Photo du livre "Va où la rivière te porte" de Shelley Read avec une plante en arrière plan, un flacon d'herboristerie et un bouddha
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Va où la rivière te porte – Shelley Read : renaître à sa nature

Ce titre en 3 mots :  Drame/ Résilience/ Destin de femme

“Va où la rivière te porte” de Shelley Read, encore un livre dont je n’avais jamais entendu parler et dont j’ignorais tout mais dont j’avais aperçu une ou deux fois le titre en passant à la librairie et qui s’était imprimé dans ma rétine au point qu’un soir où je n’arrivais pas à dormir, j’ai pris subitement la décision de le commander sans trop savoir pourquoi, ni comment justifier cette urgence. Toujours suivre son instinct !

Ce que j’ai appris de toutes ces années à développer mon intuition, c’est d’écouter la petite voix qui me sert de guide.

Donc je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre d’autant que le résumé de la quatrième de couverture est plus que succinct et mystérieux.

Alors il y a deux réponses : ce livre est venu répondre à une question très personnelle que j’avais posé à mes guides et sur laquelle j’attendais une réponse – ceci explique comment ce livre est arrivé entre mes mains – l’autre réponse, vous concerne plus directement, c’est un roman sublime, magique, que j’ai terminé en larmes.

 

Résumé de “Va où  la rivière te porte” de Shelley Read

 

Colorado, années 1940.
Victoria Nash vit dans une ferme entourée d’hommes : son père, son frère Seth – colérique et alcoolique – et Og, le beau-frère veuf et handicapé. Sa mère est morte dans un accident avec son cousin adoré Cal, et depuis, la jeune fille a dû reprendre toutes les tâches maternelles.

Quand Victoria croise le regard de Wilson Moon, un jeune Amérindien solitaire, tout bascule. Entre eux, l’amour est immédiat, profond, indomptable. Mais dans cette Amérique encore gangrenée par le racisme, leur histoire attise la haine. Seth, rongé par la jalousie et la peur de l’autre, devient l’instrument tragique d’un destin déjà scellé.

La mort de Wilson, puis la fuite de Victoria enceinte dans les montagnes, marquent le début d’une autre vie – faite de survie, de douleur, mais aussi de renaissance. Au fil des décennies, elle apprendra à se reconstruire, à vendre la ferme familiale, à sauver les pêchers de son grand-père, et à écouter la rivière qui la guide.

Un roman traversé par les ravages de la guerre sur les hommes, la perte et la grâce : l’histoire d’une femme qui vit douloureusement le passage à l’âge adulte et apprend à vivre selon son propre courant.

 

Livre "Va où la rivière te porte" de Shelley Read, ouvert en cours de lecture.

 

Pourquoi lire ce livre

Pour son héroïne inoubliable

Victoria Nash, femme de courage et de dignité, incarne la résilience face aux tragédies de la vie.

Parce que c’est un roman sur la nature et le temps qui passe

La nature, et la rivière omniprésente, devient la métaphore du mouvement, de la guérison et du lâcher-prise.

Pour la réflexion universelle

Entre guerres, préjugés et reconstruction, Shelley Read interroge la condition féminine et la capacité à choisir sa vie.

 

Mon avis en quelques lignes

 

Ce roman m’a transpercée.
C’est une histoire de femmes dont les choix très difficiles sont autant de leçons de vie mais c’est aussi une histoire d’époque, entre deux guerres – celle du Pacifique et du Vietnam – faite de violence, de silences et de renaissance.

Victoria grandit dans un monde rural, rude, marqué par la perte, les non-dits et la domination masculine. Pourtant, elle ne cède jamais à la rancune : elle avance, portée par une forme d’instinct spirituel, presque mystique, comme si la rivière elle-même la guidait.

Les choix qu’elle fait – fuir, accoucher seule, vendre la ferme, replanter les pêchers – sont des gestes de courage autant que des sacrifices. Ce sont des actes de survie et d’amour, une ode au “faire de son mieux” ou à “faire ce qu’on a à faire” malgré la dureté des choix.

C’est l’histoire d’une vie traversée par les tragédies, qu’elles soient personnelles ou celle d’un monde fou où la guerre l’emporte souvent ou l’on construit un barrage qui va noyer tout ce que plusieurs générations ont construit.

