
Le talent code – Daniel Coyle : tout le monde peut viser l’excellence
Ce livre en 3 mots : Apprentissage/ excellence/ motivant
Et si le talent n’était pas inné mais pouvait s’acquérir ?
Cela changerait notre perception de ce qui nous est possible de réaliser.
Avec “Le Talent Code”, Daniel Coyle l’affiche dès le titre de son ouvrage : “on ne naît pas talentueux, on le devient”.
Tout comme Carol Dweck a démontré que le QI n’est pas figé mais évolue tout au long de la vie en fonction de ce que l’on fait, Daniel Coyle démontre que le talent est le résultat d’un processus d’apprentissage et non une qualité innée.
Je me souviens que très jeune, j’avais lu une citation de Jules Renard, qui a beaucoup déconditionné mes croyances à ce sujet. Elle disait en substance, qu’il n’existe pas de génie, seulement des personnes qui suent comme des bœufs dix-huit heures par jour. J’ai toujours trouvé cette idée plutôt réconfortante.
Le talent est une question de quantité. Le talent, ce n’est pas d’écrire une page : c’est d’en écrire trois cent. Il n’est pas de roman qu’une intelligence ordinaire ne puisse concevoir, pas de phrase si belle qu’elle soit qu’un débutant ne puisse construire. Reste la plume à soulever, l’action de régler son papier, de patiemment l’emplir. Les forts n’hésitent pas. Ils s’attablent, ils sueront. Ils iront au bout. Ils épuiseront l’encre, ils useront le papier. Cela seul les différencie, les hommes de talent, des lâches qui ne commenceront jamais. En littérature, il n’y a que des bœufs. Les génies sont les plus gros, ceux qui peinent dix-huit heures par jour d’une manière infatigable. La gloire est un effort constant – Jules Renard
L’analyse de Daniel Coyle est plus nuancée, car si le travail, la répétition inlassable de l’effort, est nécessaire, il existe d’autres composantes qui font le talent.
Sommaire
☆ Résumé de “Le code talent” de Daniel Coyle
Pourquoi certains lieux produisent-ils soudainement un nombre impressionnant de talents hors norme ?
C’est la question que pose Daniel Coyle dans “Le talent code”, un ouvrage passionnant qui explore les secrets de l’excellence.
De l’école de tennis Spartak à Moscou à une école de musique dans une banlieue de Dallas, en passant par le Brésil du football de rue, l’auteur enquête sur ces “foyers de talents”.
Il en ressort trois leviers fondamentaux : la pratique approfondie, la bonne ignition (étincelle de motivation), et un bon coaching.
☆ Les grandes idées de ce livre à retenir
- Travailler sur les erreurs en profondeur
La majorité des gens tentent d’éviter de faire des erreurs. Mais pour devenir bon dans un domaine, il faut accepter l’idée, et même s’en réjouir, d’être mauvais, de commettre des erreurs que l’on pourra ensuite corriger.
- L’effort ciblé
Plus on déclenche un circuit neuronal par l’apprentissage, plus le processus de formation de myéline optimise ce circuit : c’est comme créer une liaison à haut débit, ce qui a aussi par effet collatéral d’augmenter le QI. Mais ce processus est d’abord lent et nécessite de produire beaucoup d’efforts au départ. Ce processus fonctionne pour toutes les compétences. La myéline se fiche de qui vous êtes, elle ne s’intéresse qu’à ce que vous faites.
- Les génies n’ont pas un type de cellules différent des autres
Les génies n’ont pas un type de cellules différent des autres La différence est dans la rage obsessionnelle de maîtriser quelque chose qui entraîne la pratique délibérée de celle-ci.
- La segmentation des connaissances
Il faut d’abord avoir une vision panoramique de la compétence à acquérir pour l’observer, puis la diviser en segments les plus petits possibles (zoomer sur ce qui doit être appris parfaitement), puis l’acquérir lentement pour corriger les erreurs et répéter quotidiennement sans jamais aller au dessus de 5h et pas plus de 1 à 2h d’affilée. On n’apprend pas en contournant les difficultés mais en les affrontant.
