L’heure des prédateurs – Giuliano da Empoli : un essai visionnaire à lire d’urgence

Ce livre en 3 mots : Essai/ Glaçant/ Prise de conscience

 

J’en parle dans une prochaine newsletter mais dans mes objectifs, il y a l’envie de lire davantage d’essais pour comprendre le monde.

Je ne m’intéresse pas à la politique proprement dite, mais plutôt à l’histoire, à ce qui marque ou bouleverse nos modes de vies, et « L’heure des prédateurs » de Giuliano Da Empoli m’attirait irrésistiblement.

Comme je n’ai aucune patience dès lors qu’il s’agit de livre, je l’ai emprunté en lecture numérique à la médiathèque pour pouvoir satisfaire rapidement ma curiosité – j’avais déjà épuisé mon budget dédié à l’achat de livres pour le mois …

Néanmoins je l’achèterai quand même plus tard pour pouvoir le relire à l’occasion, tant ce livre me semble important.

 

☆ Résumé de “L’heure des prédateurs” de Giuliano Da Empoli

 

Et si nous n’étions pas à l’aube d’un bouleversement… mais déjà plongés en plein cœur de celui-ci ?
Dans “L’heure des prédateurs”, Giuliano da Empoli dresse un panorama glaçant de notre monde contemporain à travers une galerie de personnages incarnant les nouveaux visages du pouvoir. Ce n’est pas un roman, mais il en possède l’essence : le récit est haletant, structuré comme une fresque d’espionnage et de stratégie, entre think tanks, manipulations, guerres d’influence, et effondrement des anciennes certitudes.

Des États-Unis à la Russie, de l’Intelligence Artificielle à l’affaiblissement des démocraties, l’auteur nous force à regarder en face ce que nous refusons encore d’appeler un changement d’époque.

 

 

☆Pourquoi lire ce livre

✨ 1. Parce que c’est passionnant comme un thriller politique

Même s’il s’agit d’un essai, on tourne les pages comme dans un polar. C’est la grande force de l’écriture de Giuliano da Empoli.

✨ 2. Parce qu’il éclaire notre époque avec une intelligence rare

Giuliano da Empoli mêle une culture impressionnante à un sens de l’observation …et une lucidité parfois terrifiante.

✨ 3. Parce qu’il ne cherche pas à rassurer, mais à réveiller

Ce livre dérange, pousse à se questionner, à sortir de l’aveuglement collectif et plus inquiétant, nous révèle combien ceux qui devraient nous diriger sont eux-mêmes complètement dépassés.

 

Aujourd’hui, nous possédons de plus en plus d’informations et sommes de moins en moins capables de prédire l’avenir. Nos ancêtres vivaient dans des sociétés beaucoup plus pauvres en données, mais ils pouvaient faire des plans pour eux-mêmes et leurs descendants. Nous avons de moins en moins idée du monde dans lequel nous nous réveillerons demain matin.

 

☆ Mon avis en quelques lignes

 

J’ai été prise de court. Je pensais lire un essai politique, j’ai découvert un livre sous tension, presque romanesque, qui nous happe et nous glace.

Giuliano da Empoli ne parle pas d’avenir hypothétique : il montre que le monde a déjà basculé, que nous sommes dans une ère de prédation où les anciens repères ont volé en éclats.

Ce qui rend ce texte si percutant, c’est à la fois son érudition – impressionnante mais jamais étouffante – et sa manière de relier les points de l’actualité pour dessiner une toile d’araignée invisible… mais déjà bien présente.

Dans toute période d’incertitudes, nous nous raccrochons à ceux qui semblent savoir. Peut-être est-ce là notre erreur, car nul ne sait vraiment avec certitude ce qui va advenir.

Mais ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut plus faire semblant de ne pas voir ce qui se passe. L’heure des prédateurs nous secoue, et peut-être que c’est ce qu’il nous faut pour commencer à résister.

J’ai été tellement conquise que dans la foulée j’ai attaqué “Le mage du Kremlin”, qui attendait sagement dans l’une de mes pal que je me décide.

Un essai magistral, qui se lit comme un roman noir géopolitique. Dérangeant, brillant, urgent.

À qui conseiller ce livre ?

À celles et ceux qui s’interrogent sur le monde qui vient, aux passionnés de politique et de stratégie, aux lecteurs qui aiment les livres intelligents et percutants.

☆ A lire aussi – idées lecture 

 

• Ce qu’il reste de nos rêves – Flore Vasseur – Aaron Swartz, programmateur de génie défend un internet libre, permettant l’accès aux connaissances pour tous, dénonçant la main mise progressive des États sur cet outil. Il sera broyé par les autorités américaines.
• Malaparte – Maurizio Serra – Une brillante biographie sur cet écrivain et intellectuel engagé, controversé et visionnaire annonçant déjà la décadence de l’Europe face aux grandes puissances.

• L’archipel du goulag d’Alexandre Soljenitsyne – Pour comprendre d’où viennent les fantômes que notre époque ressuscite.

• Et bien sûr, ses précédents romans et essais : “Le Mage du Kremlin” et “Les ingénieurs du chaos”, des lectures que je vais m’empresser de faire moi aussi.

 

 

Avez-vous déjà lu l’un des essais de Giuliano da Empoli ?