Développement personnel

Va vers ta peur – Caroline de Surany

Caroline a brutalement quitté un job de rêve et la blogosphère de la mode pour trouver sa véritable mission de vie. Un parcours initiatique détonnant et hautement inspirant.

Thème : Changer de vie, trouver sa mission de vie, trouver sa vocation, blogueuse mode, écrivain

 

Va vers ta peur - Caroline de Surany

 

Résumé de l’éditeur

 

J’ai opté pour une carrière dans la mode : arrivée au sommet, je suis au top et malheureuse, pas à ma place. Le château de cartes s’effondre, qu’est ce qui reste ? Moi, mais qui suis je ? La question vient de se poser, je ne sais pas y répondre, pas même par quel bout la prendre. Alors je pars. L’Inde, sa délicate beauté qui se mérite. Découvrir que le bonheur est possible même avec 3 tenues pendant 3 mois. Ecouter mes envies, mon intuition. Sortir de ma zone de confort. Faire enfin confiance à la vie pour me mener là où j’ai besoin d’aller. Rentrer transformée, faire le vide : dans les placards, les relations, le travail. Devenir ce que je suis sans forcer. » Se tromper de rêve, ne plus savoir ce qu’on veut, ou qui on est : c’est devenu extrêmement courant dans un monde où les études et la carrière nous enferment très tôt dans une petite case… Caroline de Surany nous raconte sa quête et son changement de vie, dans un récit plein d’humour et touchant.

 

2 adjectifs qui résument le livre

 

Sincère : Honnêtement sur le coup, je me suis dit une blogueuse mode qui plaque tout, soit ça relève du fake et du parcours qui veut faire le buzz, soit c’est authentique et la fille vaut le coup que l’on s’intéresse à ce qu’elle fait.

 

Inspirant : “S’abandonner à vivre”, je trouve que cela correspond bien à la quête de Caroline. Passer du contrôle de l’image de soi à l’accession à son âme en sortant de “chez soi” et de soi, un parcours qui invite à réfléchir sur ses rêves, ses illusions, les égarements de l’égo et à creuser un peu plus du côté du bonheur d’être vraiment soi.

 

Ce que j’en pense

 

Se tromper de rêve …

Oui ce cas existe  ! Vous pouvez vous démener comme un diable/une diablesse pour poursuivre ce que vous estimez être votre VRAI rêve et être complètement à côté de la plaque …

Je me souviens parfaitement du livre de Philippe Labro « Tomber sept fois, se relever huit”, (je trouvais à l’époque, son parcours de journaliste très inspirant et il l’est toujours d’ailleurs grâce à son authenticité) où il explique justement s’être trouvé dans cette situation : l’insupportable dissonance qui se crée entre le rêve d’égo et le vrai rêve, comme un énorme malentendu inconscient, qui l’a brusquement précipité dans une profonde, désespérante et incompréhensible dépression alors qu’il atteignait justement le sommet et le poste tant convoité.

A l’heure où tout le monde se pousse du coude pour essayer d’exister comme « blogueuse-quelque-chose » (le nouvel eldorado 2.0 ), d’autres réalisent la vacuité de ce rêve chimérique construit sur la base de photos, de looks, de poses savamment étudiées, de retouches Photoshop, d’endroits de rêves, de placements de produits, de maîtrise des algorithmes, d’un bon référencement Google. Devenir un produit brandable et bankable, c’était la mission ! Enfin ça, c’était au départ …

Car Caroline arrivée au sommet de la colline des hit-girl est brusquement saisie par le non sens de ce qu’elle fait. Elle ne vit pas, elle fait semblant ! Chacun des moments de son existence doit être traité sous un angle intéressant, photographié, mis en scène, raconté et relayé sur les réseaux sociaux.

Et si ce rêve n’était pas le bon ?

Du jour au lendemain elle plaque tout et part en Inde avec un minuscule sac à dos et un homme à découvrir. Rien n’est moins certain qu’elle ait pris la bonne décision mais une petite voix tout au fond d’elle-même lui souffle que si elle ne le fait pas, elle le regrettera toute sa vie.