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La motivation est essentielle car nécessite un engagement à long terme
C’est un phénomène majoritairement inconscient, il faut avoir l’étincelle, éprouver une furieuse et ardente envie d’y arriver, avoir une vision puissante de son moi futur idéal, l’envie d’appartenir à un certain groupe de personnes est particulièrement motivante. Attention, nous avons tendance naturellement à cesser de faire des efforts quand l’environnement est agréable. Il vaut mieux que les temps soient durs car ne pas se sentir en sécurité crée le signal qu’il est temps de se bouger. Les évènements difficiles à surmonter déclenchent de grandes quantités d’énergie qui sont nécessaires pour investir dans la pratique délibérée qui mène au talent.
Attention, chez certaines personnes, les mêmes évènements difficiles peuvent au contraire être débilitants.
Le besoin de sécurité ou le désir d’appartenance sont des déclencheurs primaires puissants mais il en existent d’autres comme la chance, l’impression de faire partie des élus..
Le déclencheur donne la grande quantité d’énergie nécessaire mais il ne suffit pas à entretenir la flamme de la motivation.
Carol Dweck a remarqué qu’il y avait un lien étroit entre la motivation et la manière dont on parle : il vaut mieux féliciter les efforts que l’intelligence, valoriser l’effort et les progrès lents plutôt qu’un éventuel talent inné ou l’intelligence. Et les félicitations ne doivent être données que si elles sont méritées. Tout se mérite. En effet, car quand on félicite l’intelligence ou le talent, les personnes se mettent à avoir peur de commettre des erreurs qui les feraient paraitre moins talentueuses ou intelligentes.
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Le message doit être clair et répété
C’est pourquoi il doit être répété le plus souvent possible. Par exemple : “intégrer telle université” car il faut que la personne se représente le plus clairement possible – visualise – le but à atteindre pour pouvoir s’y projeter. Sortir de l’idée vague.
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Adhérer à un groupe qui a la même culture
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Il doit y avoir des règles parce qu’elles structurent
les règles permettent la discipline et l’attention porté aux détails et à la précision – idée que l’on retrouve dans le livre de l’Amiral William H. McRaven.
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Devenir qui on souhaite devenir
Adopter une certaine identité fournit l’énergie nécessaire pour développer son talent. par exemple si je veux devenir un grand chanteur, je dois déjà se glisser dans la peau de celui-ci.
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Avoir un grand coach
Le grand coach n’est pas celui qui détecte le talent, c’est celui qui fait travailler sur les fondamentaux et voit où cela mène la personne. C’est celui qui écoute, observe et va proposer de minuscules ajustements très ciblés tout en adaptant son message à la personnalité de l’élève : il s’efforce de produire le bon signal.
Ce sont des cultivateurs prudents et délibérés de myéline : que faire, comment le faire (la bonne et la mauvaise façon), comment intensifier une activité. Et ils savent déclencher l’envie d’apprendre, enseignent l’amour de ce qu’on fait.
Ils sont généralement âgés car il faut beaucoup de temps pour forger un grand coach car il faut une vaste grille de compétences spécifiques et sont souvent des anciens talents qui ont échoués et cherché à comprendre pourquoi.
☆ Pourquoi lire ce livre
- Pour comprendre que le talent n’est pas inné.
Daniel Coyle démonte le mythe du « don naturel » et montre, études et exemples à l’appui, que la myéline (substance qui entoure nos neurones) joue un rôle crucial dans l’acquisition de compétences via la pratique répétée.
- Si vous avez envie d’améliorer votre potentiel en appliquant les 3 leviers du talent.
Ce livre n’est pas qu’un essai théorique : il donne aussi des clés pour améliorer ses propres compétences ou accompagner les autres dans leur développement (notamment enfants, élèves, collaborateurs…).
- Pour s’inspirer de lieux et de méthodes extraordinaires.
L’auteur a enquêté dans les meilleurs foyers de talents du monde. Leurs méthodes sont souvent étonnamment simples, mais très puissantes si elles sont bien appliquées.
☆ Conseils pratiques et exercices
✏️ Petit exercice inspiré du livre
Choisissez une compétence que vous souhaitez améliorer (ex. : écrire, parler anglais, jouer d’un instrument).
Pendant 7 jours, appliquez le principe de la pratique approfondie pour activer le processus de myélinisation.
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Morcelez cette compétence en mini-mouvements ou micro-compétences : un mot par jour, un enchainement, un mouvement, une gamme de notes…
- Pratiquez-les lentement, de manière isolée, en restant concentré : par exemple : il vaut mieux un mot parfaitement compris, prononcé et mémorisé que l’on va pouvoir réutiliser dans différents types de phrases et situations qu’une liste de mots (apprentissage langue étrangère)
- Corrigez-vous activement à chaque tentative, au lieu de répéter machinalement.