Shelley Read relie les destins individuels aux bouleversements du monde : les guerres successives, les décisions politiques contre lesquelles on ne peut rien, la construction du barrage qui noie Iola, les drames familiaux. Deux générations touchées par les conflits, 1941 à 1970 : la grande Histoire se mêle à celle d’une femme ordinaire qui doit faire face à ce monde d’hommes, qu’il s’agisse de ceux de son entourage ou de décideurs lointains.

La nature est omniprésente et source de guérison, et Vic nous donne des leçons de vie, de courage, de résistance, de générosité, d’ouverture d’esprit mais aussi de fragilité avec sa très lente délivrance du secret qui la hante. Un récit de femmes, de douleur et de solidarité.

Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est la poésie et la profondeur spirituelle du texte.
L’autrice évoque souvent les âmes, ce qui nous dépasse, ce que l’on ne maîtrise pas mais qui nous vient de l’Univers ou de plus grand que nous et qui guide le destin de ceux qui accepte de suivre le courant.


C’est aussi un récit sur la tolérance, apprendre à aller au delà des apparences à travers la galerie des personnages secondaires : Wil, ce jeune amérindien libre et lumineux ; Alice, la vieille femme folle que tout le monde évite mais dont le cœur est immense ; Zelda, l’amie loyale et fantasque, tellement intéressante, curieuse de tout et toujours présente.

Je n’ai pas été étonnée que l’autrice cite que les enseignements de Thich Nhat Hanh ont guidé sa vie – aussi Anam Thubten que je ne connais pas et que je vais découvrir : ils éclairent la philosophie du roman – celle d’une sagesse en mouvement, d’une paix intérieure qui naît de l’acceptation.

En bref : un roman sublime, lumineux, bouleversant sur la vie, la perte et la rédemption. Une ode à la nature, au courage, et à cette force invisible qui nous pousse à continuer, même quand le cours de la rivière devient tumultueux.

 

La force, avais-je appris, était pareille au sol de cette forêt, fait de petits triomphes et d’erreurs innombrables, d’heures de soleil suivies de soudaines tempêtes qui ravageaient tout. Nous sommes tous semblables, ne serait-ce que parce que nous partageons cette même belle et douloureuse manière de croître, une étape après l’autre, en tombant, en repoussant les débris pour nous relever, sans jamais perdre espoir.

 

À qui conseiller ce livre ?

À celles et ceux qui ont aimé Là où chantent les écrevisses de Delia Owens ou Betty de Tiffany McDaniel.
Aux lecteurs qui aiment les destins de femmes, les paysages grandioses, les récits de reconstruction.
Et à ceux qui cherchent un roman porteur de sens, de beauté et d’apaisement, où la nature et l’esprit se répondent.

 

Quelques mots sur l’autrice

 

Photo de l'autrice Shelley Read avec son roman "Va où la rivière te porte"
Shelley Read est une écrivaine américaine originaire du Colorado. Professeure de littérature à l’université de Western Colorado, elle signe avec « Va où la rivière te porte » son premier roman.
Inspirée par la nature et la spiritualité, elle explore la résilience humaine, la guérison et la beauté du monde sauvage. Son écriture poétique et ancrée dans la terre en fait une nouvelle voix majeure du nature writing contemporain.

 

A lire aussi – idées lecture

 

  • Là où chantent les écrevissesDelia Owens : solitude, nature et renaissance dans les marais de Caroline du Nord pour une jeune adolescente abandonnée de tous.
  • L’empreinte en toute choseElizabeth Gilbert : Alma Whittaker naît avec le XIXe siècle, avec la soif d’apprendre et le désir de devenir une brillante botaniste dans un monde dominé par les hommes.
  • SurfaceOlivier Norek : un village englouti, une femme abîmée qui renaît au contact des autres et de la nature. 

 

☆☆☆

Couverture de "Va où la rivière te porte" de Shelley Read

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FAQ

Ce roman est-il inspiré de faits réels ?
Non, mais Shelley Read s’inspire des paysages du Colorado et de l’histoire locale pour créer une fiction profondément réaliste.

Quels sont les thèmes majeurs ?
L’amour interdit, le racisme, la résilience féminine, la nature comme refuge et la guérison spirituelle.

Le roman parle-t-il de guerre ?
Oui, en toile de fond, il évoque les guerres du XXe siècle et leurs répercussions sur plusieurs générations.

Le style est-il accessible ?
Oui, poétique mais fluide, Shelley Read écrit avec la justesse d’une conteuse et la profondeur d’une philosophe.

Pourquoi ce titre ?
Parce qu’il résume la philosophie du livre : apprendre à suivre le courant de la vie, même lorsqu’il nous emporte ailleurs.

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