Vanessa et Virginia -Susan Sellers
Connaissez-vous vraiment Virginia Woolf ? Susan Sellers nous offre une biographie romancée de la relation complice mais aussi tyrannique et rivale qu’entretenaient les deux sœurs.
Thème : Vanessa Bell, Virginia Woolf, enfance, adolescence, carrière, écrivain, peintre, succès, écrivaine, femme, littérature anglaise, féminisme, liberté, indépendance féminine, rôle modèle féminin.
Sommaire
Résumé de l’éditeur
Dans la douceur d’un jardin anglais, deux jeunes filles s’éveillent au monde. Elles sont sœurs, fusionnelles mais rivales, toutes deux animées par l’art et le goût de la liberté. Vanessa veut être peintre, tandis que la fragile Virginia se destine à l’écriture. Virginia deviendra Virginia Woolf, une des plus grandes romancières du XXe siècle. Elle et Vanessa ne se quitteront jamais. Des blessures de l’enfance au célèbre cercle littéraire de Bloomsbury, des éclairs de génie aux tumultes des amours contrariées, Vanessa et Virginia met magnifiquement en scène les destins croisés de deux sœurs légendaires, Vanessa Bell et Virginia Woolf, portés par la passion et la tragédie. |
☆ Pourquoi lire “Vanessa et Virginia” de S. Sellers?
Parce que c’est découvrir un peu plus la personnalité de Virginia Woolf, sa force et ses failles à travers le regard de sa sœur, la peintre Vanessa Bell.
Pour découvrir cette sœur qui connut elle-même le succès grâce à sa peinture mais qui resta dans l’ombre de sa cadette plus brillante.
☆ Mon avis
Susan Sellers est professeur de littérature en Angleterre et une spécialiste de Virginia Woolf.
Ce roman est une biographie romancée qui donne à connaitre plus particulièrement Vanessa, la sœur ainée de Virginia Woolf. Le roman est écrit depuis sa voix, comme une longue lettre qu’elle aurait adressé à sa sœur et dans laquelle l’auteure a recours au tutoiement.
On y découvre leur complicité mais aussi leur rivalité. Virginia Woolf est brillante, elle sort manifestement du lot, entreprenante et dotée d’un fort tempérament. Elle écrit et très rapidement elle rencontre le succès alors qu’il est plus difficile pour Vanessa d’exister. Livrées à un père tyrannique à la mort de leur mère, Vanessa de ne que constater qu’il joue de sa préférence pour Virginia et son talent précoce pour l’écriture. La peinture qui la passionne n’est pas autant valorisée au sein de sa propre famille.
Comment devient-on à cette époque un grand écrivain alors qu’on est une femme ?
Mais les deux sœurs sont fusionnelles et elles vont traverser ensembles les épreuves qui les attendent (la mort de la mère, du petit frère, du père, les épisodes dépressifs de Virginia) et vont se soutenir mutuellement dans la recherche de la liberté et d’émancipation à travers l’art, tout comme elles vont s’interdire d’empiéter sur le domaine de l’autre.
“C’était toi qui possédais les mots. C’est toi qui savais t’emparer d’un incident pour le décrire de manière à en révéler l’essence. Je n’ai pas tes talents. Si tu étais ici, tu saurais comment raconter cette histoire. Tu trouverais un moyen de pénétrer jusqu’à la vérité et d’inscrire tes trouvailles dans des mots d’une telle poésie que notre cœur chanterait tout en pleurant.”
A travers l’histoire de Vanessa, on entraperçoit celle de Virginia, sa force et sa fragilité et le lien complexe qui les unissait comme les secrets enfouis qui certainement contribuèrent à ronger Virginia.
Roman sensible, parfois mélancolique, imprégné des difficultés à vivre de l’une et du sentiment d’écrasement que pouvait ressentir la seconde.
On y découvre aussi les débuts du fameux Bloomsbery Club, ce cercle d’intellectuels et d’artistes, encore étudiants à Cambridge et qui se réunissait chez les deux sœurs, au 46 Gordon Square, et influencera par la suite la vie culturelle anglaise. Cénacle entouré d’un parfum sulfureux et au sein duquel les deux sœurs trouveront leurs maris.
“Mon cœur battait quand je voyais ta contribution s’entrelacer à la trame en pleine expansion. Ton originalité me divertissait autant que quiconque. Nous complotions de nouveau ensemble. Moi j’accueillais et je présidais, ton agilité intellectuelle te rendait éloquente et téméraire. Je prenais plaisir à voir les autres se pencher en avant, désireux de te saisir, inspirés par ce que tu disais. Je me réjouissais de tes triomphes. Ton plaisir s’exerçait sous ma juridiction, pour mon amusement. J’étais reine sous mon propre toit.”
©National Portrait Gallery, London
Cette peinture de Vanessa Bell représentant The Memoir Club qui réunira 15 ans après les débuts du bloomsbery club, des figures emblématiques de celui-ci dont Leonard Woolf.
“Cela m’amuse aujourd’hui de penser aux débuts si humble de ce qui allait devenir si scandaleux, si controversé, si révéré par certains et si attaqué par d’autres. Le temps a recouvert de plusieurs épaisseurs de mythe et de jalousie ce qui avait commencé si simplement. Une poignée de jeunes gens et deux jeunes femmes agitées, mal à l’aise, assis autour d’une cheminée.”
☆ Bilan
Quelle belle rencontre avec ces deux femmes libres, indépendantes et soucieuses l’une de l’autre malgré la rivalité, dans une époque où rien n’est évident pour celles-ci. J’ai aimé en apprendre un peu plus sur Virginia Woolf à travers le regard de sa sœur et très certainement je vais lire le premier titre de cette auteure qui lui est plus spécifiquement dédié. Mais j’ai aussi apprécié de découvrir Vanessa Bell et sa peinture et le rôle qu’elle joua en étant en quelque sorte “la protectrice” et l’amie de sa propre sœur ♥♥♥
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