’a pas su s’ajuster.

Encore une fois, Maria Pourchet prouve qu’il suffit d’un rien – une soirée, un mot, une maladresse – pour tout faire exploser.

 

le livre "Rome en un jour" de Maria Pourchet posé en gros plan sur une table en bois avec une fleur flanche.

 

Pourquoi lire ce livre

Pour le style jubilatoire de Maria Pourchet

Son style à la fois acide et drôle, qui décortique les travers humains avec un sens du détail et de la formule irrésistible.

Pour ce huis clos conjugal d’une précision chirurgicale

On assiste à la chute d’un couple ordinaire avec la tension d’un thriller.

Parce que c’est un miroir impitoyable de nos vies modernes

Ecrit entre lucidité, sarcasme et tendresse, c’est un roman qui fait autant rire que réfléchir.

 

Mon avis en quelques lignes

 

J’ai trouvé ce roman réjouissant, grinçant et d’une justesse cruelle.
Maria Pourchet a un sens de l’observation hors du commun : elle saisit les ridicules du quotidien et les fragilités de nos certitudes avec une précision chirurgicale, un sens de la formule jubilatoire et un humour féroce.
Elle parvient à mêler satire sociale et introspection, sans jamais perdre en rythme ni en justesse.

Certaines descriptions sont hilarantes – celle du directeur de l’hôtel, par exemple, est un pur moment d’anthologie.
Elle maîtrise à merveille le comique de situation, ces instants où les personnages, dépassés par leurs émotions, deviennent spectateurs de leur propre débâcle.
Et puis cette écriture, si intérieure, nerveuse, dense, qui nous plonge dans les pensées de Paul et Marguerite, dans leurs contradictions, leurs lâchetés, leurs désirs, dans leurs pensées les plus banales comme dans leurs plus cruelles.

C’est effectivement ce qui m’a le plus séduite, c’est cette intériorité dans laquelle elle nous immerge.

Et puis, l’alternance des chapitres entre deux lieux donne au roman une tension incroyable.

J’ai particulièrement aimé le contraste entre l’appartement et la terrasse : deux mondes qui se répondent sans jamais se rencontrer – celui du vernis social et celui du délitement intime.

Néanmoins – et c’est sans doute la raison pour laquelle j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, au point de reposer temporairement le livre – j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs sur la terrasse.

Heureusement, le spectacle du couple qui s’effondre dans le huis clos de son appartement suffit à maintenir l’attention et l’émotion.

C’est aussi un roman très parisien : les lieux, les conversations sur la terrasse, les métiers, les jugements entre convives… tout respire un certain milieu mondain qu’on retrouve sans doute ailleurs, mais qui me semble moins prégnant en région.
C’est probablement cet aspect du roman qui, au départ, a freiné mon adhésion – une forme de lassitude face à ce petit monde d’apparences, même si certains moments sur la terrasse sont véritablement hilarants ou criant de vérité.

Mais encore une fois, le final balaie tout : une dernière pirouette, signature de Maria Pourchet, qui retourne le lecteur et clôt le roman avec panache.

Ce que je retiens : un roman acerbe, drôle, lucide, où l’on retrouve toute la musicalité de sa plume et cette capacité à transformer la banalité d’un dîner raté en tragédie domestique.

Une histoire de couple qui déraille, d’amour usé par le quotidien, d’un lien qu’on croit solide et qui s’effondre en une soirée.

 “Rome en un jour” pour se mettre ensemble, et bien plus longtemps pour se défaire.

 

A l’époque où je t’ai rencontré, j’avais imaginé autre chose, avait-elle résumé, désignant en vrac, dans un geste circulaire et déçu, Paul, son jogging, les désillusions, le téléviseur.
Paul avait dit que lui aussi. Elle lui avait dit, ah oui quoi ? Il avait dit, une femme. Qu’il avait imaginé une femme. Vivante, baisable. Aujourd’hui, il avait une planche, si quelqu’un s’était fait rouler, c’était lui.

 

À qui conseiller ce livre ?

  • À celles et ceux qui aiment les romans de couple décapants, les dialogues vifs, les autopsies sentimentales modernes et les écritures tranchantes.
  • À ceux/celles qui apprécient les romans contemporains mordants, drôles mêlant réflexions sur l’amour, le couple, les habitudes, et nos fréquentations.

 

A lire aussi – idées lecture

  • Feu Maria Pourchet : un roman incandescent sur le désir, la solitude et les déflagrations d’un amour impossible. Vous pouvez lire ma chronique sur le blog.
  • Les choses humainesKarine Tuil : un drame familial et judiciaire qui met à nu le pouvoir, le consentement et les hypocrisies sociales.

 

☆☆☆

Couverture de Rome en un jour de Maria Pourchet

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FAQ

Ce roman fait-il suite à Feu ?
Non, mais on retrouve le même style incisif et la même thématique : le couple moderne, le désir et la désillusion.

Faut-il avoir lu Feu avant Rome en un jour ?
Pas du tout. Chaque roman de Maria Pourchet se lit indépendamment. “Rome en un jour” explore d’autres dynamiques amoureuses et sociales.

Le livre est-il inspiré d’une histoire vraie ?
Non, mais Maria Pourchet s’inspire librement de situations du quotidien et d’observations sociales, qu’elle amplifie avec humour et acuité.

⚠️ À quel public s’adresse ce roman ?
Aux lecteurs qui aiment les récits de couple décapants, les dialogues vifs, et les analyses fines des relations humaines contemporaines.

Quel est le message principal de Rome en un jour ?
Maria Pourchet interroge les faux-semblants du couple moderne et la difficulté à s’ajuster à l’autre. Le roman dépeint la désagrégation d’un amour sous le poids du quotidien et des apparences sociales.

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