livre Se le dire enfin - Agnès ledig
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Se le dire enfin – Agnès Ledig

Retrouver Agnès Ledig grâce à ce nouveau roman “Se le dire enfin”, que j’ai pourtant hésité à lire, est en définitive une très bonne décision.

Quand j’ai lu que l’on partait pour la forêt de Brocéliande, j’ai su que cela allait m’intéresser

Thème : Bretagne, forêt de Brocéliande, légendes, couple, changement de vie, sens de la vie, magie, hypersensibilité, amour, violence, résilience, solidarité, Agnès Ledig.

Agnès ledig - se le dire enfin

 

 

Résumé de l’éditeur

 

“De retour de vacances, sur le parvis d’une gare, Édouard laisse derrière lui sa femme et sa valise. Un départ sans préméditation. Une vieille romancière anglaise en est le déclic, la forêt de Brocéliande le refuge. Là, dans une chambre d’hôtes environnée d’arbres centenaires, encore hagard de son geste insensé, il va rencontrer Gaëlle la douce, son fils Gauvain, enfermé dans le silence d’un terrible secret, Raymond et ses mots anciens, Adèle, jeune femme aussi mystérieuse qu’une légende. Et Platon, un chat philosophe. Qui sont ces êtres curieux et attachants ? Et lui, qui est-il vraiment ? S’il cherche dans cette nature puissante les raisons de son départ, il va surtout y retrouver sa raison d’être.”

 

 

Pourquoi “Se le dire” d’Agnès Ledig est un livre à lire ?

 

Parce que renouer avec la nature et bien ça fait un bien fou et que ce livre nous y ramène de façon tellement convaincante ! Alors pourquoi se priver ?

Pour toutes les bonnes questions que ce roman nous invite à nous poser, sur ce que nous faisons de nos vies et avec qui nous les partageons. Car il n’est jamais trop tard  pour chercher sa propre magie !

 

Livre Agnès ledig - se le dire enfin

Mon avis sur Se le dire d’Agnès Ledig

 

Parfois il suffit d’une décision à priori insensée, non préméditée, pour que toute notre vie change. Une valise saisie sur la quai de la gare de Vannes pour aider une vieille anglaise et la décision de la suivre sans se poser la question de savoir où cela le mènera, c’est la décision qui surprend Edouard lui-même. Peut-être parce qu’il savait au fond de lui, que de s’éloigner de sa vie actuelle était devenu tellement nécessaire, que cela ne pourra pas être pire que la situation actuelle.

Je l’ai dit plus haut, je n’avais pas forcément envie de lire un nouveau feel good façon Agnès Ledig mais la profondeur du récit, le soin apporté à l’écriture de celui-ci m’a immédiatement conquise.

Agnès Ledig qui a dédié beaucoup de temps à découvrir la forêt de Brocéliande (notamment avec un guide), a construit tout autour une histoire tendre, touchante pleine de bienveillance qui prend racine sur ces terres légendaires.

Sur le quai de la Gare de Vannes, Edouard  décide donc sans préavis de quitter sa femme en aidant une vieille anglaise porter sa valise jusqu’à son bus.

Il trouve ensuite refuge, grâce à cette vieille romancière anglaise fureteuse et un brin manipulatrice qui aime puiser dans la vie des autres pour trouver l’inspiration, chez Gaëlle et son fils Gauvain qui ne parle plus depuis la disparition de son père.

La-bas vit également la belle et mystérieuse Adèle, l’amazone blessée dont on découvrira petit à petit l’histoire et le vieux Raymond, philosophe de la vie, à qui on ne la conte plus, mais qui sait ouvrir sa porte et sa boite à gâteaux pour soigner les âmes.

A leur contact, Edouard découvre en lui-même des ressources qu’il n’imaginait pas, tout ce qu’il peut transmettre aux autres et que sa vie avec Armelle, uniquement préoccupée de son apparence et de son train de vie, lui avait perdre de vue. Il réalise alors qu’il a ainsi perdu son premier amour de jeunesse, Elise, pour lequel il ne s’était pas battu, acceptant avec résignation la situation qui les séparait.

Edouard a droit à une seconde chance, il va s’en saisir avec générosité et intelligence.

 

“Face au sourire de Gaëlle, il comprit que son épouse était abonnée au malheur. Un malheur ancré en elle, constitutionnel. Denis le lui avait certifié une année plus tôt. “Ça veut dire qu’ils sont condamnés ? “ s’inquiéta Edouard ce jour-là. “Ils vivent, ne t’inquiète pas. Parfois bien plus longtemps que d’autres, à croire que le chagrin conserve. Leur mode de fonctionnement ne prévoit pas la joie. C’est ainsi. Et si par malheur elle leur tombe dessus, ils partent en courant.”

 

Agnès Ledig aborde aussi à travers la relation d’Edouard et Armelle, la question de la dépendance affective. Combien le besoin de dépendance de l’un des partenaires d’un couple, crée une prison pour l’autre. Armelle ne supporte pas l’incertitude, ne pas savoir, ne pas contrôler. Elle ne supporte pas l’idée que l’homme qu’elle aime devienne autonome, qu’il puisse se passer d’elle.

 

“Tu es responsable d’avoir accepté cette situation de couple et cette dépendance. N’en avais-tu besoin quand tu l’as connue ? Tu sortais d’un gros chagrin d’amour. Après, le processus était enclenché. Vous étiez dans un cercle vicieux dont il est difficile de sortir.”

