Fleur du désert -Waris Dirie
Merci les bookclubs ! Sans les échanges avec mes copines lectrices, je n’aurais certainement jamais ouvert “Fleur du désert” de Waris Dirie que j’ai littéralement dévoré.
J’ai toujours aimé les témoignages mais je réalise que cela fait bien longtemps que je n’en avais pas lu.
Thème : Somalie, excision, fuite, indépendance, femme, liberté, top model,courage, destin féminin, Waris Dirie.
Sommaire
☆ Résumé de l’éditeur
“Waris, excisée selon la tradition, n’a que treize ans lorsqu’elle décide de s’enfuir, de quitter ses parents, afin d’échapper à un mariage forcé. Après une dangereuse cavale dans le désert somalien, elle rejoint Mogadiscio, puis Londres où elle devient domestique. C’est alors qu’elle est remarquée par un photographe de mode et que va démarrer sa prodigieuse carrière de mannequin. Avec émotion et sincérité, Waris Dirie raconte les détails de son étonnante histoire, évoquant sans détour les difficultés rencontrées tout au long de cette aventure. Fleur du désert est la troublante confession d’une femme hors du commun.” |
☆ Pourquoi “Fleur du désert”de Waris Dirie est un livre à lire ?
☆ Pour découvrir un peu mieux comment vivent et la culture les tribus nomades somaliennes
☆ Pour le courage époustouflant de Waris qui fuit à 10 ans l’avenir sinistre qui l’attend et brave tous les dangers pour espérer vivre un jour en femme libre.
☆ Mon avis sur Fleur du désert de Waris Dirie
Je me demande comment j’ai pu passer aussi longtemps à côté de cette lecture ! Et dire qu’il y a aussi un film ! A l’heure où j’écris ce billet, je ne l’ai pas encore vu, mais c’est sûr, je vais le faire !
Vous avez compris ! Vous pouvez le rajouter illico sur votre wish list de lectures si comme moi vous êtes à la fois admirative du courage de certaines femmes et curieuses d’en apprendre davantage sur le sort qui leur ait réservé partout sur cette planète.
L’excision, forcément je connaissais mais mal et j’ai réalisé que je n’avais jamais cherché à lire davantage sur le sujet.
Savoir qu’il s’agit d’une terrible mutilation dont les femmes meurent, au-delà du fait de les condamner à jamais pouvoir prendre du plaisir à l’acte sexuel, je l’avais compris mais en lire la pratique dans les détails a été, je l’avoue, un moment fort de ce récit où j’ai pris conscience de toute la barbarie et du conditionnement dans lequel on installe les petites filles pour qu’elles en finissent par la désirer elles-mêmes, comme Waris l’a souhaité.
Qu’est-ce qui fait que l’on se rebelle ou que l’on accepte un destin qui semble tout tracé ?
En tout cas dans cette famille, il y avait déjà un précédent. La sœur aînée de Waris avait déjà fui . L’excision n’a pu être évitée mais le mariage forcé est la goutte qui fit déborder le vase pour chacune des sœurs. Probablement y avait-il quelque chose que leur mère leur avait inconsciemment transmis, elle qui acceptait cette vie nomade par amour mais venait de la ville.
Si elle n’est pas à l’initiative de la fuite de ses filles, elle accepta cependant de s’en rendre complice.
Waris, petite fille déterminée affrontera tous les dangers, les lions, les hommes violents et mal intentionnés, le désert pieds nus sans rien à boire et à manger, pour rejoindre Mogadiscio et sauver sa peau. Rien ne le la fera plier, faire marche arrière ou ne lui fera regretter sa décision, mue par la certitude que si elle en réchappe, c’est parce que là-haut quelqu’un a décidé qu’elle avait une autre mission à accomplir.
Si elle est devenue ensuite une top model internationale, j’ai surtout envie de dire qu’elle est aujourd’hui ambassadrice de l’ONU chargée des questions de mutilations sexuelles, et que son histoire sert effectivement à faire avancer la cause . Comme si la renommée acquise n’avait eu pour autre objet que d’offrir plus de rayonnement à ses engagements, il n’y a pas de hasard …
Je ne vous en raconte pas plus car je sais que vous serez nombreuses à aller découvrir son histoire par vous-même .
“Les jours passant, je me sentais de plus en plus frustrée. Je me demandais combien de situations désespérantes je devrais encore affronter avant que quelque chose de positif ne m’arrive. J’essayais toujours de trouver un moyen d’améliorer ma vie, de me forcer à aller de l’avant pour rencontrer enfin cette mystérieuse chance qui ne pouvait manquer de m’être offerte, j’en avais la conviction. Chaque jour, je me disais : “Quand cela va-t-il m’arriver ? Aujourd’hui ? Demain ? Où est-ce que je vais aller ? Qu’est-ce que je vais faire ?”. Je ne sais pas pourquoi je pensais cela. A l’époque, je croyais probablement que tout le monde entendait une petite voix intérieure lui parler. D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours su que ma vie serait différente de celle des gens qui m’entouraient, même si je ne savais pas en quoi consisterait cette différence.”
☆ Bilan de ma lecture
Un livre qui livre un témoignage incontournable et un exemple de courage qui force l’admiration. C’est aussi un livre sur la confiance en la vie et celle qu’il faut accorder à sa petite voie intérieure. Vous me connaissez ! Vous savez que c’est cet aspect là de cette lecture qui m’aura le plus marqué .
A lire et à garder dans sa bibliothèque pour une relecture ♥♥♥
☆ A lire aussi – idées lecture
A lire aussi les témoignages de la pakistanaise Sameem Ali “Le voile de la douleur” sur le thème du viol et mariage forcé ou de la marocaine Ouarda Saillo “J’avais 5 ans” sur l’enfer qu’elle connu après que son père eut tué sa mère.
Ou encore sur celui poignant de Nadia Murad (prix Nobel de la paix 2018) capturée par Daesh qui l’a contrainte à l’esclavage sexuel et qui ayant réussi à s’enfuir, témoigne dans “Pour que je sois la dernière”.
Je pense aussi à “La commode aux tiroirs de couleurs” d’Olivia Ruiz, une fiction cette fois-ci mais inspirée de l’histoire de la famille de l’auteure, qui raconte le périple de ces trois enfants qui traversent les Pyrénées pour rejoindre un oncle à Narbonne, leurs parents étant poursuivis par Franco.
A lire aussi cet autre titre de l’auteure, publié précédemment, “L’aube du désert”, poignant retour aux sources de cette culture somalienne qu’elle n’a jamais oublié ou renié et de l’équilibre à trouver entre deux cultures lorsqu’on quitte la sienne.
2 Comments
ayok57
C’est beau de voir ces destins de femmes, durs, mais avec lesquels elles ont composé et qui s’en sont sorties!
Comme quoi on peut quand même relativiser nos vies, avec nos « petits » soucis (quand on a eu la chance de n’avoir que cela, évidemment).
Je ne connaissais pas et suis contente d’avoir découvert cette autrice et son livre grâce à toi 🙂
Emma
Oui les livres servent aussi à cela. Nous sortir de la contemplation de notre nombril et de nos petits maux d’occidentaux. C’est bien parfois de regarder ailleurs et de se souvenir de la chance que nous avons et des possibilités infinies qui peuvent s’offrir à nous 🙂 J’ai trouvé ce livre et témoignage tellement inspirant qu’il me fallait absolument le partager !