A retardement – Franck Thilliez : un polar vertigineux sur la folie

Ce titre en 3 mots :  Manipulation/ Schizophrénie/ Glaçant

 

Dans “Retardement”, Franck Thilliez retrouve son personnage culte, le commissaire Sharko, plongé dans une enquête glaçante mêlant folie, science et manipulation.
Un tueur insaisissable semble frapper au hasard, mais derrière la violence des crimes se cache une mécanique d’une précision diabolique.
Entre laboratoire psychiatrique, unité spéciale et secrets enfouis, Franck Thilliez tisse un puzzle terrifiant où la vérité se dérobe à chaque chapitre.

Vous aimez les polars ?

Ce n’est pas mon genre de prédilection mais j’aime de plus en plus en lire pour me changer les idées et j’ai eu un vrai coup de cœur pour les livres de Franck Thilliez que je trouve captivants.

 

☆ Résumé de “Retardement” de Franck Thilliez

 

Le corps d’un homme est retrouvé dans un état d’une cruauté inouïe : de multiples coups, un entonnoir rempli de soude dans la bouche, des traces de piétinement, l’évidence d’une improvisation frénétique, et des doigts abrasés pour effacer toute empreinte. Rien ne semble avoir de sens.
L’affaire est confiée à Franck Sharko, flic écorché vif, hanté par ses propres démons.

Très vite, l’enquête prend une tournure vertigineuse. Les meurtres se multiplient, commis par des schizophrènes sans lien apparent. Les indices mènent vers une unité psychiatrique réservée aux cas les plus dangereux – un lieu où se côtoient la souffrance, la peur et la folie.

Là, Sharko et son équipe plongent dans les profondeurs du psychisme humain, dans ce labyrinthe où la frontière entre réalité et délire s’efface. Pour comprendre le tueur, il leur faudra pénétrer un esprit fracturé… au risque d’y laisser une part d’eux-mêmes.

 

 

 

 

☆Pourquoi lire ce livre

✨ Pour sa maîtrise narrative

Chaque chapitre est une pièce du puzzle, chaque détail compte. Franck Thilliez construit son intrigue avec une rigueur chirurgicale.

✨ Parce qu’il explore la folie sans cliché

L’auteur nous plonge dans l’univers de la schizophrénie avec humanité, précision scientifique et empathie – cette histoire doit changer notre regard sur cette terrible maladie.

✨ Pour le frisson pur

Twists, tension, rythme : impossible de décrocher tant le suspense est millimétré.

 

☆ Mon avis en quelques lignes

Je ne suis pas une grande lectrice de polars – non par désintérêt, mais par manque de temps.

Mais pour la petite histoire, lorsque j’étais influenceuse, j’avais été invitée par les éditions Pocket à une rencontre avec Franck Thilliez, que je ne connaissais pas du tout.

Pour l’occasion, on m’avait proposé de lire son dernier roman du moment (“Le Manuscrit inachevé”) et j’avoue que j’avais été bluffée par la construction du récit et la profondeur de ses intrigues. On était finalement très loin de ce que j’imaginais de l’écriture d’un polar. Tout était documenté, la construction complexe et parfaitement maîtrisée : un petit bijou d’horlogerie.

Lors de cette rencontre mémorable, nous nous étions promenés avec les blanches falaises d’Étretat en ligne de mire, puis nous avions déjeuné avec l’auteur – discret, réservé mais très accessible – sous une lumière magique et face à un paysage époustouflant, qui m’avait fait comprendre, à moi la fille du Sud, pourquoi on pouvait tant aimer le Nord.
Malheureusement, j’ai perdu toutes les photos de ce moment privilégié et hors du temps : cela restera l’un de mes grands regrets.

Néanmoins, après cette rencontre, je m’étais promis de lire davantage de polars, et notamment ceux de Franck Thilliez.

Et il faut croire que ce moment est venu, car j’ai eu subitement très envie de lire ce roman.

Franck Thilliez avait de longue date un projet qu’il croyait irréalisable : partager le quotidien d’une unité psychiatrique pour malades difficiles (UMD) – une de ces unités qui accueillent ceux qu’on ne peut pas garder dans la société – pour voir si la réalité rejoint le fantasme que nous avons de ce genre d’endroit. Et puis, l’un de ses amis psychiatres a rendu cela possible, alors même qu’il n’avait pas encore l’idée d’un sujet de roman à étoffer.

Ce que je peux déjà vous dire, c’est que ce roman est très réussi !

Avec “Retardement”, on entre dans le cerveau du monstre –  mais aussi dans celui des enquêteurs.