Notez dans un carnet ce qui change dans votre progression.
☆ Mon avis en quelques lignes
“Le Talent Code” est un livre motivant, qui explicite clairement ce qui “fabrique” le talent et montre que chacun peut devenir la personne qu’il a envie d’être.
Daniel Coyle s’appuie sur de nombreuses études et cherche à comprendre le phénomène des foyers de talents : pourquoi certains lieux, à certaines époques, ont généré une multitude de grands talents dans un domaine donné.
J’ai été bluffée par la clarté avec laquelle il parvient à expliquer des concepts neurobiologiques complexes tout en les rendant applicables à notre quotidien.
Il détaille notamment le rôle de la myéline, cette substance qui permet aux circuits neuronaux de se renforcer, d’augmenter leur débit, et de nous rendre capables de performances exceptionnelles – à condition de pratiquer de la bonne manière.
Ce livre permet de mieux comprendre l’importance des erreurs, de la pratique lente et profonde (Cal Newport en parle aussi), de l’inconfort, de l’effort constant. Quand on sait pourquoi on “souffre”, on accepte plus volontiers de faire les efforts nécessaires.
Ce qu’il faut retenir, c’est que contrairement à la théorie des 10 000 heures – qui fixe un seuil en termes de volume de pratique – ce ne sont pas tant les heures qui comptent que la manière dont on pratique. La myélinisation a ses propres règles, et c’est en les respectant que la progression devient spectaculaire.
Le volume horaire est toutefois utile comme indicateur : il permet de différencier ceux qui persévèrent de ceux qui abandonnent. La plupart des gens lâchent avant d’avoir passé le cap des premières centaines d’heures. Si vous tenez la distance, si vous maintenez des efforts constants, vous creuserez l’écart. Il y a toujours foule au départ, beaucoup moins à l’arrivée.
Personnellement, je n’ai pas l’esprit de compétition. Je suis même souvent découragée quand je vois combien de personnes se bousculent pour obtenir quelque chose. Je ne fais pas partie de ceux qui se sentent “éligibles” d’office.
C’est pourquoi j’ai trouvé très motivant d’apprendre que la constance peut permettre de faire la différence, car lorsque je suis passionnée, je peux tenir longtemps.
J’ai aussi beaucoup aimé les chapitres sur les déclencheurs de motivation : ceux qui allument l’étincelle, et ceux qui entretiennent la flamme – parfois si fragile.
Même si la motivation est largement inconsciente, en comprendre les mécanismes permet de la nourrir et d’éviter de l’éteindre.
Comme j’ai été diagnostiquée HPI très jeune, on m’a souvent parlé de mon intelligence et mesuré mes résultats par rapport à ce qu’on pensait que je devais produire. Et paradoxalement, cela m’a souvent démotivée.
Ce livre m’a permis de comprendre pourquoi : depuis l’adolescence, j’ai eu l’impression de devoir constamment prouver que le diagnostic posé n’était pas une erreur. Et pour éviter de faire des erreurs “indignes”, j’ai souvent préféré la facilité. Tout ce qui me mettait en difficulté devenait dangereux, car cela risquait de contredire cette image que les autres avaient de moi.
C’est pourquoi aujourd’hui, je pense que chercher à tout prix à se faire “détecter HPI” – comme s’il s’agissait d’un label ou d’une mode – n’a aucun intérêt. Ce qui m’importe désormais, c’est d’apprendre des méthodes efficaces, valables pour tous, car elles respectent le fonctionnement naturel du cerveau humain.
Depuis que j’ai changé d’approche en adoptant la méthode Kaizen – celle des petits pas, des micro-ajustements, de l’engagement à long terme et de la valorisation de l’effort plutôt que de l’intelligence – j’ai progressé de manière visible dans de nombreux domaines.
J’ai retrouvé une forme de confiance en moi et de sérénité que je n’espérais plus.
C’est d’ailleurs ce que j’enseigne aujourd’hui aux personnes que j’accompagne, car cela fonctionne pour tout le monde, que l’on soit haut potentiel… ou pas.
Point fort de ce livre : comprendre comment fonctionne notre cerveau et la construction du talent
Point faible : ce livre comporte assez peu d’aspects pratiques, il est principalement centré sur l’explicatif, mais vous donne les clefs pour composer votre propre programme de myélinisation.
