Tata – Valerie Perrin: mon avis

Pour Noël, j’ai eu la surprise de trouver “Tata” de Valérie Perrin, dans mes petits chaussons.

Je le dois à ma sœur qui a eu la bonne idée de m’offrir ce bon gros roman que fort heureusement je n’avais pas encore lu.

Comme le 31 décembre, j’étais au fond de mon lit, terrassée par une mauvaise grippe, j’ai pu commencer l’année avec la lecture de ce livre.

L’occasion de plonger une nouvelle fois dans l’univers foisonnant et touchant de l’autrice de l’inoubliable “Changer l’eau des fleurs” (roman qui figure dans mon Panthéon personnel).

« Il n’y a pas de gens sans histoire » : C’est la phrase du bandeau rouge du livre et elle résume assez bien le livre et la vie en général.

☆ Résumé du livre “Tata” de Valérie Perrin

 

Colette semble être une femme ordinaire mais ne vous fiez pas aux apparences.

De son enfance qui n’a rien à envier à Causette, à son “adoption” par Mokhtar le cordonnier qui lui transmettra non seulement son métier mais lui offrira un foyer que viendra rejoindre plus tard son frère, son amitié avec Blanche qui est poursuivie par un géniteur criminel, à sa mort et sa “remort”, sa vie se révèle pleine de surprises, de rebondissements et de secrets.

Ce qui est certain, c’est que cette vie marquée par les tragédies et les actes d’amour inconditionnels, finit par éclairer ceux qui l’entourent.

Colette est une femme généreuse que tout le monde admire et aime, mais que peu connaissent véritablement.

Malgré ses propres blessures, elle est devenu un pilier pour sa famille et ceux qu’elle adoptait comme tel.

Au fil des pages, des secrets enfouis refont surface, révélant une vie bien plus complexe qu’il n’y paraît.

Avec une écriture poétique et empathique, Valérie Perrin nous offre un portrait bouleversant d’une femme qui incarne l’altruisme et la résilience.

Mais jusqu’où peut-on aller pour protéger ceux que l’on aime ?

 

☆Pourquoi lire ce livre

 

• Pour la plongée dans l’intimité familiale

Comme dans ses précédents romans, Valérie Perrin excelle à dévoiler les rouages complexes des relations familiales.

« Tata » explore les non-dits, les blessures générationnelles, et les sacrifices que l’on fait pour ceux que l’on aime.

• Un style unique et émouvant

L’écriture de Valérie Perrin est à la fois simple et profondément poétique.

Elle a ce don de capter des moments du quotidien et de les transformer en instants universels. Chaque phrase résonne, apportant à la fois douceur et gravité.

• Des personnages profondément humains

Tata, comme tous les personnages de Valérie Perrin, a des failles et des forces qui en font une héroïne attachante, que l’on apprend à aimer au fil des pages.

Ce roman est touchant par la sincérité (ou vérité) de ses portraits.

• Une réflexion sur les secrets de famille

Les secrets, petits ou grands, façonnent les relations et révèlent à quel point le passé peut influencer le présent.

C’est à mon sens un thème qui parlera à tout le monde.

 

☆ Mon avis sur “Tata” de Valérie Perrin

 

Dans son roman « Tata », Valérie Perrin explore à nouveau les thématiques qui lui sont chères : les liens familiaux, les secrets enfouis, la capacité de résilience face aux épreuves mais surtout ces rencontres qui mettent sur nos routes des êtres généreux qui changent tout.

 

 » On vit tous à peu près les mêmes choses. Bien sûr, il y a les imprévus, les coups du destin, la chance et la malchance, l’aisance et la pauvreté, les conflits, les religions, mais en résumé, on est tous à peu près voués à vivre les mêmes choses. Nouer des liens avec nos parents, nos frères, nos sœurs, nos amis, nos voisins. Apprendre des livres lorsqu’on est enfant; les images; la poésie; l’histoire géographie; les tables de multiplications; la conjugaison des verbes être et avoir; nager, pédaler, rencontrer, choisir, travailler, voyager, essayer de construire sa vie avec quelqu’un, faire des enfants; s’occuper des siens si un jour ils deviennent dépendants; tenter de trouver un certain équilibre; ne pas grandir en ne pensant qu’à sa gueule, partager et écouter du mieux qu’on peut ; aider les uns et les autres ; prendre du plaisir; se traiter de con parfois, de naïf souvent, se sourire et s’encourager tout de même. Danser surtout. »

 

Valérie Perrin a ce talent rare de rendre les vies ordinaires extraordinaires grâce à sa plume délicate et pleine d’empathie.

Plus on avance dans le roman, plus le personnage de Tata est attachant, tout comme Agnès, sa nièce.

Elle incarne à la fois la force et la fragilité, la lumière et l’ombre.

