Je suis le genre de fille -Nathalie Kuperman
Déjà rien que le titre me parlait ! J’espérais juste que l’intérieur serait à la hauteur de mes attentes. Je n’ai pas été déçue !
OUI, c’est le genre de livre dont on tourne les pages en riant de toutes ses dents.
Et puis, effet identification 200% garanti pour toutes les gourdasses de la vie dans mon genre : c’est le deuxième effet kiss cool parce que ça soulage !!
Sommaire
Résumé
Juliette, la cinquantaine, vit seule avec son adolescente de fille, Valentine, 14 ans, qui n’en rate pas une pour épingler les travers et les incohérences de sa mère. Elle voudrait pourtant montrer à sa fille qu’elle est pas le genre de mère qui a une no-life sentimentale, qui préfère mater un film sur le canapé plutôt que sortir et se couche tôt avec un plateau repas quand sa fille a le dos tourné. Mais Valentine est beaucoup trop fine pour se laisser berner par les apparences. Alors Juliette se débat avec ses contradictions, ses doutes, ses obsessions, ses névroses et ses ex et … c’est absolument irrésistible !
2 adjectifs qui résument le livre
Drôlissisme car Juliette c’est quand même un transfuge entre Bridget Jones et Calamity Jane !
Touchant car tout au long de ce roman se profilent les failles plus profondes de Juliette et notamment cet impossible deuil de sa mère qui la rend particulièrement vulnérable et attachante. J’avoue que j’ai versé ma petite larme sur le dernier chapitre …
Ce que j’en pense
Juliette, c’est ce genre de fille hypocondriaque, qui se fait radio-scanner de la tête aux pieds pour tenter d’échapper aux multiples cancers susceptibles de mettre fin à sa vie pourtant imparfaite. Car Juliette a un côté héroïque, elle refuse de céder aux multiples injonctions qui nous cernent : être heureux, manger healthy… Alors elle a décidé qu’il était plus simple de ne pas chercher à être heureux, ce qui lui vaut de partager ce projet existentiel avec des types tout aussi motivés par le bonheur et c’est quand même beaucoup plus excitant !
Elle en profite pour fumer comme un pompier, boire de trop (et pas que dans les soirées), épuisent ses amis avec ses innombrables interrogations existentielles et sur l’amitié, traînent des ex pitoyables qui occupent ses pensées les soirs de solitude, poste en toute franchise des SMS et des emails nocturnes pour régler ses comptes ou faire des déclarations enflammées qu’elle regrette ensuite, se sent invincible la nuit mais démissionne quand pointe le petit jour.
Car tout le problème de Juliette c’est qu’elle n’arrive pas à trouver sa place, à s’affirmer. Alors elle dit “oui” tout le temps pour avoir la paix. Elle aimerait pouvoir prendre de vraies décisions et s’y tenir mais voilà elle n’y arrive pas. Dire “non” lui coûte davantage d’efforts qu’un “oui” alors elle trouve plus simple de laisser tomber, de laisser passer les gens devant elle ou de leur tenir la porte… Foutu pour foutu !
Elle oscille donc entre l’envie de s’arranger d’une vie plus conventionnelle (surtout le lundi matin quand chacun devant la machine à café confronte les activités de son WE à celles des autres) et l’angoisse de devenir aussi pathétique que tous ces gens qui se gargarisent de leurs fins de semaine ou vacances parfaites … Ce qui lui donne une énième occasion de pouvoir se défouler d’un “mais quel connard ce type” qu’elle ne réserve plus exclusivement à son ex-mari.
J’ai littéralement adoré ce roman qui ouvre chaque nouveau chapitre de ce long monologue par “je suis le genre de fille…”! Un roman sur la solitude, les femmes d’aujourd’hui et bien évidemment, je me suis beaucoup reconnue notamment dans cette pseudo résistance aux injonctions qui débouche sur des excès inverses et j’imagine que beaucoup se reconnaîtront aussi (enfin j’espère !… ).
Mais j’ai de la tendresse pour mes défauts et je refuse aussi les injonctions culpabilisantes… Je sais, c’est bien pratique !! Je range donc ce roman (car renseignement pris, Juliette est bien un personnage fictif créé par l’auteure et non une autobiographie ) dans ceux qui font du bien car profondément déculpabilisant
Par ailleurs, pour qui veut bien lire, ce bouquin est truffé de bons conseils, et celui de la citation ci-dessous n’est pas le plus mauvais !!
“Tout dans la vie que je vis aujourd’hui m’encourage à croire que je n’ai aucun avenir. J’ai une fille qui n’accepte de se promener avec moi qu’à condition que je marche trois mètres derrière elle, un ex qui souffle d’ennui dès que je m’adresse à lui, un collègue qui me rabaisse plus bas que terre et des tas de gens que je ne connais pas mais dont on m’explique, à la télévision, qu’ils veulent notre mort, donc la mienne. Il faut que j’oriente ma vie autrement. Mais comment ? J’éteins la télé.”
A LIRE ABSOLUMENT !! ♥♥♥♥
JE SUIS LE GENRE DE FILLE – Nathalie Kuperman (éditions Flammarion)
6 Comments
https://evasionpolar.wordpress.com
je suis le genre d efille qui accepte tout ses défauts et vie trés bien avec 🙂 marre de culpabiliser et d’être stigmatiser parce que je ne sors des cadres 🙂
Emma
Pfff ! Alors là tu as bien raison ! Je ne peux que t’encourager dans cette voie. Cultive ce qu’il y a d’unique en toi et oublie les cadres !! ♥ 😉
Une Minnie à New York
Je ne connais pas mais ton analyse donne très envie d’aller le dévorer… 🙂
Emma
Bonsoir Marjorie 🙂
J’ai découvert Nathalie Kuperman grâce à ce titre et elle est proprement irrésistible ! A lire pour passer un très bon moment (entre filles) 😉
Lectures Gourmandes
Tu me donnes très envie de le lire ! 😉
Emma
Ah celui-ci tu peux y aller carrément !:-) Il est top !!!♥