Son frère – Philippe Besson

Ce roman en 3 mots : Fraternité/ Deuil/ Bouleversant

 

Je poursuis mon exploration de l’œuvre de Philippe Besson avec ce nouveau titre : “Son frère”.

En ce moment, j’aime lire de “façon horizontale” – je ne veux pas dire couchée, mais j’ai envie de visiter la bibliographie d’un auteur, de faire plusieurs lectures de ses titres, plutôt que de m’éparpiller.

Cela me permet de mieux connaitre son univers, les thèmes qui nourrissent son oeuvre – ne dit-on pas qu’un auteur ne cesse d’écrire une même histoire qui se décline sous des angles différents ?

 

☆ Résumé de “son frère” de Philippe Besson

 

Thomas souffre d’une maladie du sang mais les médecins ne parviennent pas à identifier ce qui détruit irrémédiablement ses plaquettes.

Thomas parle tout de suite de mourir, de cette certitude de ne pouvoir guérir, de la fatalité de la maladie comme d’une faute qu’il devrait expier.

Lucas accompagne Thomas avec dévotion, oscillant entre souvenirs d’enfance et affrontement de la maladie.

Ils vont se retirer dans la maison familiale de l’île de Ré, pour vivre intensément les derniers mois.

Il n’y aura plus que Thomas et, ce qu’ils vont partager et se confesser, avant de se séparer pour toujours.

 

 

☆Pourquoi lire ce livre

✨ 1. Pour  le récit émotionnellement puissant

L’amour fraternel et l’accompagnement face à la mort sont abordés avec une pudeur rare, sans pathos. Philippe Besson met des mots si justes sur l’intime et l’indicible. Il use d’un style épuré et sensible. Chaque mot est mesuré, sans artifices émotionnels. Il y a une vraie lumière dans ce récit pourtant dramatique.

✨ 2. Pour la réflexion sur la fin de vie

Le roman interroge l’acharnement thérapeutique, la détresse des proches et la fragilité des liens familiaux quand se profile l’inconcevable.

✨ 3. Pour l’île de Ré qui est le quatrième personnage de ce roman

Qu’il s’agisse des souvenirs d’enfance, du dernier séjour des deux frères ou encore de la perte de son insularité avec la création d’un bac qui achemine des flots de touristes et des étrangers, l’île de Ré est omniprésente.

A son sujet, le vieux pêcheur évoque la nostalgie de son « île d’avant » qui constitue, vous l’aurez compris, la toile de fond de ce roman et donne sa couleur particulière à celui-ci (le bleu du ciel, le gris de l’arrière saison, le jaune de la lumière qui danse).

Il y a l’idée que rien n’est jamais immuable, qu’il s’agisse des lieux ou des êtres.

 

☆ Mon avis en quelques lignes

 

Philippe Besson encore et toujours…

C’est vrai que depuis “Arrête avec tes mensonges”, je suis envoûtée par la plume et la sensibilité de cet auteur alors je poursuis ma découverte de son œuvre.

D’ailleurs c’est après avoir lu “Dîner à Montréal”, que j’ai acheté ce titre car celui-ci y est mentionné au cours d’une des conversations entre les personnages.

J’aime suivre les fils tendus entre les livres.

Ce roman pourrait être d’une lecture difficile, mais c’est sans compter la plume pleine d’humanité de Philippe Besson qui écrit comme personne sur les drames de la vie et nous bouleverse avec ce texte vibrant de l’amour fraternel.

Il nous rappelle combien la fraternité peut être forte, ce lien exceptionnel qui unit deux êtres et leur garantit d’être compris quoi qu’il advienne et de n’être jamais seul, même face à l’insoutenable ou l’indicible. Il m’est arrivé de leur envier leur relation.

L’écriture est fluide et lumineuse. Philippe Besson a choisi le format du journal intime, effectuant des allers-retours entre les mois d’hospitalisation de Thomas et les derniers mois passés dans la maison familiale, où les deux frères se livrent l’un à l’autre.

Bien sûr il y a aussi l’île de Ré et sa lumière incomparable.

J’ai retrouvé mes propres souvenirs de vacances (mon père nous faisait aussi traverser la France de nuit pour éviter les embouteillages et la chaleur, ma sœur et moi endormies sur la banquette arrière et j’ai encore en tête la magie du réveil, une fois parvenues à bon port).

En regardant les photos, je comprends mieux pourquoi je suis tellement attachée à mon petit coin d’Occitanie : il y a cette même luminosité, ces mêmes paysages sauvages, la marée en moins.

Dans les livres de Philippe Besson, il y a souvent un troisième personnage. Dans celui-ci, c’est le vieil homme qui vient leur relater sa relation particulière à son île et à la mer, sans que l’on sache véritablement où il veut en venir avec ses confessions. 

En réalité il est là pour le twist final, une chute à laquelle, personnellement, je ne m’attendais pas – mais je ne vous en dis pas plus.

“Son frère”, est une lecture poignante et brève, mais qui vous habitera longtemps.

Ce livre est le deuxième de Philippe Besson et il fut brillamment adapté au cinéma en 2002 par Patrice Chéreau.

J’ai vraiment hâte d’ouvrir le prochain titre de Philippe Besson qui m’attend déjà en haut de ma PAL : “En l’absence des hommes” !

 

Lecture conseillée pour :

Tout ceux et celles qui aiment lire sur les liens fraternels, qui sont prêt à plonger dans une réflexion sur la fin de vie ou tout simplement souhaitent découvrir l’écriture sobre et sensible de cet auteur.

 

☆ A lire aussi – idées lecture

Si vous avez envie d’étoffer vos lecture sur l’amour fraternel, je vous conseille également :

• “L’effondrement” de Edouard Louis qui ne manquera pas de vous bouleverser.
• Ou encore l’inoubliable “Avec toutes mes sympathies” de Olivia de Lamberterie.

 

 

Quel livre me recommanderiez-vous de cet auteur ?