Petit à petit, on découvre les sacrifices faits par Colette, les épreuves qu’elle a traversées, mais combien son existence pouvait adoucir celle des autres et combien elle savait donner aux autres.

 

Je ne t’ai pas beaucoup vue, pas bien connue, mais ce n’est pas la peine de beaucoup voir les gens pour savoir qu’on les aime et qu’ils sont importants. Ce qui compte, c’est leur présence quand ils sont là. Pas le nombre de fois où on les voit.

 

Chaque révélation sur son passé est une pièce d’un puzzle complexe qui nous pousse à réfléchir sur la nature de l’amour, du pardon et de la résilience.

Ce roman rappelle que même dans les moments les plus sombres, on peut trouver la lumière grâce aux liens que nous tissons avec les autres.

En lisant “Tata” je n’ai pu m’empêcher de penser aux “Misérables” de Victor Hugo, Colette s’écrit à deux lettres près comme Causette et ses parents ne sont pas sans nous évoquer les Thénardier. Finalement Mokhtar n’est-il pas un Jean Valjean de notre époque ?

Vous me direz ce que vous en pensez…

Le talent de conteuse de Valérie Perrin est indéniable, tout comme son appétence pour écrire des grandes fresques littéraires, qui ne sont pas sans rappeler celles de Luca Di Fulvio, autre auteur d’une grande générosité de cœur et admiratif de l’œuvre de Victor Hugo.

C’est certainement une impression très personnelle mais je n’ai pu m’empêcher d’identifier Agnès à Lisa Azuelos, j’avais en tête le film “I love America” avec Sophie Marceau tout au long de ma lecture.

Je ne pourrais pas vous détailler ce roman car il y tant de personnages, d’histoires qui s’entrecroisent et se rejoignent que la seule solution : c’est de lire le roman !

Mais j’ajoute une mention spéciale pour l’histoire du petit frère, pianiste surdoué, personnage que j’ai trouvé fascinant et qui nous permet aussi de connaître d’autres histoires et drames liés à la seconde guerre mondiale (je n’en dis pas plus).

La fin n’est pas celle à laquelle je m’attendais. Forcément, Valérie Perrin nous balade, nous égare et nous amène là où on ne s’attendait pas à arriver.

Et c’est tant mieux !

Par contre, j’ai deux petites réserves :

En effet, si je n’ai pas eu de mal à entrer dans l’histoire et si j’ai rapidement été conquise par la sensibilité et la profondeur de cette histoire, il y a eu des moments où je pensais ne jamais atteindre le bout du roman.

Pour moi, il y a trop de personnages et de destins qui s’entrecroisent et j’avoue que je me suis souvent égarée, ne sachant plus qui était qui.

Autant dans un film cela ne me poserait pas de problème car on a le visuel, mais dans un livre cela m’oblige à de nombreux allers-retours que j’ai parfois trouvé fatiguant.

Mais ce point de vue est très personnel.

La seconde réserve est tout aussi personnelle, j’ai eu du mal à accrocher sur les passages dédiés au foot. Je n’ai aucune patience quand un sujet ne m’intéresse pas du tout. Ahaha j’aurais préféré que Colette ait une autre passion.

 

 

☆ Bilan de ma lecture

 

« Tata » de Valérie Perrin est une ode à la famille, à l’amour inconditionnel et à la résilience.

Ce roman vous fera passer par une palette d’émotions, du sourire à la petite larmichette, en vous offrant une réflexion profonde sur ce qui nous lie aux autres.

Si vous aimez les histoires empreintes de sincérité et les personnages qui vous marquent durablement, ce livre est un incontournable.

Valérie Perrin confirme une fois de plus qu’elle est une conteuse exceptionnelle, capable de nous toucher au cœur.

Ce roman, je l’ai trouvé dans la continuité du style du précédent “Trois” : vous pouvez trouver ma chronique ici ↓

 

 

 

☆ A lire aussi – idées lecture

 

Forcément je suis obligée de vous conseiller quelques titres de Valérie Perrin !

Pour les autres titres d’auteurs (et d’autrices en l’occurrence), je suis restée dans la veine des romans qui mettent en scène des personnages plein d’humanité et touchants.

J’espère qu’ils vous donneront envie de lire davantage.

 

« Changer l’eau des fleurs » de Valérie Perrin
Une autre œuvre magistrale de l’autrice, mêlant secrets, deuil et renaissance.

« Les Oubliés du dimanche » de Valérie Perrin
Un roman poignant sur la mémoire, les souvenirs et les liens intergénérationnels

« La Tresse » de Laetitia Colombani
Une histoire inspirante de femmes courageuses à travers le monde.

« Les gens heureux lisent et boivent du café » d’Agnès Martin-Lugand
Une réflexion douce-amère sur le deuil et la reconstruction de soi.

 

 

 

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