TROIS INCENDIES – Vinciane Moeschler
Roman ambitieux et réussi de Vinciane Moeschler qui conte le destin de trois femmes au prise avec l’Histoire et leur propre histoire.
Thème : guerres, Beyrouth, seconde guerre mondiale, terrorisme, massacre de Chatila, femmes, relation mère-fille, photographie, famille.
Sommaire
Résumé de l’éditeur
Beyrouth, 1982. Avec son Rolleiflex, Alexandra, reporter de guerre, immortalise la folie des hommes. Mais le massacre de Chatila est le conflit de trop. Ne comprenant plus son métier, cet étrange tango avec la mort, elle éprouve le besoin vital de revoir sa mère, Léa… Celle-ci, née en Belgique, a connu une enfance brutale, faite de violence et de secrets. Alors que sa mémoire s’effrite, sa fuite des Ardennes sous les assauts des nazis lui revient, comme un dernier sursaut avant le grand silence. Et puis il y a Maryam, la fille d’Alexandra, la petite-fille de Léa. Celle qui refuse la guerre, se sent prête à aimer et trouve refuge auprès des animaux… De Beyrouth à Buenos Aires en passant par Bruxelles, Berlin et Brooklyn, Vinciane Moeschler brosse le portrait de trois femmes, trois tempéraments ― trois incendies |
☆ Pourquoi lire “Trois incendies” de Vinciane Moeschler ?
Pour cette douloureuse photographie de la guerre du Liban qu’offre le roman. Car les guerres passent et on oublie que nous ne cessons de les côtoyer, quelles sont comme une fatalité de la folie des hommes.
Pour cette transmission mère-fille sur trois générations qui révèle que si la guerre est une affaire d’hommes, les femmes en sont souvent des victimes collatérales silencieuses.
☆ Mon avis
Lu pendant mes vacances que je voulais insouciantes (d’où la photo décalée ), j’ai cependant aimé m’immerger dans ce roman. Le Liban fait partie de mon histoire personnelle, je connais l’histoire de cette guerre puisqu’elle est entré à sa manière dans ma famille mais je n’avais pas encore l’âge ou l’intelligence de m’intéresser aux détails. J’ai donc été particulièrement émue par cette histoire, peut-être même que je m’y suis attachée de trop, il m’a été pénible de quitter Alexandra en refermant le livre.
Trois femmes, 3 époques, trois guerres d’un genre différent mais toutes autant meurtrières. Léa, la grand mère, alors adolescente pendant la seconde guerre mondiale et qui taira ce qu’il lui en a coûté d’être une jeune fille à cette époque. Elle n’aura qu’une obsession transmettre à sa fille Alexandra des images du conflit pour qu’on n’oublie pas. La photographie est aussi une affaire de transmission familiale, Alexandra deviendra reporter de guerre, ne quittant jamais le Rolleiflex de son grand-père, fascinée par les grands conflits, ramenant au péril parfois de sa propre vie des photos des horreurs perpétrées par les hommes au quatre coins du globe pour que le monde sache. Jusqu’au jour du massacre de Chatila. C’est l’horreur de trop ! Alexandra craque et sombre, elle va alors pouvoir retrouver sa fille et sa mère dont les souvenirs s’effacent peu a peu avec la maladie.
Sa fille Maryam souffre de l’absence de sa mère et refuse de porter le poids de ces guerres, elle veut juste vivre sa vie mais rien n’est jamais aussi simple. Elle est rattrapée à son tour par celles-ci, aussi bien dans son projet professionnel que dans son histoire personnelle.
Les personnages sont denses et complexes, attachants et la construction du roman qui fait alterner tour à tour les voix de ces trois femmes, en courts chapitres, en rend la lecture fluide. Il