Bref, j’ai été bluffée par la clarté avec laquelle Daniel Coyle parvient à expliquer des concepts neurobiologiques complexes, tout en les rendant applicables à notre quotidien.
Certaines idées m’ont marquée durablement, comme celle de « la pratique lente », qui va à contre-courant de notre obsession de la vitesse et rejoint les idées et la pratique de Carl Newport.
C’est un livre qui casse le mythe du « don » et donne des outils concrets pour cultiver l’excellence, quel que soit votre point de départ.
Le point de bascule : ce terrain productif, inconfortable, situé juste au delà de vos capacités actuelles.
C’est un livre que je recommande pour :
À mettre entre toutes les mains, des parents aux coachs en passant par les autodidactes.
Tous ceux qui veulent développer un vrai talent, que ce soit artistique, sportif ou intellectuel, et surtout à ceux qui pensent qu’il est trop tard.
Non, ce n’est pas trop tard : il faut juste pratiquer autrement.
À retenir de « Le Talent Code » de Daniel Coyle
– Le talent n’est pas un don, mais un muscle à entraîner.
– La clé ? La pratique profonde, répétée, lente et inconfortable.
– L’apprentissage optimal passe par l’erreur, la persévérance et le bon déclencheur motivationnel.
✨ Mon conseil perso : Remplacez l’idée de « talent inné » par celle de « micro-progression durable » et observez ce qui change en vous.
☆ A lire aussi
Si le sujet de développer vos compétences, vos talents, votre potentiel ou si plus simplement si la question de l’acquisition des connaissances vous passionnent autant que moi, je vous suggère de lire aussi :
- “Osez réussir : changer d’état d’esprit” – Carol Dweck : Pour passer de l’état d’esprit fixe à l’état d’esprit de développement.
- “Plus rien ne pourra me blesser » – David Goggins – Pour le shift (radical) de personnalité et le changement d’état d’esprit.
- “Libérez votre cerveau” – Idriss Aberkane : Pour apprendre à comment mieux utiliser son cerveau.
- “Deep work” – Carl Newport : Pour comprendre comment le travail profond et lent rend plus productif.
☆☆☆
Est-ce que vous aimeriez être plus talentueux dans un domaine ?


2 Comments
https://evasionpolaretplus.wordpress.com
Je suis laborieuse dans l’apprentissage
J’ai besoin pour l’apprentissage de l’italien, d’écrire, répéter oralement, et d’écouter régulièrement, je suis lente mais je m’accroche seule, les cours donnés ne sont pas accessible pour les fauteuils
Pas d’ascenseur escalier en colimaçon ! Oui on en est encore là en France. Alors j’essaie d’être autodidacte. Pas si simple n’étant pas HPI mais je m’accroche j’écoute j’écris je parle
Un peu chaque jour, j’ai besoin juste me faire comprendre qd je retournerai en Italie l’année prochaine.
Quand à la myéline, elle aurait plutôt tendance à « se couper » chez moi mais peu aussi emprunter un autre chemin.
Merci pour ces infos Emma
Emma
Coucou Chris,
C’est normal la lenteur, je dis toujours que « tout apprentissage est douloureux », il l’explique d’ailleurs très bien dans « le talent code » car la myéline prend son temps.
La plupart des gens abandonnent avant d’avoir atteint le point de bascule qui rend les choses beaucoup plus fluides et tu n’en feras pas partie car tu es l’opiniâtreté même 🙂
Après, à chacun ses préférences d’apprentissage, contrairement à toi je préfère apprendre seule, en autodidacte, ne pas avoir le poids du groupe à suivre pour pouvoir avancer à mon propre rythme -souvent obsessionnel – tout ça pour te dire que suivre des cours n’est pas une obligation pour progresser, surtout en langue étrangère. Tu as plein de series sympas sur Netflix que tu peux mettre en VO, sous titrées en italien, qui peuvent te motiver, entrainer ton oreille, t’apprendre de nouvelles expressions.
Il suffit de te trouver à côté une méthode simple qui te convienne pour avoir les bases indispensables – sur la page « En ce moment » du blog, je donne le lien de la méthode que j’ai utilisé, peut-être que cela te conviendra aussi.
Concernant l’étincelle de la motivation, tu l’as ! Tu verras après le séjour en Italie tu seras ENCORE plus motivée, vois cela comme une progression en escalier, il y a toujours des haltes pour reprendre son souffle.
Je t’embrasse ♥