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Romans

Madame Pylinska – E.E Schmitt au théâtre Rive Gauche

Quel bonheur d’avoir eu la chance de pouvoir assister à l’une des représentations de la mise en scène de ce roman d’Eric-Emmanuel Schmitt grâce à une amie qui me céda sa place, invitée par les éditions Albin Michel.

Theatre Rive Gauche madame Pylinska Eric-Emmanuel Schmitt

 

« Je cherchais un professeur qui m’aiderait à résoudre le cas Chopin. Il m’obsédait. Sa lumière me manquait, sa paix, sa tendresse. La trace qu’il m’avait laissée, un après-midi printanier à l’occasion de mes neuf ans, oscillait entre l’empreinte et la blessure. Quoique jeune, j’en éprouvais de la nostalgie ; je devais lui soutirer son secret. »

 

Le jeune Eric-Emmanuel Schmitt a été contaminé très tôt par la passion du théâtre grâce à sa mère qui les déposait régulièrement, lui et sa sœur, devant un théâtre pour qu’ils assistent à la représentation de pièces. Tombé amoureux de la scène, il saura très tôt qu’il veut écrire des pièces et plongera avec délice dans la bibliothèque et la collection de pièces de théâtre de sa mère, découvrant avec elle toutes les subtilités de celui-ci qu’ils confronteront lors de longues conversations. Devenu adulte, ils continueront de partager ensemble quelques jours au festival d’Avignon où il l’amènera chaque année avec lui, comme elle sera toujours dans les loges et les fauteuils de théâtre pour le voir jouer. On peut retrouver leur histoire dans son dernier roman qu’il lui consacre entièrement : “Journal d’un amour perdu”

Je ne peux d’ailleurs résister à vous en mettre une petite citation qui a trait à sa passion pour le théâtre d’ailleurs.

 

“Je sais que tout s’inscrit dans l’éphémère. Tandis que d’ordinaire mes mots d’auteur se coulent dans le bronze indéfectible d’un livre, je ne vais qu’écrire sur l’eau, former des ondes ou des reflets sur la conscience des spectateurs, dont la mémoire, un jour, s’effacera à son tour. Ça ne semble pourtant pas dérisoire. Que le théâtre, selon sa taille, contienne trois cents ou deux mille personnes, je me déchaînerai. Que je me produise dans une capitale ou un bourg, je mobiliserai toutes mes forces. Le feu s’économise-t-il ? Est-ce que la flamme calcule ? Quoi qu’il advienne, je me consumerai.”

 

Apprendre davantage que le piano, apprendre la vie ! C’est ce qui arrive au jeune Eric venu quêter des leçons de piano à la hiératique et exigeante Madame Pylinska dans le but de percer le secret de Chopin. Pourtant tout ce qu’elle lui demande n’a que peu à voir avec l’art de jouer du piano : sentir le vent, faire l’amour, faire des ronds dans l’eau …

J’ignorais qu’Eric-Emmanuel Schmitt était aussi comédien et un excellent comédien qui nous entraîne avec lui, glissant avec talent d’un personnage à l’autre dans ce monologue et cette douce fable où les araignées sont mélomanes et où il incarne une Madame Pylinska à l’irrésistible accent. Véritablement un spectacle d’où nous sommes sorties enchantées !

Et puis cet auteur sait mieux que personne rendre ce qui pourrait être ennuyeux, léger et passionnant !  Qui n’a pas envie au sortir de la pièce d’en apprendre davantage sur ce mystérieux Chopin qui tourmente tant ce jeune étudiant ? Un grand compositeur dont les compositions nous accompagnent tout le long du spectacle par la grâce de ce grand pianiste qu’est Nicolas Stavi qui joue au côté de l’auteur-comédien tout au long du spectacle. Un compositeur qu’ils font ensemble passer de l’ombre à la lumière, le rendant accessible à nous tous et nous le faisant entrevoir tel un guide spirituel. Inutile de vous dire qu’à la fin du spectacle, je n’avais plus qu’une seule envie : celle de me procurer le roman et de le lire avec la voix de Madame Pylinska – Eric-Emmanuel Schmitt dans la tête.

C’est drôle, tendre, attachant. On passe véritablement une heure et demie de représentation réjouissante qu’on quitte à regret car on aurait largement supporté une heure de plus et comptez une belle heure de lecture avec la lecture du roman.

J’ai d’ailleurs immédiatement commandé le livre pour le lire car j’y ai trouvé plein de leçons de vie et d’éléments de réflexion comme ces citations ci-dessous :

 

— Écris! Écris toujours en pensant à ce que t’a appris Chopin. Écris piano fermé, ne harangue pas les foules. Ne parle qu’à moi,qu’à lui, qu’à elle. Demeure dans l’intime. Ne dépasse pas le cercle d’amis. Un créateur ne compose pas pour la masse, il s’adresse à un individu. Chopin reste une solitude qui devise avec une autre solitude. Imite-le. N’écris pas en faisant du bruit, s’il te plait, plutôt en faisant du silence. Concentre celui que tu vises, invite-le à rentrer dans la nuance. Les plus beaux sons d’un texte ne sont pas les plus puissants, mais les plus doux.

 

 » Voilà ce que propose Chopin : un endroit où aimer. Aimer ce qui compose une vie, voire le désordre, la peur, l’angoisse, les tumultes. Il rend beau ce qui ne l’était pas et porte à incandescence qui l’était déjà. Loin de nous procurer un refuge, il nous oblige à la lucidité en nous prodiguant la sagesse de l’acceptation et en accroissant notre goût de la condition humaine « .

“Triompher sans effort éloigne du triomphe.”

“Il y a des secrets qu’il ne faut pas percer mais fréquenter : leur compagnie vous rend meilleur.”

 

Vous avez compris  ! Achetez le livre, allez voir la pièce, vous en sortirez plus riches intérieurement. Smile

 

Eric-Emmanuel Schmitt Madame Pylinska

 

Eric-Emmanuelle Schmitt Madame Pylinska

 

Madame Pylinska et le secret de Chopin - Eric-Emmanuel Schmitt

 

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