Un tesson d’éternité – Valérie Tong Cuong
“Un tesson d’éternité” de Valérie Tong Cuong est ma première lecture des sorties de cette rentrée littéraire automne 2021. A vrai dire il y a tellement de titres et d’auteurs qui me tentent que c’est une véritable gageure que de choisir.
Thème : famille, violence, passé, enfance, adolescence, prison, justice, bourgeoisie, apparences, rentrée littéraire 2021, Valérie Tong Cuong.
Sommaire
☆ Résumé de l’éditeur
“Anna Gauthier mène une existence à l’abri des tourments entre sa pharmacie, sa villa surplombant la mer et sa famille soudée. Dans un climat social inflammable, un incident survient et son fils Léo, lycéen sans histoire, se retrouve aux prises avec la justice. Anna assiste impuissante à l’écroulement de son monde, bâti brique après brique, après avoir mesuré chacun de ses actes pour en garder le contrôle. Qu’advient-il lorsqu’un grain de sable vient enrayer la machine et fait voler en éclats les apparences le temps d’un été ? À travers un portrait de femme foudroyant d’intensité et d’émotion, Un tesson d’éternité remonte le fil de la vie d’Anna et interroge en un souffle la part emmurée d’une enfance sacrifiée qui ne devait jamais rejaillir..” |
☆ Pourquoi “Un tesson d’éternité” est un livre à lire
☆ Pour le portrait de femme blessée.
☆ Pour la tension psychologique.
☆ Mon avis sur “Un tesson d’éternité”
C’est déjà le treizième roman pour Valérie Tong Cuong et je n’en ai lu que trois. J’ai de la marge !
En tout cas, ce roman est bien orchestré et c’est pour moi une surprise car je n’attendais pas cette auteure dans un registre aussi sombre.
Comment faire exploser le vernis d’une vie que l’on a minutieusement construite ?
Ici la bâton de dynamite, c’est Léo, l’enfant unique et chéri de ce couple à l’existence lisse, bourgeoise et sans histoire.
Il faut dire qu’Anna, pharmacienne, s’est donné du mal pour “gagner” cette vie à l’abri du besoin.
Mais en l’espace de quelques heures, cette paisible existence sous contrôle, bascule dans le chaos.
Léo, qui est à quelques jours de passer son bac et d’intégrer une prestigieuse école de programmation, est arrêté.
Il a violemment frappé un représentant de l’ordre lors d’une manifestation et dans un contexte social tendu, il est hors de question de laisser passer.
C’est alors une sorte d’engrenage infernal qui s’enclenche. Les amis prennent leurs distances, le couple se désolidarise, Léo est incarcéré et l’opinion publique se saisit de l’affaire à sa manière.
Malheureusement cela ne fait que desservir la cause de Léo, devenu casseur de flic, malgré lui.
Mais sait-on réellement qui sont nos enfants ?
Anna se bat mais le père de Léo est distant, déçu par son fils. Anna se retrouve seule à se battre.
D’où vient cette violence et cette drogue ? De quoi Léo a-t-il hérité ?
“L’enveloppe parvient à Anna après le parloir du week-end. Elle est stupéfaite de la confession qui s’y trouve. Il a tant pris sur lui, lit-elle, durant tant d’années, pour être ce qu’on voulait qu’il soit. Il écrit qu’il a dû trouver un remède pour calmer ses angoisses, un carburant pour évoluer dans ce milieu au sein duquel il demeurait à jamais un moins-que-les-autres. Il a écrit qu’il a fait ce qu’il a pu et qu’il en paie le prix. Qu’il est devenu un volcan, qu’une étincelle a suffit à le faire exploser. “
Le roman fait des allers-retours entre l’histoire de Léo et celle d’Anna, nous révélant peu à peu les pans de cette enfance et de cette adolescence qu’elle a consciencieusement effacé.
Peut-on échapper au drame quand on en porte la marque ?
Derrière les drames et la rigidité d’Anna, on découvre le portrait d’une femme touchante et combative.
☆ Bilan de ma lecture
Un roman sombre, implacable qui installe une tension poisseuse (en tout cas c’est ce que j’ai ressenti, renforcé par la touffeur de l’été) et on se demande comment les personnages vont pouvoir en sortir…
Valérie Tong Cuong mène avec brio ! C’est un roman fort dans lequel la tension psychologique est bien maîtrisée et qui prend aux tripes. La fin m’a fait mal au cœur mais je ne vous en dit pas plus.
A lire si vous aimez lire sur les drames, l’effondrement des apparences et ce qui se transmet malgré nous ♥♥♥
☆ A lire aussi – idées lecture
Concernant les livres de l’auteure, je n’ai lu que “Pardonnable, impardonnable” qui est un peu dans le même style ou “Les guerres intérieures”.
Mais je vous recommande surtout, le magnifique “Par amour” , que j’ai tellement aimé.
Autre roman plus lumineux sur l’adolescence que je peux vous conseiller, c’est « Trois » de Valérie Perrin ou si vous aimez la tension et les secrets, l’incroyable « Nous les menteurs » d’E. Lockhart.
Ce titre fait partie de ceux que vous avez envie de lire pour cette rentrée littéraire?
2 Comments
ayok57
J’avais pas mal aimé « les guerres intérieures » et si ce livre est dans la même veine, je pourrais m’y intéresser de plus près!
Emma
Alors je pense qu’il devrait te plaire car effectivement c’est le même genre de récit très intériorisé, centré sur le personnage féminin et ses failles.
Je t’embrasse ♥