 

La forêt de Brocéliande, havre de paix et d’ondes vibratoires mystérieuses et bienfaisantes, agit comme un baume réparateur sur toutes ces vies abîmées.

Que j’aimerais moi aussi marcher pieds nus sur le tapis vert de mousse du passage, toucher l’écorce de ses arbres et prendre le temps de me reconnecter à moi-même avec Edouard, Gaëlle, Raymond et Gauvain.

Avec Agnès Ledig, chaque personne trouve sa place, quelque soit son âge, son histoire, ses blessures et elle montre combien le partage, la solidarité, l’addition des expériences et des différences nous rend chacun plus riche.

Une fuite peut être salutaire quand elle amène à se reconstruire différemment ! c’est ce qui était arrivé à Edouard, embarqué dans une vie qui ne lui ressemblait pas et à laquelle il ne voyait pas d’issue. On ne réalise jamais lorsqu’on prend un chemin combien il va ensuite être très difficile de le quitter, comme dans le roman d’Eliette Abecassis “Nos rendez-vous”.

 

Un roman fin et sensible, qui traite aussi merveilleusement de l’hypersensibilité à travers Gauvain.

Mais aussi des pages pleine d’amour pour les êtres que nous sommes, pour les animaux, la nature, les arbres, pour la force que tout ceci peut nous donner en nous reconnectant à notre nature profonde, à nous-même, au sens que l’on peut trouver dans nos vies en partageant.

A nous de trouver notre communauté et de grandir avec elle.

C’est drôle car j’ai vraiment l’impression que cela ressemble à ce que je cherche à faire en partageant ici et sur les réseaux sociaux, mais de l’écrire me traverse avec la fulgurance d’une évidence…

 

 

Bilan de ma lecture

 

Difficile de quitter ces personnages tellement attachants et cette région dont je suis de plus en plus amoureuse. J’aurais aimé les suivre dans leur installation dans leur nouvelle vie mais cela fera peut-être l’objet d’un autre roman (?)

Livre que j’ai ajouté à la liste des livres feel good digne d’intérêt que je propose sur mon blog, tant son effet bienfaisant m’a convaincu.

A lire à l’ombre de la canopée d’un tilleul d’un chêne ou d’un pin parasol (si vous vivez dans le sud comme moi) en sirotant une citronnade verveine.

Complètement ressourçant ♥♥♥

 

A lire aussi – idées lecture

 

Si vous n’avez pas envie de quitter l’univers bienveillant d’Agnès Ledig, je ne peux que vous conseiller de lire d’autres de ces titres comme Juste avant le bonheur”, On le regrettera plus tard ou Marie d’en haut”.

J’ai beaucoup pensé pendant cette lecture au roman de Célestin Robaglia “Promets-moi d’être heureux” ,que je ne peux que vous conseiller chaleureusement. Vous y retrouverez ce lien à la nature et les ondes bienfaisantes de la Bretagne. Un livre dont la lecture reste importante et inspirante pour moi.

Mais à lire aussi sur la question de ces chemins de la vie que l’on prend et qui sont ensuite très difficiles à quitter, le roman d’Eliette AbecassisNos rendez-vous qui est très explicite.

 

Se le dire enfin - Agnes Ledig

2 Comments

  • Gilbert

    Bonjour
    Ma voisine me l’a prêté avec un postit collé dessus,  » un peu trop léger pour moi mais pas désagréable ».
    Et c’est aussi mon avis, beaucoup trop gentillet, alors évidemment la forêt de Brocéliande ; mais ça ne suffit pas.
    Beaucoup de trés bons sentiments, trop, un poil de sexe, du romantisme mou, et hop le cahier des charges est bien rempli.
    Mais pas de souci, chacun ses goûts, ce qui m’ennuie ce sont surtout tout ces superlatifs pour n’importe quel bouquin, comment reconnaître les siens (la maman chatte et s’est petits)
    Bonne journée à vous

    • Emma

      Bonjour Gilbert,
      Je vous remercie pour votre passage sur mon blog.
      Pour répondre à votre question de comment s’y retrouver, je pense qu’à partir du moment où l’on qualifie un livre de feel good on doit s’attendre à quelque chose de gentillet sinon ce n’est plus un livre de ce genre 🙂
      Après il faut faire le tri dans les feel good entre ceux qui ne sont pas bons et ceux qui nous laissent un véritable sentiment d’apaisement ou nous font passer un bon moment même si c’est sans prétentions et c’était le cas de celui-ci, pour ma part.
      J’ai trouvé par ailleurs qu’elle abordait finement certains thèmes comme l’emprisonnement dans une relation ou encore l’hypersensibilité de Gauvain.
      Les superlatifs sont le reflet de ce que j’ai ressenti pour un livre de ce genre-là qui correspondait à mon humeur du moment.
      Si j’avais dû en parler sous l’angle d’une littérature plus profonde, mes attendus auraient été autres, c’est certain.
      De manière générale, je ne parle que des livres qui m’ont plu car écrire une chronique demande beaucoup trop de travail pour que je perde mon temps avec ceux que je n’ai pas aimé, c’est d’ailleurs explicité dans le titre de mon blog : livres à lire 🙂
      Mais je comprends que vous puissiez être déçu par votre lecture si vous espériez quelque chose de plus ambitieux. Dans ce cas Agnès Ledig n’est pas l’autrice qu’il faut choisir 🙂
      Votre prochaine lecture sera sûrement plus satisfaisante.
      Je vous souhaite un très belle journée.

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