Au départ, quand Caroline m’a proposé son livre je me suis dit “Ouh là ! Encore une blogueuse qui veut nous parler développement personnel pour donner un nouvel élan à son blog !” Parce que les filles qui réussissent dans le blogging mode, beauté ou lifestyle et qui viennent ensuite nous donner des leçons de développement personnel, ça m’énerve. Leur domaine d’expertise ce sont les algorithmes, les looks, le make-up, la Fashion Week, comment décrocher les bons partenariats qui rapportent … mais rarement le développement personnel. Elles semblent épanouies parce qu’elles gagnent de l’argent et qu’elles prennent de jolies photos d’une vie soit-disant parfaite mais il n’y a aucune introspection à la base. C’est juste que c’est devenu tendance de saupoudrer tout ceci d’une pointe de développement personnel et qu’il est facile de nous délivrer les mêmes “recettes inopérantes” que certains.es auteurs.es de best-sellers (dont je vais éviter de citer le nom). D’autant que le titre m’évoquait tout à fait ce genre de démarche.

Oui je sais, c’est moche de dire du mal mais j’avoue que je n’en peux plus de lire partout les mêmes phrases clichées inspirantes pour “expliquer” des parcours qui doivent plus à la froide stratégie d’arriver, qu’à l’authentique poursuite de devenir qui l’on est comme être humain.

Et puis, j’ai gratté un peu et j’ai vu que c’était beaucoup moins superficiel que ça pouvait en avoir l’air. Et j’ai eu raison car c’est un vrai coup de cœur, pour le livre, pour l’auteure, pour cette fille authentique, profonde, lumineuse et courageuse que j’ai eu envie de serrer dans mes bras une fois le livre refermé.

Dans mon précédent post, je vous parlais justement de la nécessité de cultiver votre courage si vous vouliez être heureux un jour. Et Caroline de Surany c’est exactement l’incarnation de cette idée. Ella a lâché un job qui flatte l’égo et le porte-monnaie, le genre de job que la majorité des gens ne lâcheraient pour rien au monde, fait de champagne, paillettes, invitations, cadeaux, rencontres. 

Et elle l’a fait pour partir dans un pays inconnu dont elle ne connaissait rien, avec un mec dont elle ne savait pas trop si elle pourrait vraiment compter dessus, avec juste assez d’économies pour passer le cap et pas un seul look instagrammable dans le sac à dos. Un genre de Koh Lanta pour fashion blogueuse, quoi !

Il ne pouvait pas non plus y avoir de retour en arrière car le blog rentable ne lui appartenait plus.

Le genre d’avenir improbable et incertain dont la majorité d’entre nous tente de se préserver au maximum, non ? Winking smile

Elle s’est lancée sans assurer ses arrières et c’est là que j’ai compris que sa démarche était authentique et que son livre portait nécessairement un vrai message inspirant pour nous tous, quoi qu’il se passe par la suite.

Caroline a eu le courage de tout plaquer. Elle n’en a pas conscience sur le moment mais c’est ce qu’on appelle le courage et il est fondateur de ce qui suivra.

C’est le début d’une quête personnelle, d’un parcours initiatique, où peu à peu elle tente de prendre ses marques. S’affranchir de sa peur de tout, apprendre à faire confiance à la vie, aux gens, s’oublier et oublier de se comparer, savoir qui elle est et puis apprendre.

Car Caroline va profiter de ces 9 mois pour apprendre tout ce qu’elle peut, le reiki et d’autres disciplines… Elle s’initie au yoga, cherche à comprendre quelle est sa mission de vie car elle se rend bien compte qu’apprendre de nouvelles choses l’aide, mais elle n’a pas pour autant envie de pratiquer. Elle découvre une nouvelle façon de se nourrir, de penser, de prendre soin de ses énergies, de son corps, de l’habiter comme d’habiter le moment présent, de communiquer avec les autres et le monde, d’être à l’écoute de soi et des signes qui sont sur sa route, trouver ses valeurs et finalement sa mission de vie. S’aimer pour pouvoir aimer les autres, ce préalable indispensable. Puis aider par l’écriture puisque son rêve depuis toujours, c’est celui d’écrire.

9 mois c’est le temps de gestation pour faire un bébé, pour Caroline c’est celui de la gestation de sa propre existence, qui prend enfin un sens.

J’avoue que je me suis totalement reconnue dans ce parcours initiatique, sauf que dans mon cas je l’ai fait en restant sur place. Partir permet de s’alléger très vite du matériel, de l’environnement, des gens qui nous entourent habituellement. Partir permet de gagner du temps et de lâcher prise plus facilement mais sachez que si vous ne pouvez pas vous envoler au bout du monde, vous pouvez aussi faire ce chemin “chez vous”, cela vous demandera peut-être un peu plus de temps, d’efforts, de constance mais on y arrive.