Ce qui m’a fascinée, c’est la manière dont Franck Thilliez parvient à nous faire ressentir la schizophrénie de l’intérieur, sans jamais tomber dans le spectaculaire gratuit.

Il la décrit avec une précision rare : on comprend ce que vivent ces malades, ce chaos intérieur, ce brouillage de la réalité.

Il rappelle d’ailleurs que 2 % de la population en souffre, et que seuls 1 % de ces 2 % sont dangereux – une mise au point que je ne peux que saluer, tant je déplore que cette maladie terrible pour ceux qui en souffrent, et qu’il faut protéger, soit trop souvent dénaturée pour en faire des monstres.

Le roman est foisonnant, vertigineux.

C’est un enchaînement de twists, de révélations, de situations cauchemardesques – et pourtant, on ne lâche jamais.

Chaque chapitre nous emporte un peu plus loin dans cette plongée dans l’horreur et la complexité du mental humain.

Autant vous prévenir tout de suite : j’ai passé une bonne partie de la nuit à lire, incapable de refermer le livre – ce qui ne m’était pas arrivé depuis bien longtemps. Mais il est vrai qu’à part Olivier Norek, je lis peu d’auteurs de ce genre littéraire.

J’ai aussi aimé la tendresse que Franck Thilliez accorde à ses personnages. Sharko, Lucie et Nicolas ne sont pas des super-flics : ce sont des êtres blessés, humains, imparfaits. Ils vibrent, doutent, s’effondrent parfois, mais tiennent bon au milieu du chaos.

Et puis, il y a cette atmosphère du Nord, cette lumière grise, bretonne, qui donne au roman un décor à la fois familier et inquiétant, et qui est aussi la signature de l’auteur.
Franck Thilliez sait mêler l’humain, le scientifique et le romanesque avec un sens du rythme exceptionnel, ce qui donne un polar dense, haletant et brillamment documenté, où la folie devient miroir de nos propres peurs. Une réussite totale !

Avec “Retardement”, Franck Thilliez m’a donné envie de poursuivre l’exploration de sa bibliographie.
À voir maintenant ce que je vais pouvoir trouver de disponible chez mon libraire.

 

La schizophrénie paranoïde était, sans nul doute, l’une des plus terribles et terrifiantes maladies mentales. Pour le malade. Pour les soignants. Et pour la société. “C’est un schizo. Il est fou dangereux. Un coup de sang, et il peut nous tuer. Il vaut mieux s’éloigner de lui.” En réalité, derrière ce mot, “schizo“, qui accrochait la langue quand on le prononçait, il y avait juste des êtres humains prisonniers de leur propre cerveau qui se battaient avec des armes dérisoires.

 

À qui conseiller ce livre ?

Aux amateurs de thrillers réalistes et de psychologie.

Et à ceux qui aiment les histoires qui font réfléchir autant qu’elles font frissonner.

 

☆ Quelques mots sur l’auteur

️ À propos de l’auteur

Franck Thilliez, né en 1973, est un auteur français de thrillers parmi les plus lus aujourd’hui. Il vit dans le Pas-de-Calais, région du Nord qui inspire nombre de ses romans.

Ingénieur de formation, il s’est imposé par ses intrigues redoutablement construites, où science, psychologie et tension se mêlent avec une précision chirurgicale.

On lui doit la célèbre série de livres autour du commissaire Franck Sharko.

 

☆ A lire aussi – idées lecture

 

• Le Manuscrit inachevé – Franck Thilliez : un thriller à tiroirs où fiction et réalité se confondent.
• Labyrinthes – Franck Thilliez : un roman vertigineux sur la mémoire et la manipulation.
• Surface – Olivier Norek : un polar psychologique fort et humain autour d’une femme flic en reconstruction. Vous pouvez lire ma chronique sur le blog.

 

Vous avez un titre de Franck Thilliez à me recommander pour la suite ?

 

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FAQ – Retardement de Franck Thilliez

Faut-il avoir lu les précédents romans de Franck Thilliez ?
Non, Retardement peut se lire indépendamment, même s’il s’inscrit dans la série Sharko.

Le roman est-il violent ?
Certaines scènes sont dures, mais jamais gratuites : elles servent toujours le propos et l’émotion.

Le thème de la schizophrénie est-il réaliste ?
Oui, Thilliez s’appuie sur une documentation solide et décrit la maladie avec une grande justesse, loin des clichés.

Est-ce un simple polar ?
Non, c’est aussi une réflexion sur la folie, la peur et les limites de l’humain.

À qui plaira ce livre ?
Aux amateurs de thrillers psychologiques, de suspense scientifique et de personnages profondément humains.