Tierra – Eloy Moreno : mon avis

Ce roman en 3 mots : Fantastique/ Inconfortable/ Nécessaire

 

Il y a longtemps que je voulais lire un titre d’Eloy Moreno, cet auteur espagnol à succès dont j’ai si souvent entendu parler. Mon choix s’est finalement porté sur Tierra, que j’ai trouvé par hasard sur la table d’un libraire à Gérone. C’était l’occasion !

Il y a déjà quelques années, je suis partie m’installer à Madrid. C’était une année où j’avais décidé de tout plaquer pour réaliser un de mes rêves : apprendre à parler espagnol.

J’avais presque 30 ans, un job de cadre, une jolie maison rénovée sur les hauteurs de Marseille… mais je n’ai jamais été attachée aux choses matérielles.

Être libre et réaliser ses rêves m’a toujours semblé plus important, presque vital. En quelques mois, j’ai bouclé mes valises, appris suffisamment d’espagnol pour passer les tests de l’université et je suis partie avec juste assez d’économies pour tenir les dix prochains mois… et m’offrir quelques livres.

C’est l’un des plus beaux souvenirs de ma vie.

Je suis revenue, bilingue, avec un diplôme. Puis la vie “normale” a repris ses droits.

Peu à peu, je me rends compte que mon espagnol se délite, faute de pratique, et l’idée de repartir vivre dans un pays hispanophone se fait de plus en plus présente dans mon esprit.

Alors j’ai décidé de me remettre à lire en VO — ce sera déjà ça !

Et je me suis dit que ce serait une bonne idée de partager ici mes lectures, pour celles et ceux qui aimeraient lire dans la langue de Cervantes sans s’ennuyer pour autant.

 

Photo prise sur le pont de les Peixateries Velles à Gérone en sortant de la librairie

 Et si un roman pouvait changer ta manière de voir le monde ?

 

 

☆ Résumé de “Tierra” de Eloy Moreno

 

Un magnat des médias organise une émission de télé-réalité inédite : huit volontaires sont envoyés sur une planète habitable pour y fonder une nouvelle communauté.

Ce voyage est sans retour et le monde entier les observe s’installer, s’organiser, survivre.

Mais ce qui devait être un laboratoire d’espoir vire rapidement au drame.

Parallèlement, des années plus tard, les enfants de ce magnat, Nel et Alan, se retrouvent pour résoudre un jeu laissé inachevé dans leur enfance, découvrant des secrets enfouis et des vérités dérangeantes.

☆ Pourquoi  lire ce livre

 

• ✨ Pour l’intrigue géniale et glaçante
  Tierra imagine un futur plausible, à la croisée de Black Mirror et des dérives médiatiques modernes.
• ✨ Parce que c’est une brillante critique sociale
  Eloy Moreno explore avec talent la mince frontière qui sépare expérience scientifique, divertissement de masse et manipulation. Ce roman interroge également notre rapport aux médias, au pouvoir, à l’environnement, et au sens de la vérité.
• ✨ Parce que c’est un thriller psychologique haletant
  C’est à la fois un livre psychologique, un roman fantastique et un miroir de notre société. Le rythme est implacable.

 

 

☆ Mon avis en quelques lignes

 

Ce que je peux vous dire, c’est que “Tierra” m’a tenue en haleine du début à la fin.

J’ai été bouleversée, pas seulement par l’intrigue – cette télé-réalité glaçante où des volontaires sont envoyés sur une autre planète, filmés en permanence, sans retour possible – mais par tout ce que le roman dit de nous et de notre époque.

Eloy Moreno excelle dans cet art si rare : écrire une fiction spectaculaire tout en écrivant de manière très juste sur nos vie de tous les jours.
J’ai été frappée par la manière dont il entrelace le drame humain, la critique sociale, l’écologie, la manipulation médiatique et cette question lancinante :

Jusqu’où sommes-nous capables d’aller pour être regardés ?

Ce roman est une claque car il nous renvoie à notre fascination pour les images, à cette société qui confond l’intime et le spectacle et, à ce curieux besoin d’être sous les regards pour exister.
Il questionne nos peurs les plus profondes : la solitude, la quête de sens, la dérive collective, la perte du réel.

J’ai aimé la construction, les allers-retours, les révélations qui tombent comme des pierres dans l’eau.
J’ai aimé la sensibilité de Eloy Moreno, sa façon d’attraper notre cœur du lectrice/lecteur en plein vol, de lui montrer qu’au milieu du chaos, ce sont toujours les liens humains qui nous sauvent ou nous achèvent.

On croit donc lire une fiction mais on comprend très vite qu’il s’agit d’un avertissement.

Car chaque personnage est une facette de notre époque (il y a même une influenceuse aux milliers d’abonnés) : qu’il s’agisse de soif de reconnaissance, du besoin de s’échapper ou de se différencier des autres, de la recherche de sens, mais l’horreur se cache dans ces milliers de regards qui observent. Dans lequel de ces personnages vous reconnaitrez-vous ?

Dans tous les cas, c’est un roman inconfortable, nécessaire, et brillant.

Est-ce qu’il y a quelque chose que je n’ai pas aimé ?

Non, j’ai adhéré à 200% à cette histoire que je n’ai pas pu lâcher avant d’en avoir tourné la dernière page.

 

En ese momento parecía que todo era posible: podíamos destrozar un planeta, el nuestro, pero también podíamos buscar otro. Acabábamos de dar un paso de gigante en la cultura del usar y tirar.

 

 

A lire pour tout ceux et celles qui aiment lire en espagnol, le fantastique et les romans addictifs.

 

 

☆ Quelques mots sur l’auteur

 

 

 

☆ A lire aussi – Idées lecture

 

Concernant les romans fantastiques engagés que je pourrais vous recommander (en français) :

Angry – Darren Bryte : un auteur français encore peu connu mais qui mérite de l’être, notamment pour ce roman dans lequel les animaux se rebellent contre les humains

Une putain d’histoire – Bernard Minier : un thriller dans lequel chacun découvre qu’il peut voir sa vie privée scrutée dans les moindres détails par des inconnus – Vous pouvez lire ma chronique sur le blog.

 

Pour lire en espagnol :

El Principito (le petit Prince) – St Exupéry : C’est le livre parfait pour débuter dans une langue – A une lointaine époque où je tenais un blog pour aider les gens à apprendre l’espagnol, c’était le livre sur lequel je m’appuyais car il permet d’acquérir facilement beaucoup de vocabulaire utile.

Un viejo que leia novelas de amor  – Luis Sepulveda  : Il est facile à lire à partir du niveau intermédiaire et la plume enchanteresse de cet auteur fait le reste.

A lire du même auteur : Invisible ,qui est le seul à avoir été traduit en français car à l’origine de la série Disney+ et, surprise ou coïncidence, Eloy Moreno a écrit en 2025 : El nuevo viaje de El Principio, que je viens de commander.

 

☆☆☆

 

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