 

Bilan : Il y a plein de conseils précieux et authentiques que vous ne trouverez pas ailleurs et c’est cela qui donne sa vraie valeur à ce livre. Il vous faudra certainement le relire plusieurs fois parce qu’elle dit des choses qui ne vous parleront pas forcément selon “l’endroit” de votre vie où vous vous trouvez.

Par exemple, très basiquement, on nous parle toujours de changer de vie de job… et c’est toujours pensé dans une optique rationnelle : tel job = telle formation.

Caroline fait l’inverse, elle empile les formations, tout en se demandant si elle a vraiment envie d’en faire son métier. N’importe qui de “normal” s’arracherait les cheveux de la voir agir ainsi, la trouverait instable = « faire des formations pour ne pas exercer, n’importe quoi, autant ne pas les faire ! » (je pense que cela vous parle à tous )

Mais c’est plutôt cette idée d’être tenu.e par une formation qui est anormale et sclérosante car chaque formation nous fait avancer vers autre chose.

C’est une démarche à l’opposé de celle que l’on vous indiquera toujours (car dans cette société on est toujours à la recherche de rationalité et d’efficacité) et pourtant cette démarche “à l’aveugle” est la bonne !

Se chercher, c’est tester, créer, essayer et prendre le temps de le faire sans aucune culpabilité.

Et puis, c’est un vrai voyage au cœur de l’Inde dont on découvre la richesse spirituelle et cette prodigieuse concentration de thérapeutes et d’initiatives pour vivre autrement. Une sorte de laboratoire géant pour améliorer le bien-être humain qui bizarrement ne m’attire pas plus que ça alors que je ne cesse de me “cogner “ à des signes me l’indiquant comme LA destination à privilégier… Je vais finir par être obligée de céder !!

Livre à lire pour tous ceux qui se cherchent désespérément ♥♥♥

 

-Et que vas-tu faire de cet enseignement ?

-Je ne sais pas encore, je ne crois pas être faite pour prodiguer ce type de soins.

-Lâche le mental, essaie d’imaginer comment tu peux t’approprier le reiki, où tu peux le mettre officiellement ou secrètement dans ta pratique de la guérison.

-Secrètement ?

-Tu n’es pas obligé d’emprunter les chemins battus, tu es unique. Tu as bien plus à apporter au monde que des soins de reiki. Il faut trouver ta façon de soigner et, quand je dis soigner, je l’entends bien sûr au sens large.

 

Va vers ta peur - Caroline de Surany

 

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4 Comments

  • Caroline

    Très touchée par ton article, heureuse que mes périgrinations et mes doutes puissent être utiles <3 je vais vite me procurer le Philippe Labro étrangement un des seuls que je n’ai pas lu de lui ! Encore merci de m’avoir comprise !!

    • Emma

      Coucou Caroline
      Heureuse que cette chronique t’ait plu, en tout cas ton livre est entré dans ma bibliothèque des livres inspirants que je garde dans un petit coin bien spécial.Pour le livre de Philippe Labro tu me diras ce que tu en penses… Je l’ai lu il y a très longtemps mais il m’a laissé une profonde empreinte et réflexion ;-)♥

  • Bacchini

    Une fois de plus vous me donnez envie de lire et vos avis, vos commentaires me touchent, sans doute parce que je suis moi même à fleur de peau et en remise en question permanente…Je me lance à peine sur Instagram (réseau qui m’indifférait jusque là. Je précise que je suis « afleurdelivres », mon nom de mascarade…pourtant je ne suis pas fille à tricher) et à vous lire j’ai presque envie d’arrêter tellement vos mots résonnent et ce, même si je ne suis pas grand chose, que mes intentions sont honnêtes et que le partage de ma passion pour la lecture est mon unique motivation . Assez parlé de moi. Merci pour vos partages, votre spontanéité et votre sincérité, je lirai ce livre bien sûr, il me tarde de le lire même❤️ Au plaisir de vous lire à nouveau

    • Emma

      Bonsoir Marie,
      Mais je ne vois pas pourquoi vous arrêteriez puisqu’il s’agit juste d’une passion et de partage. Cela permet d’aller à son rythme sans aucune pression, ce qui devient vite plus compliqué quand on est sans cesse sollicité. L’important c’est de savoir ce que l’on veut VRAIMENT et de trouver pour quoi on est fait et pour cela il faut tester un maximum de choses dans tous les domaines qui nous attirent 🙂 Merci beaucoup pour vos mots, ils me touchent beaucoup !! ♥

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