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Seuls les enfants savent aimer – Cali

Roman autobiographique du chanteur Cali qui évoque pour la première fois la disparition de sa mère alors qu’il avait 6 ans.

Thème : Enfance, deuil, amour maternel.

Cali - Seuls les enfants savent aimer

 

Résumé

 

Derrière les volets de la chambre où on lui a demandé de rester, le petit Bruno, 6 ans, voit passer la procession emportant le cercueil de sa maman. En voulant le protéger, on l’a exclut de la plus terrible disparition de sa vie : celle de sa mère. Il ne s’en remettra jamais. La vie a beau continuer, sa sœur Sandra essayer de maintenir leur foyer avec sa belle nature résiliente mais le père est désormais absent à lui-même, bien trop accaparé par sa propre peine, et incapable de soutenir ses propres enfants.

Alors le petit Bruno, qui est le plus jeune de la famille, gère comme il peut la lancinante absence de sa maman. Puisant dans sa nouvelle amitié avec Alec et dans ses sentiments pour la belle Carol, l’évasion nécessaire pour survivre à son désespoir.

Cali raconte Bruno, l’enfant orphelin de mère et cette blessure intime qui ne se refermera jamais.

 

2 adjectifs qui résument ce livre

 

Désenchanté : Car peut-on guérir d’une telle absence quand on a eu l’impression d’avoir été exclu du partage de cette souffrance ? Au désespoir de la perte se mêle la colère de l’injustice de ce départ prématuré et la manière dont on l’a tenu à l’écart, comme si on niait sa compréhension des événements et sa souffrance. On l’a en quelque sorte empêché de faire son deuil.

Emouvant : Il s’agit d’une magnifique déclaration d’amour et aussi certainement, une manière de se libérer de cette douleur en donnant corps à cette mère dans un texte qui restera.

 

Ce que j’en pense

 

C’est un livre très personnel qui raconte la tristesse, le désespoir mais aussi la colère, la rage d’un enfant abandonné à sa douleur par les adultes. Une fragilité qui fait de cet auteur compositeur un écorché vif, un artiste à la fois sensible et engagé, oscillant toujours entre désespoir et révolte.

Il nous livre ici de magnifiques pages sur le sentiment déchirant, mordant et abyssal de l’absence que l’on traine toute sa vie, cette infinie tristesse intérieure que rien ne résorbe, ce désespoir de l’irrémédiable, de l’amour maternel enfuit trop tôt…

Mais il évoque aussi l’ironie de la vie qui peut faire gagner au tiercé le seul jour où le bulletin n’a pas été validé et peut faire disparaitre une maman qui vient de mettre au monde un enfant. Rien n’est logique ici bas, ni accessible à notre raison car le hasard a plus de pouvoir que notre volonté. Le diable se coule dans les failles, et l’auteur nous livre des pages cousues d’émotion et d’un deuil impossible à faire, la mort rode autour de cet enfant, l’enroulant dans un lourd manteau de tristesse. On craint l’asphyxie car trop douleur et trop jeune… Heureusement, il y a Alec et Carol, l’amitié et l’espoir de l’amour comme une chaloupe de secours qui permet d’éviter la noyade car les adultes sont quand même les grands absents dans ce drame.

Un beau cri d’amour, un texte qui vient s’ajouter à ceux de l’album “Les choses défenduesdont il reprend d’ailleurs le titre d’une des chansons “Seuls les enfants savent aimer”. A écouter absolument le magnifique titre “Je ne peux pas pleurer plus que ça”.

J’ai lu ce livre très vite car l’écriture est sans fioriture, fluide et souvent poétique mais comme souvent sur un texte qui suscite l’émotion, j’ai préféré laisser celui-ci décanter en moi, voir ce qu’il en resterait lorsque celle-ci retomberait. Car j’avoue que je ne regrette pas cette lecture mais il m’a manqué quelque chose. J’ai eu l’impression de tourner en boucle sur cette douleur et sur presque 200 pages, cela fait beaucoup. Même si certains passages sont absolument éblouissants (ce qui est l’absolu paradoxe de cette “beauté de la douleur” mise en mots), l’absence de résilience, le coté définitif de cette douleur intime m’a un peu plombé. Je ne peux pas dire que je sois ressortie de ce livre euphorique (c’est le moins qu’on puisse dire) ou avec le sentiment d’une lecture apaisante, j’ai plutôt celui d’avoir absorbé comme une éponge le mal-être de l’auteur et cette sensation me dérange un peu.

Mais on lit aussi pour vivre des sentiments qui nous contrarient Clignement d'œil

“ Je suis toujours derrière ces volets, me demandant si je passerai toute ma vie caché, à regarder la procession.”

Une belle confession, tendre et poignante, qui permet de découvrir davantage l’artiste Cali  ♥♥

 

 

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SEULS LES ENFANTS SAVENT AIMER – Cali – Editions Cherche midi

 

 

2 Comments

    • Emma

      Bonsoir Angélique,

      Je l’ai surtout trouvé très touchant. Il permet de mieux comprendre cette hypersensibilité et ce fond de tristesse permanent qui habite cet artiste … En tout cas, j’ai été très heureuse de le découvrir sous cet angle 😉 ♥

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